L'Art est sur l'Image Cinématographique

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lundi 25 février 2013

Nouvelle: "Pour le meilleur et pour le pire, Monsieur" (1ere partie)



Première partie de la Nouvelle:

« Pour le meilleur et pour le pire, Monsieur » d'Antoine Rameau.
 
 
 
 


Mon maître Thomas Anderson, vint au monde un 12 octobre 1968. Fils de James et Miranda Anderson, il hérita à leur mort du plus grand empire du textile d’Angleterre. Spécialisés dans le cuir, ils sont en collaboration avec les plus grandes marques vestimentaires et mobilières. Manteaux, gants, chaussures, ceintures ainsi que portefeuilles, fauteuils, canapés, les Anderson bâtirent une société prospère et mondialement reconnue. La famille Anderson habite dans un manoir retiré dans la campagne à la frontière de l’Ecosse. Miranda Anderson mourut en mettant Thomas au monde. Monsieur Anderson était un père peu affectif et peu présent à cause de son travail. Il me confia la tâche d’éduquer leur fils, comme s’il s’agissait du mien. James Anderson, a toujours laissé beaucoup de distance entre lui et son fils, depuis la mort de sa femme. Il fit preuve de la plus grande ignorance à l’égard de Thomas. Étant le majordome de la famille Anderson,  je m’occupais des travaux ménagers et de l’épanouissement de Thomas. Je répondais aux appels téléphoniques, puis j’organisais le planning des rendez vous de monsieur Anderson. Très peu de temps m’était accordé, nous avions seulement deux bonnes supplémentaires que je pouvais superviser. Élever Thomas ressemblait de loin au devoir le plus noble qu’il soit. Je me pris d’affection pour ce garçon, que je connais mieux que personne. Mieux que son propre père. Je lui faisais réviser ses cours, l’emmenais au théâtre ou au cinéma et l’entraînais à différentes activités sportives. Parfois même nous allions pêcher ou chasser le gibier. Ce qu’adorait le plus Thomas, c’était quand je lui montrais des tours de magie. Il m’appelait « Edward le magicien ». Sans hésitation, je considérais Thomas comme un fils adoptif. Il a toujours été un garçon très intelligent, agile et extrêmement curieux. Par moments, il semblait anxieux, voire nerveux. Il lui arrivait d’avoir des crises lorsqu’il échouait dans ce qu’il entreprenait. Je traduisais la perfectibilité de Thomas et ses crises soudaines, à un profond besoin de se distinguer de son père.
 
 
Probablement que la perte de sa mère, provoqua un énorme vide dans sa vie. Je constatais de plus en plus d’écart entre Thomas et son père. A vrai dire, il ne le considérerait même pas comme son père biologique. Il tenta à quelques reprises, de lui offrir un cadeau qu’il fabriqua lui-même, ou de lui céder l’un de ses dessins. Quand son père était dans son bureau, il n’avait le droit qu’à des « pose le sur la table, je regarderais ça après ». Thomas n’avait pas le droit de rentrer dans le bureau de son père, surtout quand celui-ci y travaillait. Le seul souvenir marquant de Thomas, fut le jour où James, l’emmena dans une fabrique, qui transformait la peau de bête en cuir. Avec le reste du temps il brisa complètement sa relation avec lui. Une nuit, alors que je faisais un tour dans le jardin pour fermer le portail, puis que je m’assurais de fermer les portes du rez-de-chaussée, j’entendis dans un couloir, un bruit provenant du bureau de James. Je vis devant la porte, Thomas en train d’espionner par l’entrebâillement au lieu d’être couché. Je l’appelais du fond du couloir, il sursauta. Je l’envoyais dans sa chambre puis je revins devant la porte légèrement ouverte. Je découvris Monsieur Anderson, en plein ébat sexuel avec notre plus jeune servante. Je fermais la porte discrètement sans me faire entendre, puis allais m’assurer que Thomas était bien retourné dans son lit.

 
Le lendemain, Thomas n’osa pas me parler et me regarder. Je lui expliquais que ce qu’il vit hier était un geste normal dans la vie d’un adulte, mais que ce genre de choses étaient privées. Il me demanda si la servante avait fait quelque chose de mal. Thomas ressentit la scène comme un acte punitif. Peut être que le fait de voir notre servante allongée sur le bureau, avec James derrière elle, ressemblait pour Thomas, à une punition. Il me demanda si sa mère faisait les mêmes choses avec son père. La seule chose que je pu dire, était que son père aimait vraiment sa mère. Thomas garda le silence. Quand il croisait Suzanne, notre jeune servante, et qu’elle lui répondait bonjour avec un immense sourire, il baissait les yeux et répondait timidement. Inquiétée par son attitude, Suzanne vint me voir pour en connaître les raisons. Je me gardais de dire la vérité. Ma réponse fut simple : « Sans doute que notre petit maître entre dans l’âge de la découverte de son corps ». Suzanne rougit et devint par la suite de plus en plus réservée dans sa façon d’approcher Thomas. Depuis je ne surpris plus aucun ébat entre Suzanne et Monsieur Anderson. A ma grande surprise, Thomas me demanda si Suzanne s’éloignait peu à peu de lui. Je répondis à Thomas, que Suzanne faisait preuve de trop de familiarité avec ses employeurs et que son père lui demanda de se contenter des tâches de la maison. Thomas répondit : « mais moi elle ne me dérange pas Suzanne, je la trouve gentille avec nous ».
 
 
Thomas semblait voir son père comme une figure autoritaire, responsable d’une certaine frustration. Suzanne était la première femme que Thomas connaissait et côtoyait. Je n’ai jamais réellement compris comment il la percevait. Peut-être comme une seconde mère. Mais elle semblait devenir également l’objet des fantasmes de Thomas. Ce n’est pas Lydia, notre deuxième servante qui pouvait inspirer cette attirance chez Thomas. Lydia était plutôt comme une nourrice ou une grand-mère. C’était une femme stricte et sérieuse dans son travail. Suzanne avait 25 ans et Thomas 13 ans. Suzanne était à l’âge où le corps suscite la curiosité, autrement dit capable d’attirer Thomas. Elle était l’opposée de Lydia. Très douce, très pure, toujours maquillée et parfumée. Elle changea les vêtements de Thomas et faisait sa toilette quand il était petit. Le soir elle lui racontait des histoires. Thomas se débrouilla entièrement tout seul vers ses 10 ans. Quand il prit conscience des changements de son corps, Thomas demandait à Suzanne de ne plus entrer dans la salle de bain. Lydia commença à devenir trop vieille pour s’occuper de la maison et de la famille, elle prit sa retraite à l’âge de 67 ans. Il ne restait plus que Suzanne et moi pour tenir la maison. Après le départ de Lydia, de nombreux indices me révélèrent que les relations entre Suzanne et James Anderson se multiplièrent. Je trouvais un jour dans la veste de Monsieur Anderson  des bas de sous vêtements féminins. J’entendis un autre jour, Suzanne en train de supplier James Anderson de les lui rendre. Un drôle de jeu se déroulait entre eux. En rangeant les affaires de Thomas, je découvris des bas en dentelles. Je décidais de laisser ces sous vêtements dans les affaires de Thomas. Un autre jour, je vis ces mêmes sous vêtements dans le tiroir ouvert du bureau de James Anderson. Encore une fois, je ne savais pas comment réagir, et encore une fois je fermais les yeux. En grandissant, Thomas devenait de plus en plus malin et rusé. J’ai cru deviner, qu’il essayait de provoquer un conflit entre son père et Suzanne. Sans doute voulait-il dégouter Suzanne de l’attitude de son père. Certains matins, elle nettoyait les sols sans prononcer un mot ou rendre un sourire. James prenait de l’assurance depuis la mort de Miranda. La seule fois ou Suzanne, me révéla l’un de ses rapports avec James, c’était pour me dire, qu’il avait usé de la force pour assouvir ses envies. James a toujours eu énormément de respect pour moi, mais la richesse accumulée par son entreprise et l’ampleur de son pouvoir, lui donna le sentiment qu’il pouvait exercer un contrôle absolu sur les autres. Miranda a toujours réussie à canaliser James lorsqu’elle était parmi nous. Il se permit depuis le décès de sa femme, beaucoup de libertés et de droits. Au point même d’user de la menace et de la force.
 

Thomas avait 17 ans et Suzanne 29 ans. Une complicité très intime se construisit entre eux depuis le jour où Thomas se confia à Suzanne. Il s’asseyait sur les marches, pendant qu’elle lustrait le marbre. Il lui disait : « Mon père est un être abjecte, qui devient de plus en plus dangereux. Il ne vous mérite pas ». Elle lui tendit un baiser sur le front. Thomas espérait sans doute plus, mais il comptait bien succéder à son père et changer les règles. Depuis deux ans il était en apprentissage dans les affaires familiales. Une autre fois, Suzanne était venue voir Thomas en pleurant. Elle lui expliqua que son père l’avait menacée de la renvoyer. Moi je su par la suite que cette menace n’avait que pour but de plier Suzanne à répondre aux plaisirs de James. Thomas fit irruption dans le bureau de son père et lui demanda pourquoi Suzanne était en pleurs. Son père lui répondit que cela ne le regardait pas et que Suzanne relâchait progressivement l’effort. Thomas répondit à son père qu’il traitait les autres comme des animaux et que seuls, Suzanne et moi, étaient dignes de la survie de notre famille. De rage, James frappa Thomas et cria les mots suivants : « C’est grâce à moi que les affaires tiennent bon et que tu peux prétendre à une vie de luxe. Ta pauvre mère aurait bien honte de toi. Tu agis égoïstement Thomas ». Après cette dispute, Suzanne supplia Thomas de ne plus recommencer car il ne comprenait pas tous les enjeux de la situation. Le soir de la dispute, Suzanne entra dans la chambre de Thomas. Lui était en train de lire dans son lit, et elle, en robe de nuit, s’asseyait sur une chaise à côté de lui : « Je sais que tu as voulu bien faire et je remercie le ciel que quelqu’un comme toi succède à ton père. Tu fera un meilleur chef de famille ». Il pose le livre sur la table de chevet, puis répond : « Tu as toujours été là pour nous, pour moi, tu n’es pas ma mère, je le sais, mais tu es bien plus ». Elle lui sourit : « J’ai déjà compris la signification des tes regards avant que tu ne les comprennes toi-même. Quand tu étais petit je me tenais à cet endroit et c’est moi qui tenais les livres. J’étais jeune et toi, encore plus. Les saisons ont sculptées ta force et ton corps. Je n’ai pas vu le temps passer. As-tu déjà eu une amoureuse ? ». « Non pas vraiment, personne ne te rivalise ». Elle donna un léger baiser sur les lèvres de Thomas puis lui dit : « Nous ne pouvons noue permettre d’avantage. C’est beaucoup trop risqué et indécent Thomas. Je tiens à toi, mais pas comme tu l’entends ».
 

Un jour tragique arriva, peu de temps avant les 18 ans de Thomas. James Anderson mourut dans un grave accident de voiture. Les policiers découvrirent que le tuyau du liquide de frein avait été coupé. On écarta très rapidement Suzanne, Thomas et moi de l’accident, mais je compris beaucoup plus tard qu’il s’agissait bien là, de l’œuvre de Thomas. On soupçonna des rivaux et autres concurrents de James Anderson. Il s’était fait beaucoup d’ennemis avec le temps. Le sabotage de la voiture, ressemblait plus à une démarche extérieure. L’explosion de la voiture aurait empêché de découvrir ce détail. Thomas avait bien analysé la structure de la route et la façon de conduire de James. En quittant les jardins du manoir, la route était longue et souvent en ligne droite, suffisamment pour ne pas ralentir, jusqu’à un immense virage près d’un ravin. La voiture a été retrouvée en bas du ravin. Thomas voyait de plus en plus clair sans ses projets. La mort de son père ne l’attristait pas. Aux obsèques, il se demanda même pourquoi Suzanne pleurait. Moi je continuais de m’occuper de Thomas et d’entretenir le manoir. Je gardais Suzanne avec nous. Je me chargeais de maintenir l’entreprise en état de marche, en attendant que Thomas puisse prendre la relève. J’engageais un professionnel, aux frais de l’héritage familial pour former Thomas le mieux possible. Pour moi les choses prenaient une nouvelle tournure. Je devins pendant cinq années l’unique père sentimental de Thomas. Il me faisait entièrement confiance et me laissa prendre les directives jusqu’au jour où ça serait à son tour de faire fonctionner l’entreprise. Les contrats et autres arrangements avec la Cour de Justice ont étés signés, permettant à Thomas de conserver ses droits de succession dans les affaires de son père. Le subordonné de
James Anderson, un homme proche de la retraite géra l’ensemble des activités avant de laisser Thomas reprendre sa place. Jeune homme enfin libéré de l’emprise patriarcal, doubla ses efforts. Il me demanda de changer quelques règles de vie au manoir. Suzanne et moi, avions le droit à une journée de repos dans la semaine. Il nous demanda de manger à ses côtés. Suzanne avait le droit de s’habiller de la manière qu’elle souhaitait, sauf les jours où quelqu’un venait à la maison.
 

Thomas prit place dans le fauteuil du bureau de son père. Il appela Suzanne et lui tendit les sous vêtements enfermés dans le dernier tiroir de son père. Elle reprit ses bas timidement, et enleva celui qu’elle avait sur elle pour le poser sur le bureau. Il lui demanda : « penses-tu que notre relation va changer à présent ? ». Elle sourit puis répondit : « Ceci symbolise notre étroit lien Thomas. Vous êtes mon nouvel employeur, je vous aime, mais vous restez mon jeune maître ». Thomas fut envahit d’une de ces colères qu’il avait quand il était enfant. Il ne comprenait pas la réaction de Suzanne : « Qu’est-ce qui nous retient, mon père n’est plus, vous êtes libre, nous le sommes » « Je ne le suis pas entièrement Thomas, nous sommes très proche, mais pour le bien de chacun, notre relation ne doit pas aller au-delà de la limite que nous venons d’établir » « Je ne vous attire pas ? » « Vous êtes jeune et beau, mais c’est contre nature » « Vous aimiez mon père ? » « Je l’appréciais pour d’autres valeurs. Mais je n’étais pas amoureuse » « Vous vous donniez à lui pourtant » « Le choix ne m’était pas donné » « Dans ce cas, soulevez votre jupe et allongez vous sur le bureau, c’est un ordre » « Voyons Thomas ce n’est pas sérieux, ce n’est pas votre genre ». Thomas se leva et se dirigea vers la porte pour la fermer à clef : « Je me tenais de l’autre côté, vous étiez allongée sur le bureau et mon père vous volait ce qui ne lui appartenait pas. Mon père avait ma mère avant qu’elle ne meurt. Vous, vous êtes là pour moi. Et je veux récupérer ce qui me revient de droit ». Suzanne prend peur devant les révélations de Thomas et tente de s’expliquer : « Votre père me violait » « Pourtant vous aviez l’air d’apprécier. Moi je vous libère, je vous donne le choix, vous me séduisez, et vous m’abandonnez avec mes passions dévoilées. Vous me laissez nu Suzanne, nu et faible alors que vous m’êtes dévouée » « Laissez moi m’occuper de tout sauf de ça Thomas » « Je suis nu, faites de même, que l’on soit d’égal à égal » « Je ne peux pas ». Thomas la pousse contre le bureau. Elle est allongée sur le dos. Il se place entre ses jambes et lui arrache sa chemisette blanche, qu’elle pouvait porter depuis que Thomas l’y autorisait. Les boutons sautèrent, et laissèrent apparaître son soutient gorge. Il baissa sa jupe. Suzanne criait : « Pitié ne faites pas ça ». N’arrivant pas à enlever son soutient gorge, il saisit une paire de ciseau sur le bureau puis coupa le tissu entre les seins. Il ouvrit le soutient gorge découpé. Suzanne cria à nouveau : « Je vais appeler Edward de toutes mes forces. Vous allez terriblement le décevoir, lui qui s’est occupé de vous du mieux qu’il a pu ». Une montée de rage faisait tourner la tête de Thomas. Il saisit très fort la paire de ciseau puis donne un coup violent dans l’estomac de Suzanne. Celle-ci poussa un hurlement venant de ses entrailles. Elle toussa des gouttes de sang : « Thomas non, pas vous ». Thomas enfonça deux coups dans la gorge de Suzanne pour la faire taire : « Edward est un père, je vous interdis de briser notre relation ». Le sang coula sur la table et sur le parquet. Plusieurs documents étaient tâchés ainsi que les vêtements de Thomas et de Suzanne. Suzanne émit un dernier son aussi fort qu’elle put : « Edward ! ». Thomas prit Suzanne par les cheveux et cogna sa tête à plusieurs reprises sur le bureau jusqu’à ce qu’elle perde conscience. Suzanne perdant beaucoup de sang, le crâne ouvert, perdit la vie dans des derniers mouvements de sursauts. Thomas jetait horrifié, le couteau au loin dans la pièce et découvrit le corps inerte presque violé de Suzanne. Il se tapait la tête entre ses poings, puis ouvrit la porte à clef. Il essayait de retrouver son calme. Pour cela il évitait de regarder le corps de Suzanne. Puis il se mit à pleurer, et à implorer pardon. Il referma la chemisette de Suzanne en se servant des boutons qui n’étaient pas encore arrachés. Il souleva le corps pour le poser correctement sur l’un des tapis de la salle. Il donna quelques claques au corps. Il finit par s’effondrer la tête cachée contre le ventre de Suzanne. J’étais arrivé au manoir après plusieurs heures passées en ville. J’entendis des gémissements venant du couloir. L’évènement qui eu lieu, annonçait les débuts d’une descente aux enfers.
 

Je restais immobile après avoir ouvert la porte. Je ne comprenais pas la scène qui se présentait devant moi. Je ne bougeais pas du pas de la porte. Je vis le corps penché de Thomas sur la faute qu’il commit. La peau douce et lisse de Suzanne était devenue pâle. Depuis combien de temps le crime a été commit ? Du sang était répandu un peu partout. Beaucoup d’objets étaient tombés du bureau. Thomas était tâché, et le tapis s’imbibait progressivement. Les lèvres roses de Suzanne trempaient dans son sang. Je me suis demandé, depuis combien je ne m’étais aperçu des changements qui se produisaient dans le manoir. Moi, simple majordome, régulier et fidèle à son devoir, silencieux et dévoué, avais-je dormis pendant toutes ces années ? Moi qui avait élevé Thomas, comment n’ai-je pu remarquer les pulsions qui grandirent en lui. La toile blanche des petites habitudes, s’était déchirée. Tout devint clair à présent. Thomas était un être maudit dès sa naissance. Il perdit mère, haïssait son père, il était attiré par Suzanne, sexuellement instable et à présent la mort de notre seule servante était la preuve des diverses incompréhensions qui régnaient en lui. Je m’étais occupé de lui, mais il lui manquait autre chose. Moi qui nourrissait l’espoir de diriger Thomas jusqu’au trône, je voyais à présent son héritage s’écrouler et le nom de la famille se faire salir. Il en était fini de l’entreprise Anderson, fini de Thomas et du manoir, fini des mes années de servitude. Thomas rampa jusqu’à moi puis serra fort mon pantalon de ses mains. Il m’implora : « Je ne sais plus qui je suis, ni ce qui m’arrive. Suzanne menaça notre famille. Elle voulait se servir de mes faiblesses, pour nous dénoncer et obtenir tout ce qu’elle voulait ». Je vis plusieurs sous vêtements sur le sol. Je savais d’où ils provenaient. Je ne prêtais pas attention, aux raisons qu’essayait de se donner Thomas. « Il faut que tu m’aide Edward. Tu es ma seule famille. Je suis perdu. Je n’ai pas envie de détruire le nom de notre famille. Je n’ai jamais souhaité tout ça ». Je n’avais plus que deux possibilités, sauver Thomas du mal qui le rongeait, ou tout avouer. Devais-je vendre ma seule famille ? Était-il réellement fautif et n’étais-je pas responsable ? Comme tout parent je ne pouvais détruire toutes ces années d’avenir que je dessinais aux textiles Anderson.

 
(à suivre)
 

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