L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


lundi 6 février 2012

Le Complexe du Castor

 
Film drame d'1h31 réalisé par Jodie Foster, avec Mel Gibson, Jodie Foster, Anton Yelchin, Riley Thomas Stewart et Jennifer Lawrence. Film sorti le 25 mai 2011.


Filmographie:

Le petit Homme (1991),
Week-end en famille (1996),
Le Complexe du Castor (2011)

Prochain film: Flora Plum (2013)


 

Premier point de vue:

 
Ce complexe est un cas existant, permettant au malade d'extérioriser le fond de ses pensées à travers une peluche (par exemple). Les médecins utilisent souvent la peluche comme moyen d'expression. Cet objet, ou cette méthode est souvent utilisée pour rompre différentes difficultés: mutisme, passé douloureux et autres. En général, nous utilisons une peluche à l'apparence animale, afin d'écarter le sujet des complexités humaines. Un retour à l'instinct est nécessaire pour passer outre les peurs et refouler un instant son identité. Dans certaines cultures, on peut appeler cela du Chamanisme, quand il s'agit de quitter son enveloppe charnelle pour prendre possession d'un objet et transmettre un message provenant du royaume des morts. C'est un peu restreint comme explication, je le conçois, mais après nous entrons dans un domaine scientifique qui n'est pas ma spécialité et un autre cas: le complexe du "je n'aurais pas assez d'un article pour tout vous dire".

Ceci est le premier film réalisé par Jodie Foster. Walter (Mel Gibson) père de famille, est atteint d'une dépression qui dure depuis des années et continue de devenir de plus en plus grave. Sa famille se sent obligée de se séparer de lui. Alors que Walter est à deux doigts de se suicider, il croit entendre une voix provenant de la marionnette qu'il a ramassée un peu plus tôt dans une poubelle. Même si nous voyons Walter parler pour la marionnette, celui-ci, croit en la présence du castor. Se servant de la thérapie comme prétexte, le Castor s'exprime à la place de Walter, jusqu'à imposer toutes ses directives. Le corps de Walter se fait progressivement balayer par l'esprit du castor. Bien que Walter puisse s'exprimer de cette manière, sa vraie personnalité est en jeu, et son corps semble à l'abandon.


Le film ne manque pas de sensibilité et le sujet est très bien traité. Le plus curieux est d'observer le jeu de l'acteur. Il faut voir comment réagit le corps de Walter quand le Castor parle, ou voir comment Le Castor bouge, quand Walter s'exprime. De temps en temps Walter semble vide et figé, et seule sa main fait bouger le Castor. Je ne sais pas si nous pouvons parler de schizophrénie, mais ce double jeu de l'acteur est très bien orchestré. Autre point touchant, est le message que Walter essaye de transmettre en parlant de son état dépressif (la scène où le Castor passe à l'antenne). Les gens ont quelque chose à apprendre de Walter, cependant il doit lui même se rendre compte de la difficulté à faire croire aux gens que le Castor est vivant. C'est le genre de film, où chacun a une leçon à tirer de l'autre. Cet aspect du film américain où tout le monde comprend à la fin ses erreurs, est toujours aussi caricatural par rapport à la réalité, mais bon c'est aussi un peu le rôle du cinéma.

Je pourrais à propos de caricature, critiquer le "jeu dépressif" un peu trop exagéré de Mel Gibson. Je dis cela en pensant à la scène où il tente de se suicider avec la barre du rideau de douche, puis qu'il fait une autre tentative en restant accroché à cette barre. La dépression n'est pas une blague en soi, pousser la folie et l'incohérence à son extrême n'est donc pas nécessaire. Nous présenter quelqu'un qui dort continuellement est bien suffisant dans la construction de l'être dépressif. Petit détail amusant, au moment où la fille et les autres diplômés font leur discours pour exprimer leur point de vue... je ne me souviens pas qu'on m'ai demandé mon avis à la fin d'un diplôme. Ils ont de la chance ces américains... . 



Le Castor vous remercie et espère que vous verrez son film. (A.R) 

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