L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


dimanche 19 février 2012

Anecdote : Le Cercle des Poètes disparus

 
J'ai regardé il y a quelques jours ce magnifique film avec Robin Williams, que j'avais déjà vu il y a plusieurs années. Réalisé par Peter Weir et sorti en 1989. A mon grand étonnement je reconnais l'un des étudiants de l'histoire comme étant notre futur docteur Wilson de la série Docteur House mais avec une vingtaine d'années de différence.

Une sacrée surprise, mais ce n'est pas ce qui m'amuse le plus. Dans Le Cercle des Poètes Disparus, Robert Sean Leonard (notre Dr Wilson) appelé Neil, va se suicider car son père refuse qu'il devienne acteur. Il a pour projet de faire de lui un bon médecin. Donc Neil se suicide, impuissant face à l'autorité parentale. Le spectateur terriblement touché par ce drame, peut être rassuré: il sera médecin comme l'a voulu son papa !



(A.R)

Anecdote sur Star Wars épisode 1 en 3D

 

J'ai eu l'occasion de me confronter à la version 3D et je dois dire que c'était plutôt pas mal. L'histoire ne change pas bien entendu, mais voici une nouvelle raison financièrement bénéfique pour Georges Lucas de faire revenir ses fidèles intergalactiques. Maintenant j'attends le jour où l'on passera le film dans une salle en projection-globe (ou alors 360 degrés).

J'ai évidement entendu la critique suivante: "la 3D ne casse pas des briques".

De nombreux spectateurs s'attendent à ce que l'image "ressorte" de l'écran. Bien qu'on soit capable de cet effet, la 3D n'a jamais prétendue produire des images qui "sortent" de l'écran.

3D = 3 dimensions c'est à dire hauteur, largeur et... profondeur. Donc question de profondeur, je pense que le résultat est réussi.



Ne désespérez pas, je suis sur qu'un jour, nous nous en prendrons plein la vue. (A.R)

Babel

 

Film drame (français-américain-mexicain) de 2h15 réalisé par Alejandro Gonzales Inarritu, avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael Garcia Bernal, Adriana Barraza, Rinko Kikuchi, Saïd Tarchani, Boubker Ait El Caid. Le film est sorti en salle le 15 novembre 2006.

Filmographie:

Amour Chiennes (2000),
21 grammes (2003),
Babel (2006) 
Biutiful (2010).

 
Le film a obtenu Le Golden Globe Award de 2007, le prix de la mise en scène au Festival de Cannes de 2006, le meilleur second rôle féminin avec Rinko Kikuchi au Chicago Film Critics Association Awards de 2006, la meilleur musique originale avec le Satellite Award de 2006, Oscar du cinéma 2007 pour la meilleure bande originale (Gustavo Santaolalla) . 7 nominations aux Oscars, 6 nominations aux Golden Globe Awards, aux César pour le meilleur film étranger, 9 nomination pour le Chicago Film Critics Association Awards, 7 nominations aux Satellites Awards.

Autant dire, ce film c'est de la dynamite. Et j'aimerais avant tout saluer le talentueux scénariste et auteur de Babel (ainsi que 21 grammes, Amours Chiennes...) que j'ai eu l'occasion de rencontrer au Festival du Film d'Amiens il y a environ deux ans: Guillermo Arriaga. Il a obtenu en 2005, le prix du Meilleur scénario au Festival de Cannes avec Trois Enterrements.

Si j'ai un seul ordre à vous donner, c'est de regarder Babel.

Ce film parle de la vie de personnages qui vivent ou proviennent des quatre coins du globe. Nous avons des personnages aux origines marocaines, japonaises, américaines, et mexicaines. Il n'est pas question d'un héros principal, ce film parle de chacun de ces personnages avec le même degrés d'importance. Ce sont des gens ordinaires dont leur vie va être bouleversée par des évènements qui vont les liés de manière indirecte. Brad Pitt est le mari de Cate Blanchett, ils sont en voyage au Maroc. Au Maroc vit une famille de paysans très retirée des grandes villes, ils s'occupent de leur troupeau de moutons. Au Japon vit une jeune fille sourde et muette qui est en mal d'insertion dans la société, elle a un père très absent. Aux Etats Unis, les enfants de Brad Pitt et Cate Blanchett sont gardés par une nounou d'origine mexicaine, qui va les emmener avec elle au Mexique pour assister au mariage de son fils (faute d'avoir trouvé quelqu'un de confiance pour les surveiller).

 
Nos quatre lignes directrices sont là et vont se croiser dans la narration à travers divers évènements dramatiques, que je vais expliciter:

-Le père (japonais) de la fille muette a offert par le passé, son fusil, à un guide et paysan marocain en remerciement d'une journée de chasse.
-Les paysans marocains ont achetés un fusil de précision à un autre paysan pour chasser les coyotes loin des moutons. Les enfants essayent le fusil, en visant inconsciemment un bus de touristes.
-Dans le bus de tourisme nous retrouvons Brad et Cate. Cate reçoit une balle dans l'épaule. Ils ne peuvent rentrer aux Etats Unis à cause de l'accident. Ils demandent à la nounou mexicaine de rester avec les enfants.
-La nounou mexicaine avait prévue d'assister au mariage de son fils au Mexique. Elle prend le risque d'emmener les enfants avec elle. Au retour elle est arrêtée par les douanes à la frontière Mexicaine. Elle fuit dans le désert avec les enfants. A deux doigts de mourir de chaleur, les policiers les retrouvent (la nounou et les enfants), la nounou est renvoyée des Etats Unis vers le Mexique.

Imaginez un tel scénario suffisamment découpé, déstructuré, pour alterner les quatre trames. Jamais nous n'avons vu une construction scénaristique et une réalisation aussi peu ordinaire, qui semble plutôt fonctionner de la même manière que la littérature avec des chapitres, des retours en arrières et des connections progressives. Ce film innove, car il ne suit pas un schéma cinématographique classique et linéaire. On notera que le titre du film est effectivement lié avec les quatre nationalités différentes.

L'histoire de la tour de Babel: Dans les légendes religieuses si je peux appeler cela comme ça, on raconte que tous les peuples (il n'était question que d'un seul peuple du coup) parlaient la même langue et se comprenaient. Ils décidèrent de bâtir la plus haute tour dans l'espoir d'atteindre Dieu. Offensé, Dieu aurait trouvé un moyen pour empêcher la construction de la tour. Il donna aux hommes, diverses langues, pour que ces derniers ne se comprennent plus et soient en conflit.

Dans le film, nous voyons des cultures qui s'affrontent, qui ne vivent pas de la même manière. Le drame prend ses racines dans cette idée de diversité culturelle. Il y a des difficultés au sein de chaque pays. Quand les cultures se rencontrent la difficulté est plus grande. Chacun ne comprend pas la manière de vivre de l'autre. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas plus humain que le film Babel; sans doute le film le plus "terriblement" vrai qui puisse exister. L'humain n'aura jamais été aussi Humain.
 


Un film incontournable. (A.R)

Easy Rider

 
Film drame et aventure d'1h30 réalisé par Dennis Hopper, avec Dennis Hopper, Jack Nicholson et Peter Fonda.

Filmographie:

Easy Rider (1969),
The Last Movie (1971),
Garçonne (1980), C
hasers (1994)


Premier point de vue:
Il est très simple d'expliquer ce qu'est le Road Movie. Il s'agit d'un film qui se passe sur la route. Disons que nous tournons autour de l'histoire de voyage avec l'idée d'un personnage qui veut traverser son pays ou alors plusieurs Etats, qui fait plusieurs escales et qui fait des rencontres. Le Road Movie part d'un point A qui est la ligne de départ (l'origine) à un point B qui est la ligne d'arrivé. Une fois le trajet accompli, le film se termine assez rapidement. Parfois certains n'arrivent pas à destination, à cause des évènements qui se sont déroulés sur la route. Ce genre de film ne se veut pas ennuyeux, il ne faut pas s'attendre à voir les personnages uniquement rouler. Cependant bon nombre de spectateur adhèrent difficilement au rythme de ce genre de film. Il y a des risques de longueurs, mais en plus de cela il s'agit d'un type de film narrativement très linéaire.
 
L'un des derniers meilleurs Road Movie que j'ai pu voir et que je vous recommande fortement n'est autre que Une Histoire Vraie réalisé par David Lynch en 1998. Un film surprenant et qui ne manquera pas de toucher votre sensibilité.
 
En revanche, que vous dire d'Easy Rider ? Je reste très surpris par ce Road Movie qui est d'une "platitude" surprenante. Le film commence sur un deal de drogue. Nos deux personnages principaux joués par Fonda et Hopper, cachent l'argent du deal, à l'intérieur du réservoir de leurs bécanes et décident de traverser la moitié des Etats Unis pour atteindre la Nouvelle Orléans (et faire, on ne sait quoi). Une sorte d'intrigue acceptable s'installe au début du film, de plus on nous sert une musique rock digne d'un trajet en bécane: Born to be wild de Steppenwolf. L'adrénaline est servie, on fait le plein avec le spectateur pour le tenir une bonne heure maximum devant le film. Ensuite on vous plonge dans le monde cliché des hippies qui vivent d'amour et d'eau fraîche, fervents serviteurs de Dieu et surtout "enfants de la liberté". Ok, le film veut nous montrer cette vie de liberté, les horizons infinis, l'entraide entre ces gens libres et simples. Jusque là on peut suivre également la même route, jusqu'à ce que notre compteur  de spectateur attentif indique que nous roulons sur "la réserve". La rencontre avec Jack Nicholson est bien la dernière attraction distrayante du film, avant d'annoncer la panne d'essence. Le reste du film se détache de l'intrigue d'origine, nous nous perdons dans l'histoire, les incohérences apparaissent.
 
Le pire moment du film est sans doute le passage où les deux motards rejoignent le "bordel" de la Nouvelle Orléans. Ils finissent dans un bad trip (complètements drogués) qui casse le rythme et la compréhension du film. Une fois les esprits retrouvés, ils reprennent la route, croisent de violents bouseux, et se font exploser au sens strict du terme. Fin. Bon je veux bien prendre du recule un instant: un film qui veut prôner la liberté supposerait qu'il n'y a besoin d'aucune règle narrative. Comme qui dirait: "tu comprends pas mec, c'est ça qui est cool... c'est quand il n'y a aucun sens... ça s'appelle l'art psychédélique mec !" Oui, bon. Je ne déclarerais pas Easy Rider de bouse monumentale, mais je reste cruellement sur ma fin, et vous pouvez me montrer n'importe quel bon film, si les cinq dernières minutes sont incohérentes, vous plombez l'ensemble. D'ailleurs il n'y a pas que les acteurs qui se font plomber à la fin, nous aussi.



 


 Dommage que les motards se soient perdus, parce que nous aussi... . (A.R)

samedi 11 février 2012

Pas si myope



Film d'espionnage et thriller français, britannique et allemand de 2h07 réalisé par Tomas Alfredson d'après le best-seller de John le Carré, avec Gary Oldman, Mark Strong, John Hurt, Colin Firth et Tom Hardy. Sorti le 8 février 2012.


Filmographie:

Bert, the Last Virgin (1994),
Office Hours (2003),
Four Shades of Brown (2004),
Morse (2008) 
La Taupe (2011)


Premier point de vue:
 
Quel plaisir de voir un vrai film d'espionnage qui n'a pas besoin de gadget pour fonctionner. Les personnages du film usent de leur observation, de leur mémoire, de l'interprétation, et de leur sens de l'enquête. Il y a bien longtemps qu'on ne nous a pas servis un film de ce genre, qui reste comparativement simple à côté de l'action d'un James Bond, mais qui se révèle être bien plus tortueux qu'il n'y parait, en terme d'intrigue. Nous voici pris au piège dans la sphère de l'espionnage britannique "Le Cirque", dont l'ancien patron déclare avant de prendre sa retraite et de mourir, qu'il y a une taupe (un ver dans le fruit pour être plus exact) soviétique dans le service, quelqu'un de haut placé, depuis des années. L'ancien chef soupçonne cinq personnes dont son fidèle lieutenant Mr.Smiley (Gary Oldman). Ces cinq personnalités font partis des plus importants du Cirque après l'ancien patron. Il leur a attribué une identité basé sur la théorie de l'échiquier: la tour, le fou, le cavalier, le roi et la reine. Gary Oldman est considéré comme étant la reine. Cela place Smiley à un certain niveau de professionnalisme, puisque la reine est cette pièce qui peut tout balayer dans n'importe quel sens. Ce personnage plutôt vieux, calme, discret est très vite vu comme le personnage le plus doué du service. Nous ne pouvons que douter de tout le monde, même du personnage principal, tellement il semble au courant de beaucoup de choses.

Alors que Smiley a été mis également sur la touche, il est secrètement engagé par le gouvernement qui craint en la véracité d'une taupe dans les services. Smiley a souvent eu pour rôle, d'espionner son propre service afin d'y déceler les failles. Voici un excellent cas d'espionnage, de contre espionnage, de contre contre espionnage. L'idée de la taupe dans le service vient du fait que l'un de leurs agents a été repéré lors d'une mission en Hongrie, puis descendu. En tout cas le film joue énormément sur l'idée de l'observation. Il y a de nombreux plans où nous voyons le reflet des lunettes de Gary Oldman cacher ses yeux. L'image de la taupe, presque aveugle, qui a besoin de ses lunettes pour voir plus clairement les choses est constamment présente. Le fait de ne voir que les verres de ses lunettes, nous montre à quel point Gary Oldman n'est qu'un être d'objectivité. Il y a même ce fameux plan où il parle à la caméra, comme si il s'adressait à nous les spectateurs. Cela l'élève en tant qu'homme de puissance et de pouvoir à qui on ne peut rien cacher, et qui voir clair dans le jeu des autres. Il y a ce côté interrogatoire de la Gestapo, avec le personnage qui tente de sensibiliser, manipuler, effrayer. Gary Oldman malgré cette fragilité apparente de l'homme vieux et myope, semble tirer les ficelles mieux que quiconque. Il nous fait douter de lui, il nous inquiète par son sourire de satisfaction. Pas étonnant que l'acteur soit nominé aux oscars. Même si le personnage semble très mou et inactif, il est important de voir la subtilité de ses gestes et de sa manière d'interroger.

Ensuite nous avons de nombreuses interprétations du double jeu. Regardons l'image ci dessous:

 
Ce reflet ou disons cette symétrie, symbolise quelque part, le double jeu dont doit faire preuve l'espion. Le téléphone est souvent présent, rappelant que l'intérêt de leur travail est également l'écoute. Nous avons régulièrement cette surveillance des appels téléphoniques ou des conversations dans des planques. Si nous devons parler de gadgets, le micro caché est bien le seul outil dont ils se servent. L'image d'écouter aux portes, d'écouter à travers les murs. On peut penser à la scène de l'ascenseur, quand la double porte verticale s'ouvre pour faire apparaître un autre personnage dans le champ de la caméra.

C'est avec entière sincérité que je vous recommande ce film si jamais vous appréciez les thèmes qui sont utilisés. J'ai eu plaisir à retrouver Gary Oldman dans un plus grand rôle, car il est un acteur de qualité capable de beaucoup. La narration est sans doute un peu compliquée, et le film mériterait qu'on le regarde deux fois, tellement nous doutons sur notre compréhension du film. Ni trop long, ni trop court, le film n'entraîne aucune lassitude, bien qu'on puisse s'attendre à des longueurs avec ce type d'histoire, qui joue sur la patience et la discrétion.
 

(A.R)

lundi 6 février 2012

Le Complexe du Castor

 
Film drame d'1h31 réalisé par Jodie Foster, avec Mel Gibson, Jodie Foster, Anton Yelchin, Riley Thomas Stewart et Jennifer Lawrence. Film sorti le 25 mai 2011.


Filmographie:

Le petit Homme (1991),
Week-end en famille (1996),
Le Complexe du Castor (2011)

Prochain film: Flora Plum (2013)


 

Premier point de vue:

 
Ce complexe est un cas existant, permettant au malade d'extérioriser le fond de ses pensées à travers une peluche (par exemple). Les médecins utilisent souvent la peluche comme moyen d'expression. Cet objet, ou cette méthode est souvent utilisée pour rompre différentes difficultés: mutisme, passé douloureux et autres. En général, nous utilisons une peluche à l'apparence animale, afin d'écarter le sujet des complexités humaines. Un retour à l'instinct est nécessaire pour passer outre les peurs et refouler un instant son identité. Dans certaines cultures, on peut appeler cela du Chamanisme, quand il s'agit de quitter son enveloppe charnelle pour prendre possession d'un objet et transmettre un message provenant du royaume des morts. C'est un peu restreint comme explication, je le conçois, mais après nous entrons dans un domaine scientifique qui n'est pas ma spécialité et un autre cas: le complexe du "je n'aurais pas assez d'un article pour tout vous dire".

Ceci est le premier film réalisé par Jodie Foster. Walter (Mel Gibson) père de famille, est atteint d'une dépression qui dure depuis des années et continue de devenir de plus en plus grave. Sa famille se sent obligée de se séparer de lui. Alors que Walter est à deux doigts de se suicider, il croit entendre une voix provenant de la marionnette qu'il a ramassée un peu plus tôt dans une poubelle. Même si nous voyons Walter parler pour la marionnette, celui-ci, croit en la présence du castor. Se servant de la thérapie comme prétexte, le Castor s'exprime à la place de Walter, jusqu'à imposer toutes ses directives. Le corps de Walter se fait progressivement balayer par l'esprit du castor. Bien que Walter puisse s'exprimer de cette manière, sa vraie personnalité est en jeu, et son corps semble à l'abandon.


Le film ne manque pas de sensibilité et le sujet est très bien traité. Le plus curieux est d'observer le jeu de l'acteur. Il faut voir comment réagit le corps de Walter quand le Castor parle, ou voir comment Le Castor bouge, quand Walter s'exprime. De temps en temps Walter semble vide et figé, et seule sa main fait bouger le Castor. Je ne sais pas si nous pouvons parler de schizophrénie, mais ce double jeu de l'acteur est très bien orchestré. Autre point touchant, est le message que Walter essaye de transmettre en parlant de son état dépressif (la scène où le Castor passe à l'antenne). Les gens ont quelque chose à apprendre de Walter, cependant il doit lui même se rendre compte de la difficulté à faire croire aux gens que le Castor est vivant. C'est le genre de film, où chacun a une leçon à tirer de l'autre. Cet aspect du film américain où tout le monde comprend à la fin ses erreurs, est toujours aussi caricatural par rapport à la réalité, mais bon c'est aussi un peu le rôle du cinéma.

Je pourrais à propos de caricature, critiquer le "jeu dépressif" un peu trop exagéré de Mel Gibson. Je dis cela en pensant à la scène où il tente de se suicider avec la barre du rideau de douche, puis qu'il fait une autre tentative en restant accroché à cette barre. La dépression n'est pas une blague en soi, pousser la folie et l'incohérence à son extrême n'est donc pas nécessaire. Nous présenter quelqu'un qui dort continuellement est bien suffisant dans la construction de l'être dépressif. Petit détail amusant, au moment où la fille et les autres diplômés font leur discours pour exprimer leur point de vue... je ne me souviens pas qu'on m'ai demandé mon avis à la fin d'un diplôme. Ils ont de la chance ces américains... . 



Le Castor vous remercie et espère que vous verrez son film. (A.R) 

Gainsbourg vie héroïque

 
Film Biopic et musical de 2h10 réalisé par Joann Sfar, avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon et Laetitia Casta (plus apparition de Claude Chabrol). Film sorti le 20 janvier 2010.


Filmographie:

Gainsbourg vie héroïque
Le Chat du Rabbin (1er juin 2011)


 
Premier point de vue:


Quand est-ce qu'il va parler d'un film français celui là ? Ne vous inquiétez pas, je vais y venir. D'ailleurs le premier que je propose est celui-ci. Je n'ai pas pu voir le film au cinéma, mais je reçois tout de même une bonne claque en face de ma télévision. Une claque car mon enfance a été en partie bercé par ses compositions, et également une sacrée claque quand la phrase "un conte de Joann Sfar" prend tout son sens.

Pour ceux qui s'attendaient à un documentaire sur la vie de Serge Gainsbourg et sans aucune trace de fantaisie imaginée par le réalisateur, vous risquez d'êtres déçus. G. vie héroïque ne ment pas en déclarant être un conte, et j'en suis comblé car la magie du cinéma opère. Le film exploite de nombreuses astuces pour captiver le spectateur. L'idée du double sous forme de marionnette, le côté machiavélique qui est extériorisé, cette idée de parler avec soi-même n'est autre que l'expression débordante du génie. Faire des allusions aux musiques en les exprimant dans la réalité: remplacer la tête de Gainsbourg par un chou. Le film n'est pas qu'une vue de la réalité, il est une vue de l'esprit. Le personnage d'Eric Elmosnino ne demeure pas qu'une simple icône, Gainsbourg semble revivre.

Il est intéressant comme dans tous films Biopic, de revenir à l'enfance de l'artiste. Son vrai nom est, Lucien Gainsbourg, jeune garçon d'origine juive résidant en France au sein d'une famille assez stricte. Le père était pianiste, et tenait à faire de ses enfants, de meilleurs artistes que lui. Une famille qui part chance, échappa à la milice et aux déportations. On nous présente un garçon déjà très précoce, intrigué par la sexualité et plein de répartie. L'imagination de Lucien développe un univers dans lequel il puise son inspiration, dans lequel il se cache, se protège, un monde dans lequel il combat une forme de solitude. Nous gardons constante présence de ses origines par le biais de la caricature: long nez crochu, grandes oreilles décollées. L'humour est non seulement une marque du déroulement de l'histoire, mais avant tout, cela reste un humour glacial, provocateur, scandaleux, servant d'huile au caractère de l'artiste.

Je veux en venir à un point en particulier, les mains de la marionnette. Quand Gainsbourg est en pleine réflexion, il a cette manière de bouger ses doigts (même quand il fume) correspondant à une sorte de tic de concentration. Les doigts longs et pointus est une autre caricature chez l'individu juif exprimant cette façon de mettre le grappin sur quelque chose. Mais ce n'est pas l'aspect le plus marquant de ces fameuses mains. En voyant ceci j'ai tout de suite pensé au vampire "Nosferatu": col relevé, costumes noirs et blancs, voix ténébreuse, gesticulation des longs doigts pointus. Gainsbourg devient le vampire Nosferatu. Il travail surtout de nuit, de jour il est souvent dans des pièces dont la luminosité est atténuée par des rideaux. Puis il y a cette manière de vampiriser, consumer, manipuler. Quand il rencontre France Gall, il devient un personnage de ténèbres, face à un petit ange innocent. Gainsbourg est déjà quelqu'un d'assez pâle à la base, mais très vite, sa santé diminue à cause de la cigarette (des gitanes... quand même) et de l'alcool. Il devient de plus en plus pâle, fou et violent. Il forme une sorte de fusion avec son double lorsqu'il rencontre Jane Birkin. C'est à se demander si le côté diabolique de Gainsbourg le consume de l'intérieur. Le côté macabre est amplifié, lorsqu'il nous présente la momie de son atelier. Il devient l'ombre de lui même, cette ombre en rapport avec celle de Nosferatu, l'être intérieur qui détruit. Si nous prenons l'exemple de Dracula cette fois, on peut penser également au personnage démoniaque, comme brillant compositeur avec l'orgue. Sans aucun doute, Serge Gainsbourg devient cet homme des ténèbres, qui a besoin de porter des lunettes noires pour supporter la lumière des projecteurs. Machiavélique est le mot approprié pour décrire Serge Gainsbourg.

Je pardonne sans remords, cette utilisation du fantastique, très puissante dans la narration. Je félicite même cette idée très originale et malgré tout, véridique. Une seule chose me vient vraiment en tête: je plains ses conquêtes, il ne devait pas être un homme facile !


 
 

 
Un grand bravo à Joann Sfar, pour un genre Biopic que les français utilisent en général avec difficulté. (A.R)

vendredi 3 février 2012

Penser le cinéma en temps de crise

J'aimerais dans un premier temps vous recommander un livre:


Le milieu n'est plus un pont mais une faille écrit par Le Club des 13



Composition du Club: Cécile Vargaftig (scénariste), Jacques Audiard, Pascale Ferran, Claude Miller (réalisateurs), Denis Freyd, Arnaud Louvet, Patrick Sobelman, Edouard Weil (producteurs), Fabienne Vonier (distributrice), Stéphane Goudet, Claude-Eric Poiroux, Jean-Jacques Ruttner (exploitants) et François Yon (exportateur).





Éditions Stock et publié en 2008





Ils se réunissent pour essayer de comprendre les difficultés de chaque secteur de l'industrie du cinéma. Chacun apporte sa synthèse, en fonction du secteur qu'il côtoie.



Le livre se construit de la manière suivante: Qu'est ce qui ne va plus aujourd'hui ? Pourquoi ? Qu'est-ce que cela risque d'engendrer ? Comment y remédier ?

J'ai découvert cet ouvrage il y a plus d'un an et il sert de tremplin à la réflexion actuelle. Beaucoup voient le cinéma uniquement comme un art, mais en oublient l'impact culturel et économique. Un aspect économique que nous connaissons bien mal.

Ma manière de voir les choses sera en partie historique, théorique, personnelle (on peut ne pas être d'accord avec mes idées). Puis je vais essayer d'avoir une petite anticipation des choses. Si je vous conseil de jeter un petit coup d'oeil sur l'ouvrage cité précédemment, c'est pour indiquer que je ne sort pas mes informations de nulle part.













Je vais parler de la période la plus fructueuse du cinéma français:
 
La Nouvelle Vague des années 1960. Cette période a vu naître de nouveaux cinéastes comme: Truffaut, Godard, Chabrol, Rivette, Tati... et tellement pleins d'autres. Ils ont commencés leur carrière en tant que critiques dans les célèbres: Cahiers du Cinéma. Avant de faire des films, ils ont voulus en parler et indiquer ce qui n'allait pas dans le monde cinématographique. Ils ont aussi défendus l'idée que le cinéma était un art d'auteur et non une machine à adapter la littérature. Ils ont pointés du doigt tous les films des années 1930, où les scénaristes réécrivaient les romans pour les adapter au cinéma. La Nouvelle Vague voulait abandonner la réalisation en studio, pour tourner directement à l'extérieur. Ils ont voulus écrire leurs propres scénarios et filmer sans êtres dictés par quelconques restrictions. Les caméras 16mm étaient plus légères et permettaient aux cinéastes de se déplacer plus aisément.
Ces cinéastes étaient à la fois réalisateurs et scénaristes.

Il est souvent reconnu que c'est en période de prospérité, que les idées culturelles affluent. Les années 1960 ont appartenues à cette période de développement et de rebellions (mai 68).



Aujourd'hui nous basculons dans deux cadres: le retour en force de l'adaptation pure et dure, ainsi que dans le monde clos du cinéma d'auteur.

La mode actuelle est surtout de réadapter les bandes dessinées en films. Prenons par exemple cette vague de Marvel. Contrairement aux français, les américains ont toujours produits de nombreuses adaptations mais le problème en est autrement. Le marché américain balaye le cinéma français en perte de productivité intellectuelle. Nos cinémas sont remplis de films américains (1 film français, contre 5 films américains). Les séries qui passent à la télévision (parlons aussi des séries) ont éjectés les nombreuses soupes françaises comme Navarro, Julie Lescaut, Une femme d'honneur, PJ, Avocats et Associés... que des séries policières "légères" qui n'ont pas su se renouveler. Maintenant on a le droit à Dr House, Mentalist, Lost (qui fut le premier d'une longue liste), Prison Break, Nip Tuck... ainsi que des dizaines d'autres. Quand nous voulons acheter un succès américain, nous sommes obligés de payer pour un pack, c'est à dire le Blockbuster plus 9 autres films à faible succès. Quand nous voulons vendre un film français à l'étranger, nous devons également acheter plusieurs films américains médiocres. Tel est le marché capitaliste du cinéma (je ne fais pas là une critique du monde capitaliste, mais plutôt un constat). On ne peut nier la qualité du cinéma français, mais nous pouvons leur reprocher le manque de diversité. Elle s'est mal adaptée aux nouvelles modes et mentalités. Quand nous essayons d'égaler les américain en termes d'idée de film, nous produisons quelque chose de pire, car nous fabriquons des films en se servant d'une culture qui ne nous appartient pas. Mais rien n'est jamais perdu d'avance. Toute époque connaît sa phase de flottement.
L'histoire s'est construite sur un cycle répétitif: développement, crise, misère, guerre, reconstruction.

Quoiqu'il en soit, en temps de crise il faut penser le cinéma en termes de restriction de fonds. Les cinéastes ont toujours eut du mal à réunir l'argent nécessaire pour réaliser leurs films. Il faut peut être réfléchir à des astuces moins chères, de déplacements et mouvements de caméra. Peut être limiter l'utilisation des effets spéciaux, ou d'un montage complexe. Utiliser des acteurs moins connus qui ne demandent pas de gros cachets pour débuter. Toujours garder un ou deux acteurs (trices) réputés afin de jouer sur la qualité et l'impact commercial. Selon moi, il faut développer la qualité en se concentrant sur le travail scénaristique. Malheureusement le travail entre réalisateurs et scénaristes se fait rare, car le réalisateur est lui même scénariste. Nous avons du mal à faire confiance aux nouvelles générations. De plus les "anciens" essayent de faire face à la concurrence car ils doivent encore compléter leur fin de carrière. Dans l'immédiat, si vous n'êtes pas le fils ou la fille de Mr. ou de Mme, difficile de s'insérer, quand vous sortez de nulle part.

Il serait peut être intéressant également de revisiter le film de genre huis clos, qui revient à dépenser moins d'argent, car nous utilisons un même lieu ou site, cela évite de transporter le matériel trop loin ou de nombreuses fois. L'idée de vivre "ensemble" telle une famille, sur un même lieu n'est pas négligeable. C'est un moyen d'être au plus proche des autres, et de créer une collaboration plus intime et prospère.


 

 


(A.R)

L'art du quiproquo

 

Une comédie épouvante (film américain et canadien) d'1h28 réalisé par Eli Craig, avec Tyler Labine, Alan Tudyk et Katrina Bowden. Sorti en salles le 1er Février 2012 et déconseillé aux moins de 12 ans.


Filmographie:

Brothers and Sisters (2010)
Tucker and Dale (2010)


Il a été de nombreuses fois acteur, monteur ou scénariste: Deal of a Lifetime (1999), The rage Carrie 2 (1999), Space Cowboys (2000), Art Thief Musical! (2004), Fast Money (2006).

(Nomination au festival Sundance, Prix du meilleur premier film Fantasia, Prix du public SXSW, Meilleur film panorama SITGES)




Premier point de vue:



Tucker and Dale est typiquement le film de série B qui a su creuser sa tranchée jusque dans les salles de cinéma. Décidément, les films comiques américains adorent les personnages comme Dale ses derniers temps (Tyler Labine). On peut penser à Nick Frost (Shawn of the Dead) ou Zach Galifianakis (Very Bad Trip), l'archétype de l'homme corpulent, mal rasé, un peu bête, maladroit... .
Ceci dit, ça marche du tonnerre.

Tucker et Dale partent en vacances entre potes. Ils possèdent une maison perdue dans la foret près d'un lac dans laquelle ils vont mettre les pieds pour la première fois. En parallèle, un groupe d'étudiants partent faire du camping pendant quelques jours, non loin de la cabane de Tucker et Dale. Quel est le souci ? Quand les étudiants croisent nos deux acolytes ils s'imaginent tout de suite faire face à deux psychopathes. Pourquoi ? Parce ce sont deux bouseux pas très beaux. Parce qu'ils ont un regard vide. Parce qu'ils transportent jusqu'à leur cabane, une artillerie censé aider à rénover la maison (faux, tronçonneuse, broyeur, pied de biche...). Parce qu'ils portent des chemises à carreaux digne de l'accoutrement du bûcheron tueur. Malheureusement pour nos jeunes étudiants, malgré les apparences, nos deux compères en plus d'êtres honnêtes, ils sont simplets. Une nuit, Tucker et Dale pèchent tranquillement jusqu'au moment où le groupe de jeunes décident de faire un bain de minuit. L'une d'entre eux fait une mauvaise chute en glissant d'un rocher, puis en percute un autre. Tucker et Dale tentent de la sauver, ils repêchent le corps. A partir de là, les autres jeunes constatent la scène et collent automatiquement l'étiquette de psychopathe sur le front des deux bouseux. La suite du film est simple. Convaincus par un membre du groupe, les jeunes, en plus d'êtres effrayés, vont tenter de tuer Tucker et Dale.

Le film est tout simplement une vraie "poilade" car il y a un véritable basculement des codes du film d'horreur. Ne vous attendez pas à quelque chose comme Scary Movie ou Scream. Ici l'heure est au quiproquo. En essayant toutes les alternatives possibles pour en finir avec Tucker et Dale, les étudiants vont devenir les victimes de leurs propres pièges, mais chaque situation s'amuse à faire porter le chapeau à nos deux bouseux. La blonde "stupide" (toujours ce problème de préjugé) et le "black" sont loin d'êtres les premières victimes de l'histoire, l'un des étudiants va complètement devenir fou et découvrir une partie de son passé, la fille du lac va devenir amie avec T&D et se perdre au beau milieu de ce massacre entre les deux camps.

Si nous pouvons tirer une leçon de ce film que certains diront "stupide", c'est cette critique autour du jugement et des préjugés. Le film joue sur l'ironie la plus totale à partir de la phrase: l'habit ne fait pas le moine. Il traite de la confiance en soi et envers les autres. Même si la forme semble gore, le fond de l'histoire garde un sens et une bonne moralité (à aucun moment les deux personnages principaux tueront de leurs propres mains). Les litres de sang, ne sont là que pour répondre à cette exagération omniprésente.

Il est tout à fait compréhensible que ce genre de film ne soit pas aux goûts de tous. Il n'est pas non plus question du film de l'année. Cependant pour un film comique et gore américain, celui-ci est très intéressant. La mort des protagonistes est une chose, mais le plus intriguant est de voir comment les évènements s'enchaînent et impliquent Tucker et Dale malgré eux.


 


Comment bien démarrer le mois de Février ?  (A.R)

Un petit bijou hawaïen

 
Comédie dramatique d'1h50 réalisé par Alexander Payne, avec George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller et Hugh Foster. Sorti en salle le 25 janvier 2012.


Filmographie:
 
Citizen Ruth (1996),
L'Arriviste (1999),
Monsieur Schmidt (2002),
Sideways (2004),
The Descendants (2011).
 



Premier point de vue:

Le film The Descendants obtient cinq nominations aux Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur acteur.

La femme de Matt King (George Clooney), tombe dans le coma suite à un accident de bateau. Matt King souvent peu présent pour sa famille, doit régler la vente des terres (propriété familiale d'une petite île tropicale) qu'il a obtenu par héritage, puis il essaye également de s'occuper et de se rapprocher de ses deux filles, Scottie 10 ans et Alexandra 17 ans. Les relations sont tendues, le père n'a aucune autorité sur ses filles qui se sont toujours senties livrées à elles même. Cependant Matt King cherche à regagner leur coeur, en les soutenants dans cette terrible épreuve. Il veut offrir de son temps, les emmener en voyage, mais chacun essaye avant tout de tirer une leçon de la vie et de reconstituer une forme de solidarité familiale.

The Descendants est un film qui sort de l'ordinaire pour plusieurs raisons. Déjà, l'histoire se passe sur l'archipel d'Hawaï nous livrant des décors tels que la plage, les palmiers, les paysages verdoyants et montagneux. Toute la tropicalité créée une ambiance de détente mais le film tient surtout à présenter l'envers du décor, dans l'esprit de l'étranger qui ne voit Hawaï que comme un lieu paradisiaque. Matt King traverse un drame qu'aucune île ne saurait calmer. On nous montre que la vie n'est pas si différente là bas qu'ailleurs. Si le film est bercé par quelque chose, ce n'est autre que par la culture qui forge Hawaï: musique typique, verdures, jolies maisons des quartiers aisés, chemises à fleurs. Le film est très comparable aux films japonais, dans lesquels la nature est un thème central de la réconciliation. Dans les films japonais, la mer ainsi que la nature sont symbole de maternité. Si nous oublions la violence des films de Kitano, nous retrouvons cet aspect de fusion avec l'environnement. Cette théorie autour du cinéma japonais est d'autant plus vraie, que Matt King possède des souvenirs qui ont étés bâti sur les terres dont il a hérité. Je suis à peut prêt sur que The Descendants conviendrait parfaitement aux populations asiatiques et à leur culture. Sans le besoin de provoquer de l'action à vous secouer le film n'importe comment, les dialogues sont cruciaux dans la mise en place des acteurs. Nous pourrions comparer le rythme de la narration à une douce vague et à ses va et vient, ses hauts et ses bas. Il est rare d'obtenir un film américain de cette qualité narrative et visuelle, concernant un thème comme celui-ci. On peut se douter pourquoi, The Descendants est sujet à cinq nominations. Les américains ont ouverts leur esprit à un univers qu'ils traitent très peu.


On peut en même temps voir The Descendants comme un film documentaire, dans sa manière de présenter l'archipel. On peut penser certes aux décors, mais également au voyage en avion qui nous présente le trajet sous forme de carte. Sans en dire d'avantage, je recommande ce film qui risque de partir très prochainement des salles.




Aloha à tous. (A.R)

jeudi 2 février 2012

Son pouvoir, un gros portefeuille

Batman, the Dark Knight Rises


 
Je me sentais obligé de faire un petit clin d'oeil au futur Batman clôturant la trilogie de Christopher Nolan.
En attendant que le film sorte le 25 juillet 2012, on nous bombarde d'affiches alléchantes, de rumeurs, de trailers (bandes annonces). Nous savons également que les 6 premières minutes ont étés dévoilées.
Les acteurs s'amusent à révéler mystérieusement leur rôle dans le prochain film.
Que du suspense pour répondre à l'incroyable torture du DC comics fan: la patience.
Cependant cet ensemble d'indices, risque de spoiler (révéler) considérablement le public.
Ce besoin de "savoir", avant que les choses n'aient lieu. Après tout, si nous recollons les morceaux et que nous connaissons les Batman de Bob Kane, il sera presque possible de déterminer le déroulement de l'intrigue.
 



Filmographie:
 
Le Suiveur (1998),
Memento (2000),
Insomnia (2002),
Batman Begins (2005),
Le Prestige (2006),
The Dark Knight (2008),
Inception (2010),
The Dark Knight Rises (2012)

On peut dans tous les cas féliciter le réalisateur pour le choix du casting:

-Christian Bale: Batman
-Anne Hathaway: Catwoman
-Gary Oldman: Commissaire Gordon
-Tom Hardy: Bane
-Marion Cotillard: Talia al Ghul
-Liam Neeson: Ra's al Ghul

Nous sommes bien loin du Batman et Robin de Joel Schumacher (1997) avec Arnold Schwarzenegger, Uma Thurman, George Clooney...
Dans les derniers Batman, tout est réfléchit et de réelle qualité. Chaque acteur correspond physiquement au personnage fictif, et son jeu dramatique cherche au plus profond de son être.
Chez Tim Burton le décor était très sombre et irréel pour conserver l'esprit noir de la bande dessinée et ce jusqu'aux frontières de Gotham City. Mais chez Nolan, sa puissance est de créer ce monde possible, où la noirceur émanerait plus de l'âme de ses protagonistes. Comme dirait un ami: Tim Burton est un film noir dans la forme et Nolan un film noir dans le fond.
Il n'y a pas à dire, Christophe Nolan a touché dans le mille de ce que devrait être Batman, et il nous a conquis à travers Heath Ledger et son interprétation du Joker (paix à son âme).

 (A.R)


 

mercredi 1 février 2012

La dernière scène d'Inception

Comment expliquer que Cobb reste enfermé dans le rêve ?




 
Analyse du film: lorsque Cobb rentre chez lui [2h 14min 02s - 2h 15min]
(Scène de une minute)


-Cobb entre et lance la toupie avant de voir les enfants. [2h 14min 15s]

-Ensuite nous retrouvons les enfants exactement au même endroit que dans les rêves de Cobb. Ils triturent toujours la terre et les vers. J'espère pour les enfants qu'ils n'ont pas pour unique raison de vivre, cette parcelle de terrain. [2h 14min 22s]

-La distance de visibilité entre les enfants dans le jardin et Cobb dans la maison n'est pas rationnelle. De plus en une fraction de seconde, les enfants se jettent dans les bras de leur père. Nous perdons cette logique de déplacement spatio temporel.

-Retour à la toupie [2h 14min 45s]

-Premiers vacillements [2h 15min] Fin de la scène.


Cette scène dure une minute environ. Il est possible qu'une toupie puisse tourner autour d'une minute. Mais dans un cadre narratif (le temps au sein d'une histoire) le temps n'a pas la même valeur, que le temps réel.
Il faudrait probablement plutôt 5 minutes à Cobb, le temps de lancer la toupie, voir les enfants, se réjouir, et cadrer sur la toupie pour terminer. Hors une toupie ne tourne pas 5 minutes, sauf si il y a éventuellement un trucage magnétique derrière tout ça. Les premiers vacillements sont là pour laisser ce fameux suspense de fin.

Raisonnons maintenant par l'absurde: Comme on le dit si bien, une phrase qui se conçoit bien, s'énonce clairement. C'est la même chose avec la fin d'un film. Si il y avait une réelle envie de finir Inception et de n'en faire qu'un film, la fin aurait du être plus clair aux yeux de tous. Une fin comme celle-ci, implique la forte probabilité d'une suite. Pour laisser supposer à une suite, il faut en conclure que tous les problèmes n'ont pas étés résolus.

Si par hasard le film était vraiment résolu vers la fin... autant dire que le dénouement est mauvais car il embrouillerait les esprits plus qu'autre chose. Une mauvaise fin qui dirait: et vous ? êtes vous sur que votre monde n'est pas un rêve ?

N'oublions pas un détail: la toupie appartient à Mel, la femme de Cobb. Cobb la fait régulièrement tourner pour être sur qu'il n'est pas enfermé dans un rêve, et il ne relâche pas l'attention sur cette toupie. La fin du film, est le seul moment où il relâche l'attention. Cette fin, où nous doutons de la rotation de cette toupie.

Supposition: Cobb, n'est-il pas cette fois, prisonnier de l'esprit de Mel ? Oui la question parait étrange vis à vis de tout le film.

Que veut dire l'expression tourner comme une toupie ? (ou être une vraie toupie): cela signifie simplement, toujours changer de direction (de choix ou d'avis). Utilisé pour dire de quelqu'un, qu'il change sans cesse d'opinion pour s'accorder aux gens présents et à la situation.



 


Ceci est mon point de vue, et je serais ouvert à vos possibles oppositions. (A.R)