L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


lundi 30 janvier 2012

Film de série B: The Violent Kind des Butcher brothers

 
Quel est cet ovni qui vient de débarquer dans nos rayons DVD ?

Vous saurez tout, mais avant de parler du film, je tiens à faire un bref rappel sur la signification du film dit de "série B" !


Série B:
 
C'est un terme qui s'est développé pendant l'âge d'or du cinéma Hollywoodien et particulièrement autour de l'année 1930. Durant les années 20 le cinéma de série B existait en soit mais n'était pas encore classé comme tel. Dans le monde du film et non du cinéma il y avait deux catégories: Les films à gros budget (grand réalisateur, grands moyens, grosse maison de production) qui avaient le droit à leur place dans les salles de cinéma et de l'autre côté nous avons tous ces films à petit budget qui ne pouvaient êtres diffusés en salles. Puisque les moyens sont restreints, cela explique plusieurs choses: le fait que les acteurs ne soient pas forcement connus ou bons, un montage des plans qui paraissent coupés et rapides (ceci créant ce qu'on appelle, des "faux raccords" > par exemple lorsque vous avez un plan sur un personnage au bout d'une rue et que d'un coup vous gardez le même plan mais  le personnage semble s'être "téléporté" à l'autre bout de la rue, ceci est un moyen de gagner du temps sur la longueur du film en évitant de montrer le personnage marcher d'un bout à l'autre), les effets spéciaux sont limités et font parfois appel à d'anciennes méthodes, la qualité de l'image est beaucoup plus vieille et abîmée car les réalisateurs utilisent un matériel moins cher. Le genre "série B" nous a offert de tout, aussi bien des "nanards", que des films basés sur des scénarios originaux voire brillants. Les films B étaient souvent diffusés par deux, le soir, dans ce que l'on appelle les Drive-in (les grands parkings américains possédant un écran géant).





Cinématographiquement parlant, Quentin Tarantino et Robert Rodriguez ont voulus reproduire cette mode (ou méthode) qui les influence énormément, avec le Grindhouse (Boulevard de la mort et Planet Terror).Il faut retenir qu'avant d'être utilisé et déformé à des fins artistiques, le genre films de série B" traduisaient une question de moyens. N'ayant pas leur place dans les cinémas, beaucoup de festivals se sont mis en place (Gerardmer ou Sundance) pour récompenser les meilleurs films B, puis permettre aux réalisateurs et à ce genre de se développer. La télévision est le moyen aujourd'hui de faire de la pub autour des sorties DVD de ces films.Parfois il vaut mieux un très bon film B, plutôt qu'un banal Blockbuster (films à gros budget qui vise un public large et compte sur l'aspect marketing pour attirer du monde). Au fil du temps, la frontière entre le film à moyens et le film B a commencé à disparaître avec l'apparition du film noir dans les années 1950. La figure emblématique moderne qui a su exploiter le film de genre B avec le film Blockbuster, n'est autre que Quentin Tarantino, symbole pop du cinéma.
 


The Violent Kind est un film réalisé en 2010 par les frères Butcher (Mitchell Altieri et Phil Flores). Ils ont tournés trois films:
 
The Hamiltons (2006),
April Fool's Day (2008)
The Violent Kind.
 
Leur prochain film (2010) sera Black Sunset. Leur premier film a été vainqueur au Festival International du film de Santa Barbara et de Malibu. Ils ont pour influence: Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse), David Lynch et David Cronenberg.



Il s'agit d'un film d'horreur déconseillé aux moins de 16 ans. Nous avons affaire à une bande de Bikers, un gang de motards pour être plus exact, qui décident de fêter les 50 ans de la mère du personnage principal, Cody. Ils font cette fête dans une ancienne maison familiale ayant servi de planque par le passé. Une fois la fête terminé, il ne reste plus que quelques membres dont Cody. Les choses se compliquent quand apparaît une bande adepte du Rockabilly aux pratiques démoniaques.
Le film s'amuse à vous faire croire à une simple extension de "l'Exorciste", alors qu'il sera plutôt question de la rencontre du troisième type. A vous de voir pour la suite.



Notez la ressemblance avec un Benoit Poelvoorde qui serait plus jeune et d'un Joaquin Phoenix sorti de Walk the Line.


Quoiqu'il en soit, The Violent Kind (La manière violente) vous trompera et vous surprendra agréablement (ou pas). Nous retrouvons dans ce film, de nombreux thèmes beaucoup exploités (la série Sons of Anarchy, l'Exorciste...) mais ce qui plaît c'est ce farfelu mélange entre la musique et le style des personnages. Nous avons le côté Rockabilly pour ses couleurs rouges et noirs (les vêtements), et nous avons l'aspect démoniaque avec le sang, la nuit, les forces obscures. C'est un film à multi-thèmes, multi-facettes qui tourne comme un disque 33 tours rayé et sanguinolent. S'arrêter à la violence du film, n'est pas comprendre le film et cette fameuse violence. C'est un tout qui s'accorde: le rock est violent, les Bikers sont violents, les Teddy boys le sont, le rouge et le noir en forme le contraste. L'attitude du film est donné dans le générique, par cette violence poignante qui semble soudaine et gratuite. Lorsque les Teddy boys (le gang Rockabilly) débarque, il s'agit d'une violence doublement surprenante qui devient imperceptible aux yeux de nos protagonistes à la nature déjà sauvage. Le film B apparaît dans son esthétisme à travers le genre pop qui utilise un thème musical populaire, un scénario d'horreur aux bases classiques, le décor, les vêtements qui respectent cet univers. Puis nous gardons ce côté B commercial car le film reste à petit budget, les acteurs ne sont pas connus... et surtout, ce petit malheureux n'aura pas le droit à sa place dans les salles de cinéma.


 


The Violent Kind sera votre expérience B du moment ! (A.R)







dimanche 29 janvier 2012

Remake: True Grit



Dans ma sélection DVD de ce week end je vous recommande celui ci dessus: True Grit réalisé par Joel et Ethan Coen, sortie tout public le 23 février 2011.

Filmographie:
 
 
Sang pour sang,
Arizona Junior,
Miller's Crossing,
Barton Fink (Palme d'or de 1991 et prix de la mise en scène à Cannes),
Le grand saut, Fargo (prix de la mise en scène en 1996 à Cannes et Oscar du meilleur scénario original en 1997),
The Big Lebowski,
O'Brother,
The Barber: l'homme qui n'était pas là (prix de la mise en scène en 2001 à Cannes), Intolérable Cruauté,
Ladykillers,
Paris je t'aime,
No Country for Old Men (Oscar 2008 du meilleur film de l'année, meilleurs réalisateurs et meilleur scénario),
Chacun son cinéma, 
Burn After Reading,
A Serious Man 
True Grit.
 
 
Prochaine sortie: Inside Llewyn Davis un genre Biopic et comédie musicale (sortie indéterminée) avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, Garrett Hedlund. Quelques mots: Le Village new-yorkais à travers le parcours de l'une de ses figures emblématiques, le musicien folk Dave von Ronk.
 

True Grit est le remake d'un autre film américain de 1969 (la sortie au cinéma fut le 18 février 1970) connu sous le nom de "100 dollars pour un shérif" (True Grit) réalisé par Henry Hathaway,avec John Wayne, Glen Campbell et Kim Darby.

 
Les deux versions respectent le même schéma:
Une jeune fille de 14 ans, Mattie Ross (Hailee Steinfeld) veut venger la mort de son père en capturant le hors la loi Tom Chaney (Josh Brolin). Celle-ci demande l'aide d'un Marshal appellé Rooster Cogburn (Jeff Bridges) réputé comme étant le plus dangereux de la région. Un Ranger du Texas, Laboeuf (Matt Damon) qui a pour ordre de conduire Chaney en justice, va se joindre à l'équipe. A eux trois ils vont arrêter Chaney, ainsi que la bande de Pepper.


Nous retrouvons toute la dimension lyrique que les frères Coen aiment tant.
De la même manière que A Serious Man, O'Brother ou The Big Lebowski, les deux réalisateurs racontent l'histoire tel un conte avec cette voix off qui dirait: "il était une fois...". Ils redonnent au western cette image de légende à travers des personnages qui n'ont finalement que des histoires ou des expériences à raconter. C'est ce que veulent rappeler les frères Coen: les légendes sont avant tout des histoires qui se transmettent.
Les personnages de Jeff Bridges et de Matt Damon passent leur temps à marcher, parler de leur passé. Mais contrairement à l'image de l'homme fort qu'était Clint Eastwood dans les films de Sergio Leone, les personnages sont tantôt feignants, tantôt maladroits. Parfois braves, parfois défaitistes. Les héros des frères Coen ont toujours étés humainement vrais. Le Marshal est un ivrogne, le Ranger se conduit en parfait imbécile. La seule réellement mature (voire trop) est le personnage de Mattie Ross qui ne manque pas de sincérité et de dire le fond de ses pensées. Difficile de duper cette jeune fille qui semble connaître les lois par coeur et le monde capitaliste dans lequel elle vit. Car effectivement dans True Grit il est question de deux choses: l'argent et les morts (comme tous les westerns). Un monde où le crime ne paix pas, ou pas indéfiniment. Un monde où même les morts ont un prix. Parfois Mattie laisse jaillir son esprit innocent d'enfant de 14 ans, qui ne manque pas d'attendrir le Marshal et le Ranger. Ils admirent sa détermination, son courage et sa sincérité. Image de garçon manqué, Mattie Ross va tout de même redonner une raison d'être, à ses deux vieux amis.
Un film touchant, plein d'humour et de petites subtilités à la façon "Coen". Mais aussi, un excellent western comme il se fait rare de nos jours (si ce n'est Appaloosa) avec toujours le rituel du duel final.





Amoureux du western, vous serez servis. (A.R)

Analyse d'American Psycho de Mary Harron


Le Personnage de Patrick Bateman





Description de l'émergence d'un personnage psychotique


Premières révélations: maniaqueries [Générique - 07min 15s]

Comment transformer la gastronomie en acte meurtrier ? Le meurtre ici est un art qui demande un certain sens du détail. Le blanc, omniprésent dans le film, permet de faire ressortir les couleurs, puis exprime à la fois la pureté et l'harmonie. Le rouge et le blanc sont en conflits, car le rouge représente la passion ainsi que la mort. Nous aurons la réccurente opposition entre le noir et le blanc soulignant toutes formes de dualités dans le récit.

Notre héros, Patrick Bateman (Christian Bale) semble être dans l'immédiat quelqu'un faisant preuve d'un certain contrôle. Le double jeu de Christian Bale éclate au grand jour lorsqu'il devient violent dans la boîte de nuit. Nous voyons en partie l'image de l'acteur dans un miroir. Symboliquement le miroir a son importance, car elle exprime le double, et entre autre la double personnalité de l'acteur. Puisque nous voyons Patrick Bateman qu'à travers le miroir, c'est à se demander si il s'agit dans un premier temps de la vision de son esprit.

Quand nous entrons dans son appartement, on note la présence du blanc qui domine. En s'accordant avec le blanc, le corps du personnage ne manque pas de faire penser aux statues grecques comme si il s'agissait d'art. Le corps devient art dans le décor. Patrick Bateman dévoile peu à peu ses rituels et l'attention qu'il porte à la minutie de ses gestes. Cela en fait indéniablement un personnage "maniaque".  Le dernier plan de la séquence, est cadré sur le reflet de Bateman. Nous le voyons enlever délicatement la fine couche de peau qui s'est formé après application des produits (photo 1). Indiscutablement la double peau révèle cette personnalité intérieure et laisse émerger le "deuxième Patrick". On peut penser au reptile qui change de peau, cet animal au sang froid, c'est à dire sans émotions. Cet aspect froid peut être associé à la présence du blanc ou alors au masque de glace qu'il porte sur les yeux pour lui permettre "d'émerger, de faire surface" (photo 2).




Sexe et Pulsions [16min 50s - 19min 41s]


Nous avons une discussion autour du Dorcia qui est le lieu le plus élevé de la bourgeoisie. Durant tout le film, nous constatons qu'à aucun moment Patrick Bateman n'arrive à réserver une place dans ce lieu, ce qui provoque un insupportable sentiment d'échec chez le personnage. Indéniablement il a ce besoin constant de surpasser les autres. Le personnage de Paul Allen (Jared Leto) est l'archétype parfait, qui a pour malheur de provoquer une totale irritation chez Patrick.

Vient le moment où les quatre collègues présentent leur carte professionnelle (photo 3). Nous décelons la connotation sexuelle avec ces hommes qui cherchent à savoir qui possède la plus grosse. Un autre point amusant, est cette manière qu'ils ont de dégainer leur carte comme si il s'agissait d'une arme. Nous sommes dans un duel de prestige. Quand Patrick Bateman présente sa carte, celle-ci s'accorde avec le cadre de la caméra ainsi qu'avec le bois de la table comme si il s'agissait d'une véritable oeuvre d'art alors que ceci reste un objet insignifiant. Ensuite nous avons la deuxième carte qui surpasse celle de Patrick. Il y a donc une colère qui commence à naître. La troisième carte surpasse la deuxième laissant Patrick encore plus loin derrière. Puis la dernière et parfaite carte est celle de Paul Allen, qui est perçu comme un coup de poignard dans la fierté de Patrick. Nous obtenons par la suite la séquence la plus populaire du film, lorsque Patrick tue Allen à la hache.



Paranoïa et psychotique [37min 50s - 44min 50s]



Quand nous avons le plan large sur Patrick et la prostituée dans le bain, on peut associer la scène à un rite cannibale. La prostituée serait dans un chaudron et Patrick y ajouterait des ingrédients (produits de bain, le vin blanc). Il lui donne des ordres comme à un animal que l'on veut dresser. Autre détail: comme l'animal, la prostituée ne parle pas.


La deuxième femme semble tout de suite beaucoup plus luxueuse (manteau, robe, beauté). Elles apparaissent comme des animaux de compagnie. Il impose d'une certaine manière sa supériorité en profitant du fait qu'elles ne soient que des prostituées. Il donne deux ou trois informations sur la carrière de Phil Collins: le moment où l'artiste est devenu le meneur du groupe. Cette allusion est mise en parallèle avec sa propre vie, une vie dans laquelle il aimerait mener et dominer les autres. Mais la seule chose qu'il arrive à contrôler sont ces deux femmes.

Nous avons une "triangularité" entre les deux femmes sur le canapé qui forment la base du triangle et Bateman dans la chambre, qui est  au sommet de cette triangularité. Après les statues grecques, nous retrouvons la hiérarchie pyramidale. Patrick agit comme si il était un dieu. Les femmes sont en parfaite symétrie pour donner le sentiment à Patrick d'en être le point convergeant, ou le centre du monde. En parlant de Phil Collins, il défend la perfection de Genesis et surtout de la carrière solo du chanteur. Patrick s'identifie à Phil Collins, c'est à dire un artiste.

Nous avons une prostituée en dessous blancs et l'autre en dessous noirs. Il y a toujours ce contraste blanc et noir. Patrick porte un ensemble noir avec une chemise blanche. Un costume symboliquement mortuaire et montrant encore une fois cette dualité de la double personnalité. Nous avons le miroir dans la chambre révélant le visage fou de Patrick. Il se félicite lui même par des petits signes et s'admire (photo 4).

American Psycho est un film extrêmement misogyne et un monde homosocial. Quand il se réveil, c'est pour devenir le psychopathe enfoui qu'il est. Il présente un arsenal d'objets coupants, pinçant, piquants, dignes d'un bourreau. Chez le psychopathe, l'arme prend la place du sexe pour transmettre le plaisir. Il sort du meuble, un cintre qui est l'objet censé porter le costume. Patrick décide à ce moment de porter son double.
 



Conclusion:
 

Le personnage est torturé entre son impression d'infériorité et son besoin de domination.
Il est frappé de frustrations régulières qui le poussent à éclater violemment et de manière inattendue. Il passe de l'homme extrêmement névrosé à l'homme psychotique.
Il en est tel que son plaisir ne passe plus forcement par le sexe, mais par l'acte criminel. L'objet remplace le sexe et devient son moyen d'expression. Refusant d'admettre son état instable et meurtrier, le psychotique se considère comme étant un artiste incompris.



Le message du film n'est pas forcement de montrer Patrick Bateman comme un individu raté. il s'agit plutôt de révéler les incohérences du système dans lequel il se situe. (A.R)

vendredi 27 janvier 2012

Depp change de coiffure

Deux évènements Burton sont à retenir et je ne parle pas de la nouvelle collection de printemps
D'une part nous avons l'exposition sur le cinéaste qui vient s'installer à la Cinémathèque Française à Paris (Porte de Bercy) du 7 mars au 5 août. (Petite photo pour officialiser la chose)



Petite parenthèse, notre cher monsieur viendra nous rendre visite en personne le 5 mars prochain à Paris.

Autre point important, le nouveau film de Tim Burton, Dark Shadows sera dans les salles le 9 mai 2012. Les chanceux qui pourront rencontrer le réalisateur assisteront probablement à l'avant première.

Avec ce film, nous reviendrons sur l'aspect que l'on aime tant chez lui: le fantastique et l'épouvante. Oublions la farce 3D précédente d'Alice aux pays des merveilles, il est question de l'histoire du vampire Barnabas Collins, dont le chemin croise régulièrement celui de monstres, fantômes et autres créatures surnaturelles. Une histoire sombre comme il sait bien faire.

Notre casting: Son enfant prodige Johnny Depp, Jackie Earle Haley, Isabella Heathcote, notre belle Eva Green, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Jonny Lee Miller et Thomas Mc Donell

Nous pouvons révéler le relooking de Johnny, proche de Sweeney Todd ou d'Edward aux mains d'argent.




L'année 2012 s'annonce cinématographiquement riche en surprises. (A.R)

Django Unchained

Le prochain film de Quentin Tarantino sortira aux Etats Unis le 25 décembre 2012.

Un western avec un casting de rêve: Jamie Foxx, Leonardo Dicaprio, Christoph Waltz, Kerry Washington, Samuel L.Jackson et Kurt Russell.

Producteur: Harvey Weinstein

Résumé: Un chasseur de prime allemand et un homme noir tentent de retrouver la femme de ce dernier retenue en esclavage par le propriétaire d'une plantation.
 



(A.R)

jeudi 26 janvier 2012

Nicolas Cage, capable du meilleur comme du pire

 

Film de 1h45 réalisé par Roger Donaldson. Avec Nicolas Cage et Guy Pearce.

Filmographie du réalisateur:

Sleeping Dogs,
Nutcase,
Smash Palace,
Le Bounty,
Marie,
Sans Unique,
Cocktail,
Cadillac Man,
Sables mortels,
Guet-apens,
La Mutante,
Le Pic de Dante,
Treize jours,
La Recrue,
Burt Munro,
Braquage à l'anglaise,
Le Pacte.

Prochainement: Cities



Premier point de vue:

 
En ce mois de Janvier, Le Pacte fait parti des films qui m'auront le moins marqués. C'est bien dommage car nous savons Nicolas Cage capable de mieux. Nous verrons bien avec The Ghost Rider 2 qui sortira bientôt. Que dire du film, si ce n'est qu'il commence mal. Je dirais même que le début du film est extrêmement mauvais. Des actions qui s'enchaînent sans aucun fond, des évènements insignifiants qui cherchent à entrer le plus vite possible au coeur de l'action et du problème. On a voulu nous montrer un couple qui s'entend à merveille. Une femme très belle, un mari un peu banal. Un soir, on conseil à la femme de ne pas partir seule dans la rue, elle le fait quand même. Pas de chance elle se fait agréssée dans son véhicule, puis sans nous le montrer, on devine qu'il y aura viol après arrachage de pantalon. Le mari avait le portable d'éteint car il jouait aux échecs. Précipitation à l'hôpital. Toujours un ami pour dire qu'il est là si on a besoin de lui. Un mari en colère. Plans rapides d'une pièce à une autre. Il s'assoie seul dans le hall le temps d'une douloureuse méditation, et comme par hasard un homme qui semble appartenir à un réseau d'individus en recherche de justice proposent leurs services. Ils connaissent le ravisseur, il faut juste donner un petit coup de main en retour.

Bon je vais m'arrêter là pour les premières minutes du film qui sont certainement les minutes les moins bien organisées. Le viol de la femme, ne touche en rien et ne choc même pas, tellement nous survolons et précipitons l'action. Ok, tout le monde ne réagit pas de la même façon face à un drame, mais bon il y a des limites. Le jeu d'acteur est particulièrement mauvais. Jeu d'acteur bousculé par des cadrages mal placés, non stratégiques, et comme toujours une trop courte durée pour chaque plan. La crédibilité est médiocre, d'autant plus que le chef de l'organisation (Guy Pearce, certainement le meilleur élément du film) débarque comme par magie. Nous en venons à la dernière ligne droite avant que Nicolas Cage fasse un choix, où enfin, il commence à transmettre des émotions bien plus efficaces, devant un distributeur de friandises avec lequel il choisira ses deux barres de chocolat (logique autrement il n'y aurait plus d'histoire). Cette introduction s'attarde sur ce qu'il ne faut pas, et survole ce qui aurait demandé un peu plus de dimension dramatique.

Pour résumer la suite, l'organisation va assassiner le violeur en question en échange d'un service de la part du personnage principal, Will Gerard (Nicolas Cage). Ce dernier va être conduit de force à tuer un homme qui s'avérera être une menace pour l'organisation. Will est manipulé au point d'avoir sa propre vie en péril. Nous sommes sous la menace d'un ennemi qui peut être partout et dont nous ne connaissons que Simon (Guy Pearce). Ce groupe d'autodéfense rappelle le groupe mené par le personnage de Tyler Durden dans Fight Club (de David Fincher). Dans ce film l'organisation comparable  à une mafia devient l'ennemi majeur. On peut apprécier dans un premier temps, l'aide qu'ils proposent, puis dans un second temps il devient difficile de s'en défaire. Comme dans tout  film américain qui fini plus ou moins bien, le héros de l'histoire règle à sa manière le conflit mais sans forcement éradiquer la présence multi hiérarchique de l'organisation.

Ce film est un pur divertissement dont l'action est dirigée de la manière la plus classique qui soit. La femme de Will nous offre une image positive dans la scène où son mari lui dit la vérité à propos de l'organisation. Elle ne lui sort pas de réponse du genre: "tu m'as menti, ça ne te ressemble pas, tu n'as pas pensé à moi"... . Non, elle lui répond: "j'aurais fait la même chose à ta place". Moment incroyable. Autrement l'action se tient et captive le spectateur durant les deux derniers tiers du film.


 
Sauf, si vous avez épuisés les derniers films à l'affiche, Le Pacte ne devrait pas être une priorité. (A.R)

Trust, n'a rien de rock'n'roll

 
Film dramatique de 1h46 réalisé par David Schwimmer. Avec Clive Owen et Catherine Keener.


Filmographie :

Dix ans plus tard,
Cours toujours Dennis,
Trust
 
 

Premier point de vue:


Annie a le droit pour son 14e anniversaire à un ordinateur portable. Comme les jeunes de son âge elle utilise le chat à chaque temps libre. Elle vient à rencontrer quelqu'un par internet qui lui fait croire qu'il est de son collège et qu'il s'intéresse à elle. Mensonges après mensonges, il révèle peu à peu son âge. Annie se laisse attendrir par ses mots et la confiance qu'il lui accorde. Lors du face à face, Annie a affaire à un homme qui a 20 ans de plus qu'elle. Le drame se produit à partir du moment où elle est entrée dans le piège du pédophile. Retenons ce plan symbolique sur le papier peint de l'hotel, où nous voyons dans les motifs, un petit oiseau bleu (couleur du ciel, de la mer et de l'innocence) qui est entouré d'ombres traduisant ce piège qui se referme sur Annie. Le film montre avant tout la difficulté d'une famille à affronter cette douleur, les conflits que cela peut engendrer entre parents et enfants. Annie défend son agresseur en pensant qu'elle a réellement de la valeur à ses yeux. Quant bien même le FBI tente de retrouver désespérément l'individu, le but du film est de véhiculer les sentiments et de poser les questions là où elles sont peut être nécessaires.

Avant tout, il est important de préciser que le film n'a pour, de diaboliser l'outil Internet, mais tient à montrer la facilité avec laquelle les choses peuvent basculer. Le chat, les réseaux sociaux sont les principaux outils informatiques de cette nouvelle génération. Le film prend son importance à partir du moment où le drame a lieu. Il y a ce bouleversement d'une famille heureuse et sans inquiétudes, à une famille torturée et incomprise.

Le point fort est sans aucun doute, la sincérité du jeu d'acteur où chacun respecte sans exagération le rôle qu'il tient. Le père (Clive Owen) et surtout Annie sont les principaux moteurs du film, car ils sont principalement en conflit. Cependant on peut noter la place importante de la mère et le lien qu'elle possède entre son mari et leur fille. Trust est un film fictionnel et aussi de société brillamment mené par David Schwimmer en tant que réalisateur novice. Que dire, si ce n'est que notre ex acteur de la série "friends" est certainement sur la bonne voie.

L'utilisation des sous titres en langage msn au début du film peut déplaire, mais permet au film de ne pas se répéter. Comment faire autrement puisque le film tourne autour de ce sujet ? Cela dure jusqu'au moment où l'agresseur brise le contact avec Annie. On remarque par moment, et de manière discrète des évènements qui ont eut lieux mais dont nous n'avons pas étés témoins. On peut prendre le moment où le père vole la preuve écrite de la conversation à l'agent du FBI. Le père révèle des éléments qu'Annie avait gardés secret. Cela respecte l'intimité qu'oblige une telle situation tout en essayant de laisser discrètement des informations à droite et à gauche concernant l'ampleur des actes.

Le film reste simple autour d'un sujet sensible. Il permet à tous de se sentir concerner par un tel drame. La puissance du cinéma fait son effet en transmettant cette expérience de la manière la plus vraie et réelle possible. On peut se demander si il s'agit d'un film à la fois documentaire et fictionnel. La fin surprendra par sa simplicité mais sera à la fois la première étape positive vers la guérison. Pour ceux qui attendent une justice finale, vous serez bien surpris...
 


Un film qui vaut le coup d'oeil. (A.R)
 

Stieg Larsson par D.Fincher



Film policier de 2h38 réalisé par David Fincher. Avec Daniel Craig et Rooney Mara. Interdit en salle au moins de 12 ans.


Filmographie du réalisateur:

Alien 3,
Seven,
The Game,
Fight Club,
Panic Room,
Zodiac,
L'étrange histoire de Benjamin Button,
The Social Network
Millenium



Premier point de vue:

Je vais parler de ce film en précisant que je n'ai pas encore lu les livres de Stieg Larsson et que je compte regarder prochainement la version suédoise de Millenium. Je garde cependant en tête les deux bandes annonces: le côté étrange de la version suédoise et la version américaine bien plus commerciale. Encore un film à créer des clans entre les fidèles du livre, ceux qui préfèrent la façon Niels Arden Oplev, ou ceux qui aiment la qualité du travail de Fincher. N'oublions pas qu'un film, c'est un jeu de séduction avec le futur spectateur. La bande annonce suédoise est intriguante, mais personnellement la version américaine annonce bien plus la couleur (ne parlons pas des affiches omniprésentes). C'est peut être cruel mais le cinéma, n'est pas que du cinéma, un film doit plaire même sur les trottoirs. De plus, qu'entendent-ils par cette phrase: les hommes qui n'aimaient pas les femmes (genre de phrases marketing que nos américains aiment tant) ? En tout cas, avec l'envie de produire un reboot (faire une nouvelle version à partir de ce qui existe déjà), attendons nous à des histoires de procès, et surtout: Que le meilleur gagne !

Une fois dans la salle, le film s'annonce rudement sombre et intense dès le générique. Un jeu de plans macro que David aime tant (semblable au générique de Fight Club), d'art abstrait gothique, d'inquiétude, et d'un casting alléchant. Oui, il est vrai que D.Fincher aime beaucoup esthétiser ses films à l'aide d'effets spéciaux. On pourrait dire: "il retouche tout, il n'y a rien de naturel". Mais esthétiser le décor est un art que tout le monde ne peut pas se permettre.

Mikael Blomkvist rédacteur en chef du journal Millenium arrive dans la narration par un échec. Il a perdu un procès de diffamation sur un important chef d'entreprise. Sa réputation qui était bonne, en prend un coup. Il décide de se retirer jusqu'à ce que l'ancien chef d'entreprise le plus important de Suède le convoque pour élucider une affaire de famille. Il demande à Mikael d'enquêter sur la disparition de l'une de ses nièces, que tout le monde croit morte depuis des années. Le nouvel employeur non seulement de proposer un meilleur salaire, possèderait des preuves qui permettrait à Mikael de remporter cette fois ci le procès qu'il a perdu quelques temps avant. Dans cette enquête à suspense finement ficelée, Mikael vient faire la rencontre d'un autre prodige de l'enquête et du journalisme. Il s'agit de Lisbeth Salander qui ne manque pas de surprendre autant en apparence, qu'en manières de procéder.

Dire qu'il est question d'un film policier est plus ou moins exact. Je parlerais plutôt d'un film d'enquête à suspense construite autour d'une intrigue brillante et unique au genre des pays du nord.  L'univers enneigé de la Suède est marqué tantôt par un filtrage bleu et les flashbacks par des filtres jaunes. Nous sommes en présence d'un travail extrêmement photographique qui respecterait l'esprit du sépia. Les ambiances sonores marquent sans cesse le rythme cardiaque du spectateur. Nous retrouvons l'ambiance que nous avions dans Zodiac. Ce genre de rôle convient parfaitement à Daniel Craig, mais plus encore, la nouvelle Rooney Mara nous met efficacement mal à l'aise. Elle inspire le pouvoir du film qu'est "le contrôle". Tout est une question de contrôle. Qui manipule qui ? Comment anticiper l'attitude de quelqu'un hors de contrôle ? C'est un thriller remarquable qui ne nous donne pas le sentiment d'être assit dans une salle pendant plus de deux heures trente.

On pourrait penser que le film met du temps à se mettre en place, mais une fois le premier quart d'heure passé l'excitation devient un processus croissant. En tant que première expérience du genre Millenium, D.Fincher prouve toujours l'utilisation de ses talents et ne charcute nullement l'intrigue si ce n'est dans le monde labyrinthique (ex: scène dans les archives avec Lisbeth) qui oppresse notre palpitant.


En attendant avec impatience la partie 2 de Millenium, votre argent ne sera pas perdu le temps de celui-ci. (A.R)

J.Edgar, une puissance peut cacher des faiblesses



Film Biopic de 2h15 réalisé par Clint Eastwood. Avec Leonardo Dicaprio et Naomi Watts




Filmographie:
 
Sur la route de Madison,
Minuit dans le jardin du bien et du mal,
Mystic River,
Million Dollar Baby,
L'échange,
Gran Torino,
Au delà, Invictus
J.Edgar



 
Premier point de vue:
 

Notre cher Dicaprio ne se lassera jamais de porter les costumes d'après guerre qui furent emblématiques aux films policiers et noirs. Entre Shutter Island de Martin Scorsese ou Inception de Christopher Nolan, l'acteur cultive ce côté classe et "sérieux" bien loin du beau jeune blondinet que l'on connait dans Titanic.
Que dire de J.Edgar ? Les réactions et l'avis du public restent mitigés. Les spectateurs retiennent en mémoire le succès phénoménal de Gran Torino, ainsi que de Million Dollar Baby ou encore L'échange. Cependant le réalisateur nous sert un film qui dépasse de loin la tentative que fut Au-delà.
 
 
Parlons dans un premier temps des points négatifs. J.Edgar va vous sembler être un film long. Il nous laisse le sentiment de chuter avec difficulté. Alors que vous vous attendez à plusieurs reprises à la fin du film, il rebondit sur une autre scène. On a le droit à environ quatre fausses fins. Film qui semble s'achever difficilement dans le désir de nous sensibiliser en prémâchant la narration. Nous sentons en partie que le film est produit dans l'espoir de remporter un prix. D'une part à travers le jeu d'acteur de Dicaprio (qui est remarquablement joué) et surtout en utilisant ce contraste entre "le pouvoir" et "la fragilité". John Edgar Hoover s'avérait être homosexuel et bègue.
 
Nous montrons l'ascension d'un homme intelligent en quête de puissance. Il fut le premier directeur du célèbre Bureau des Investigations des Etats-Unis le 10 mai 1924. Il développa grâce aux moyens du FBI de nouvelles méthodes d'enquête et de recherches rapides (les archives). Il était craint pour la simple raison qu'il avait cette capacité à mettre la main sur des informations confidentielles concernant l'aspect de la vie privée, y compris des hommes politiques. Il permit au pays de révéler la menace bolchévique et terroriste au sein du pays. Pour Edgar Hoover la menace devait être éradiquée de l'intérieur avant de surveiller les agissements des autres états. Comme beaucoup d'hommes de pouvoir, Edgar Hoover usa d'usurpation, de manipulation et de corruption.


Dans le film il se fait passer pour un homme d'action et en parallèle lorsque nous faisons face individuellement avec le personnage, nous nous rendons compte de ses faiblesses, de son besoin obsessionnel de surpasser les autres hommes de pouvoir ainsi que les brillants gangsters. En cachant sa vraie sensibilité (son homosexualité avec son bras droit), Dicaprio se transforme en homme infâme et abjecte. Par cette dualité de l'homme craint et craintif, on ne peut que souligner l'ironie de la fameuse phrase "l'homme le plus puissant". C'est en ce sens que je parle de "l'espoir de remporter un prix". Clint Eastwood tient à montrer lui même ses capacités de metteur en scène sensible qui a l'art de puiser au fond de l'âme.


Dans un dernier temps je dirais que J.Edgar est un film qui mérite d'être vu. C'est un moyen d'en apprendre plus sur le personnage historique de John Edgar Hoover et de s'intéresser aux premières investigations criminelles poussées. Clint Eastwood est indéniablement un excellent cadreur, qui nous offre de sublimes plans, dignes de clichés photographiques. Le jeu d'acteur est bon. Mettons de côté l'apparence plastifiée du bras droit d'Edgar lorsque nous filmons les dernières années de leur vie (apparence à vous rappeler le père Fouras). La musique colle parfaitement au thème du film en soulignant à juste dose "les tensions". Dans un ordre personnel de préférence, je placerais le film à la troisième place, en égalité avec L'échange , film dont il se rapproche le plus.




 


Si vous avez des avis ou des demandes , n'hésitez pas ;) (A.R)

Inauguration de Cinematoman

J'ai décidé en ce jeudi 26 janvier 2012, de créer un blog qui parlera de l'Univers Cinématographique, en restant ouvert sur plusieurs sujets:
 
-les films actuellement en salle.
 
-les films plus anciens qui ont marqués (ou non) l'histoire du cinéma. Nous donnerons quelques analyses, critiques, puis des parallèles entre des films récents ou un genre de film.
 
-des sujets consacrés aux quelques questions que vous vous posez sur un film en particulier. Il se peut qu'un texte évolue, car de nouvelles perspectives apparaissent. 
 
-des infos sur les prochaines sorties et autres sondages afin d'évaluer les attentes du public.
 
 
Nous allons au mieux, offrir des informations utiles et construites autour de films qui semblent incontournables ou qui conduisent à un débat d'idées. Dans l'immédiat le blog ne demande qu'à s'enrichir afin de prendre toute l'ampleur qu'on lui souhaite.