L'Art est sur l'Image Cinématographique

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lundi 25 février 2013

Critique de Kill Bill

L'arc Kill Bill
 


Pendant près de 6 ans, le cinéaste s’éloigne du monde médiatique. Il décide de prendre son temps, pour trouver une nouvelle inspiration, et écrire de nouveaux projets.

Puis Kill Bill volume 1 est annoncé et devient également le film le plus attendu de l’année. Il n’est pas commun de rencontrer un film qui nécessite deux parties pour sa réalisation. Le cinéaste nous offre un film aux diversités culturelles peu habituelles. Kill Bill est un film américain façon asiatique, ou asiatique à l’américaine. Nous sortons des narrations tortueuses des films de gangsters pour rentrer dans l’ère de « l’ultra référence Tarantinienne ». Kill Bill devient la mise en abime des films et des bandes dessinées qui ont bercés sa jeunesse. Il voulait une histoire de samouraïs, de combats au katana, une histoire de vengeance et de quête spirituelle, des scènes d’actions à couper le souffle. Uma Thurman, mère dépossédée de son enfant, veut accomplir sa vengeance en éliminant les bras droits de Bill et obtenir la force nécessaire pour atteindre le duel ultime. Comme un conte asiatique, le personnage principal utilise l’apprentissage de son maître Pai Mei. Elle affronte sa rivale puis retrouve son enfant qui a été enlevée par Bill. Nous retrouvons ce schéma de « liste à rayer », d’une vengeance progressive, effectuée à travers le monde. Le but en quelque sorte est de dépasser le maître Bill. Derrière cette violence stylisée, nous décelons une histoire d’amour complexe, basée sur la force. Beatrix Kiddo, ancienne compagne de Bill, a décidée de quitter le groupe de tueurs, afin de se marier avec un autre homme et élever son enfant.

 

Par jalousie, Bill interrompt le mariage, massacre tout le monde et laisse Beatrix pour morte. Après quatre année, Beatrix est résolue à obtenir des réponses et enterrer définitivement son passé. Kill Bill est cette « mort suspendue dans le temps ». Elle est juste reportée à plus tard. Le film s’inscrit dans l’exploitation hongkongaise et le genre western spaghetti. Il est inévitable de penser à l’acteur Bruce Lee, quand Beatrix porte sa combinaison jaune et noire. Le démembrement des ennemis, ressemblerait au découpage nerveux d’une page de manga. Sans nier le caractère violent du film, le sang, dans son exagération, demeure comme Django Unchained, l’expression artistique de l’amour et de la mort. La plupart des films, ont pour but de faire oublier au spectateur, qu’il s’agit bien là d’une fiction. Chez Tarantino, il est impossible de ne pas voir la dimension fictionnelle, qui nous rappel que ceci n’est rien d’autre qu’un film. Certains films veulent se faire oublier, d’autres tiennent à revendiquer qu’ils ne sont qu’une fiction. C’est en partie ce qui permet de relativiser la violence chez Tarantino et la quantité d’hémoglobine employée. La vraie violence dérangeante, est celle qui veut se rapprocher de la réalité. Avec Kill Bill, le film appui sa force narrative en progressant comme un conte. Nous retrouvons encore dans Kill Bill, ce montage Tarantinien, comme si il s’agissait d’un livre avec plusieurs chapitres. Cependant, le réalisateur ne crée pas de désordre dans les scènes, mais plutôt une progression active et rythmée. Le véritable retour en arrière, concerne le flash back où Beatrix se remémore son entrainement avec Pai Mei et sa rivalité avec Elle Driver.

Il est peu commun au cinéma, de placer en avant l’héroïne, avec autant de force et de violence. Depuis Pulp Fiction, nous nous rendons compte de l’importance qu’accorde Tarantino aux personnages féminins. Est-ce parce que Tarantino, a vécu seul avec sa mère étant enfant ? Il fait de ses acteurs, de grandes icônes cinématographiques, qui ne manqueront pas de plaire aux femmes « battantes ». Encore plus loin que son rôle et son image médiatique, Uma Thurman dans Kill Bill, développe une certaine fascination chez le spectateur, et offre à Tarantino un public toujours plus grand. Peut-on voir chez le cinéaste, une stratégie ? Rendre sa force à la femme, au peuple africain, aux juifs persécutés… . Derrière cette violence, n’est-il pas un grand romantique ?

 

 

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