L'Art est sur l'Image Cinématographique

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lundi 30 janvier 2012

Film de série B: The Violent Kind des Butcher brothers

 
Quel est cet ovni qui vient de débarquer dans nos rayons DVD ?

Vous saurez tout, mais avant de parler du film, je tiens à faire un bref rappel sur la signification du film dit de "série B" !


Série B:
 
C'est un terme qui s'est développé pendant l'âge d'or du cinéma Hollywoodien et particulièrement autour de l'année 1930. Durant les années 20 le cinéma de série B existait en soit mais n'était pas encore classé comme tel. Dans le monde du film et non du cinéma il y avait deux catégories: Les films à gros budget (grand réalisateur, grands moyens, grosse maison de production) qui avaient le droit à leur place dans les salles de cinéma et de l'autre côté nous avons tous ces films à petit budget qui ne pouvaient êtres diffusés en salles. Puisque les moyens sont restreints, cela explique plusieurs choses: le fait que les acteurs ne soient pas forcement connus ou bons, un montage des plans qui paraissent coupés et rapides (ceci créant ce qu'on appelle, des "faux raccords" > par exemple lorsque vous avez un plan sur un personnage au bout d'une rue et que d'un coup vous gardez le même plan mais  le personnage semble s'être "téléporté" à l'autre bout de la rue, ceci est un moyen de gagner du temps sur la longueur du film en évitant de montrer le personnage marcher d'un bout à l'autre), les effets spéciaux sont limités et font parfois appel à d'anciennes méthodes, la qualité de l'image est beaucoup plus vieille et abîmée car les réalisateurs utilisent un matériel moins cher. Le genre "série B" nous a offert de tout, aussi bien des "nanards", que des films basés sur des scénarios originaux voire brillants. Les films B étaient souvent diffusés par deux, le soir, dans ce que l'on appelle les Drive-in (les grands parkings américains possédant un écran géant).





Cinématographiquement parlant, Quentin Tarantino et Robert Rodriguez ont voulus reproduire cette mode (ou méthode) qui les influence énormément, avec le Grindhouse (Boulevard de la mort et Planet Terror).Il faut retenir qu'avant d'être utilisé et déformé à des fins artistiques, le genre films de série B" traduisaient une question de moyens. N'ayant pas leur place dans les cinémas, beaucoup de festivals se sont mis en place (Gerardmer ou Sundance) pour récompenser les meilleurs films B, puis permettre aux réalisateurs et à ce genre de se développer. La télévision est le moyen aujourd'hui de faire de la pub autour des sorties DVD de ces films.Parfois il vaut mieux un très bon film B, plutôt qu'un banal Blockbuster (films à gros budget qui vise un public large et compte sur l'aspect marketing pour attirer du monde). Au fil du temps, la frontière entre le film à moyens et le film B a commencé à disparaître avec l'apparition du film noir dans les années 1950. La figure emblématique moderne qui a su exploiter le film de genre B avec le film Blockbuster, n'est autre que Quentin Tarantino, symbole pop du cinéma.
 


The Violent Kind est un film réalisé en 2010 par les frères Butcher (Mitchell Altieri et Phil Flores). Ils ont tournés trois films:
 
The Hamiltons (2006),
April Fool's Day (2008)
The Violent Kind.
 
Leur prochain film (2010) sera Black Sunset. Leur premier film a été vainqueur au Festival International du film de Santa Barbara et de Malibu. Ils ont pour influence: Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse), David Lynch et David Cronenberg.



Il s'agit d'un film d'horreur déconseillé aux moins de 16 ans. Nous avons affaire à une bande de Bikers, un gang de motards pour être plus exact, qui décident de fêter les 50 ans de la mère du personnage principal, Cody. Ils font cette fête dans une ancienne maison familiale ayant servi de planque par le passé. Une fois la fête terminé, il ne reste plus que quelques membres dont Cody. Les choses se compliquent quand apparaît une bande adepte du Rockabilly aux pratiques démoniaques.
Le film s'amuse à vous faire croire à une simple extension de "l'Exorciste", alors qu'il sera plutôt question de la rencontre du troisième type. A vous de voir pour la suite.



Notez la ressemblance avec un Benoit Poelvoorde qui serait plus jeune et d'un Joaquin Phoenix sorti de Walk the Line.


Quoiqu'il en soit, The Violent Kind (La manière violente) vous trompera et vous surprendra agréablement (ou pas). Nous retrouvons dans ce film, de nombreux thèmes beaucoup exploités (la série Sons of Anarchy, l'Exorciste...) mais ce qui plaît c'est ce farfelu mélange entre la musique et le style des personnages. Nous avons le côté Rockabilly pour ses couleurs rouges et noirs (les vêtements), et nous avons l'aspect démoniaque avec le sang, la nuit, les forces obscures. C'est un film à multi-thèmes, multi-facettes qui tourne comme un disque 33 tours rayé et sanguinolent. S'arrêter à la violence du film, n'est pas comprendre le film et cette fameuse violence. C'est un tout qui s'accorde: le rock est violent, les Bikers sont violents, les Teddy boys le sont, le rouge et le noir en forme le contraste. L'attitude du film est donné dans le générique, par cette violence poignante qui semble soudaine et gratuite. Lorsque les Teddy boys (le gang Rockabilly) débarque, il s'agit d'une violence doublement surprenante qui devient imperceptible aux yeux de nos protagonistes à la nature déjà sauvage. Le film B apparaît dans son esthétisme à travers le genre pop qui utilise un thème musical populaire, un scénario d'horreur aux bases classiques, le décor, les vêtements qui respectent cet univers. Puis nous gardons ce côté B commercial car le film reste à petit budget, les acteurs ne sont pas connus... et surtout, ce petit malheureux n'aura pas le droit à sa place dans les salles de cinéma.


 


The Violent Kind sera votre expérience B du moment ! (A.R)







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