L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


vendredi 3 février 2012

Penser le cinéma en temps de crise

J'aimerais dans un premier temps vous recommander un livre:


Le milieu n'est plus un pont mais une faille écrit par Le Club des 13



Composition du Club: Cécile Vargaftig (scénariste), Jacques Audiard, Pascale Ferran, Claude Miller (réalisateurs), Denis Freyd, Arnaud Louvet, Patrick Sobelman, Edouard Weil (producteurs), Fabienne Vonier (distributrice), Stéphane Goudet, Claude-Eric Poiroux, Jean-Jacques Ruttner (exploitants) et François Yon (exportateur).





Éditions Stock et publié en 2008





Ils se réunissent pour essayer de comprendre les difficultés de chaque secteur de l'industrie du cinéma. Chacun apporte sa synthèse, en fonction du secteur qu'il côtoie.



Le livre se construit de la manière suivante: Qu'est ce qui ne va plus aujourd'hui ? Pourquoi ? Qu'est-ce que cela risque d'engendrer ? Comment y remédier ?

J'ai découvert cet ouvrage il y a plus d'un an et il sert de tremplin à la réflexion actuelle. Beaucoup voient le cinéma uniquement comme un art, mais en oublient l'impact culturel et économique. Un aspect économique que nous connaissons bien mal.

Ma manière de voir les choses sera en partie historique, théorique, personnelle (on peut ne pas être d'accord avec mes idées). Puis je vais essayer d'avoir une petite anticipation des choses. Si je vous conseil de jeter un petit coup d'oeil sur l'ouvrage cité précédemment, c'est pour indiquer que je ne sort pas mes informations de nulle part.













Je vais parler de la période la plus fructueuse du cinéma français:
 
La Nouvelle Vague des années 1960. Cette période a vu naître de nouveaux cinéastes comme: Truffaut, Godard, Chabrol, Rivette, Tati... et tellement pleins d'autres. Ils ont commencés leur carrière en tant que critiques dans les célèbres: Cahiers du Cinéma. Avant de faire des films, ils ont voulus en parler et indiquer ce qui n'allait pas dans le monde cinématographique. Ils ont aussi défendus l'idée que le cinéma était un art d'auteur et non une machine à adapter la littérature. Ils ont pointés du doigt tous les films des années 1930, où les scénaristes réécrivaient les romans pour les adapter au cinéma. La Nouvelle Vague voulait abandonner la réalisation en studio, pour tourner directement à l'extérieur. Ils ont voulus écrire leurs propres scénarios et filmer sans êtres dictés par quelconques restrictions. Les caméras 16mm étaient plus légères et permettaient aux cinéastes de se déplacer plus aisément.
Ces cinéastes étaient à la fois réalisateurs et scénaristes.

Il est souvent reconnu que c'est en période de prospérité, que les idées culturelles affluent. Les années 1960 ont appartenues à cette période de développement et de rebellions (mai 68).



Aujourd'hui nous basculons dans deux cadres: le retour en force de l'adaptation pure et dure, ainsi que dans le monde clos du cinéma d'auteur.

La mode actuelle est surtout de réadapter les bandes dessinées en films. Prenons par exemple cette vague de Marvel. Contrairement aux français, les américains ont toujours produits de nombreuses adaptations mais le problème en est autrement. Le marché américain balaye le cinéma français en perte de productivité intellectuelle. Nos cinémas sont remplis de films américains (1 film français, contre 5 films américains). Les séries qui passent à la télévision (parlons aussi des séries) ont éjectés les nombreuses soupes françaises comme Navarro, Julie Lescaut, Une femme d'honneur, PJ, Avocats et Associés... que des séries policières "légères" qui n'ont pas su se renouveler. Maintenant on a le droit à Dr House, Mentalist, Lost (qui fut le premier d'une longue liste), Prison Break, Nip Tuck... ainsi que des dizaines d'autres. Quand nous voulons acheter un succès américain, nous sommes obligés de payer pour un pack, c'est à dire le Blockbuster plus 9 autres films à faible succès. Quand nous voulons vendre un film français à l'étranger, nous devons également acheter plusieurs films américains médiocres. Tel est le marché capitaliste du cinéma (je ne fais pas là une critique du monde capitaliste, mais plutôt un constat). On ne peut nier la qualité du cinéma français, mais nous pouvons leur reprocher le manque de diversité. Elle s'est mal adaptée aux nouvelles modes et mentalités. Quand nous essayons d'égaler les américain en termes d'idée de film, nous produisons quelque chose de pire, car nous fabriquons des films en se servant d'une culture qui ne nous appartient pas. Mais rien n'est jamais perdu d'avance. Toute époque connaît sa phase de flottement.
L'histoire s'est construite sur un cycle répétitif: développement, crise, misère, guerre, reconstruction.

Quoiqu'il en soit, en temps de crise il faut penser le cinéma en termes de restriction de fonds. Les cinéastes ont toujours eut du mal à réunir l'argent nécessaire pour réaliser leurs films. Il faut peut être réfléchir à des astuces moins chères, de déplacements et mouvements de caméra. Peut être limiter l'utilisation des effets spéciaux, ou d'un montage complexe. Utiliser des acteurs moins connus qui ne demandent pas de gros cachets pour débuter. Toujours garder un ou deux acteurs (trices) réputés afin de jouer sur la qualité et l'impact commercial. Selon moi, il faut développer la qualité en se concentrant sur le travail scénaristique. Malheureusement le travail entre réalisateurs et scénaristes se fait rare, car le réalisateur est lui même scénariste. Nous avons du mal à faire confiance aux nouvelles générations. De plus les "anciens" essayent de faire face à la concurrence car ils doivent encore compléter leur fin de carrière. Dans l'immédiat, si vous n'êtes pas le fils ou la fille de Mr. ou de Mme, difficile de s'insérer, quand vous sortez de nulle part.

Il serait peut être intéressant également de revisiter le film de genre huis clos, qui revient à dépenser moins d'argent, car nous utilisons un même lieu ou site, cela évite de transporter le matériel trop loin ou de nombreuses fois. L'idée de vivre "ensemble" telle une famille, sur un même lieu n'est pas négligeable. C'est un moyen d'être au plus proche des autres, et de créer une collaboration plus intime et prospère.


 

 


(A.R)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire