L'Art est sur l'Image Cinématographique

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jeudi 26 janvier 2012

Stieg Larsson par D.Fincher



Film policier de 2h38 réalisé par David Fincher. Avec Daniel Craig et Rooney Mara. Interdit en salle au moins de 12 ans.


Filmographie du réalisateur:

Alien 3,
Seven,
The Game,
Fight Club,
Panic Room,
Zodiac,
L'étrange histoire de Benjamin Button,
The Social Network
Millenium



Premier point de vue:

Je vais parler de ce film en précisant que je n'ai pas encore lu les livres de Stieg Larsson et que je compte regarder prochainement la version suédoise de Millenium. Je garde cependant en tête les deux bandes annonces: le côté étrange de la version suédoise et la version américaine bien plus commerciale. Encore un film à créer des clans entre les fidèles du livre, ceux qui préfèrent la façon Niels Arden Oplev, ou ceux qui aiment la qualité du travail de Fincher. N'oublions pas qu'un film, c'est un jeu de séduction avec le futur spectateur. La bande annonce suédoise est intriguante, mais personnellement la version américaine annonce bien plus la couleur (ne parlons pas des affiches omniprésentes). C'est peut être cruel mais le cinéma, n'est pas que du cinéma, un film doit plaire même sur les trottoirs. De plus, qu'entendent-ils par cette phrase: les hommes qui n'aimaient pas les femmes (genre de phrases marketing que nos américains aiment tant) ? En tout cas, avec l'envie de produire un reboot (faire une nouvelle version à partir de ce qui existe déjà), attendons nous à des histoires de procès, et surtout: Que le meilleur gagne !

Une fois dans la salle, le film s'annonce rudement sombre et intense dès le générique. Un jeu de plans macro que David aime tant (semblable au générique de Fight Club), d'art abstrait gothique, d'inquiétude, et d'un casting alléchant. Oui, il est vrai que D.Fincher aime beaucoup esthétiser ses films à l'aide d'effets spéciaux. On pourrait dire: "il retouche tout, il n'y a rien de naturel". Mais esthétiser le décor est un art que tout le monde ne peut pas se permettre.

Mikael Blomkvist rédacteur en chef du journal Millenium arrive dans la narration par un échec. Il a perdu un procès de diffamation sur un important chef d'entreprise. Sa réputation qui était bonne, en prend un coup. Il décide de se retirer jusqu'à ce que l'ancien chef d'entreprise le plus important de Suède le convoque pour élucider une affaire de famille. Il demande à Mikael d'enquêter sur la disparition de l'une de ses nièces, que tout le monde croit morte depuis des années. Le nouvel employeur non seulement de proposer un meilleur salaire, possèderait des preuves qui permettrait à Mikael de remporter cette fois ci le procès qu'il a perdu quelques temps avant. Dans cette enquête à suspense finement ficelée, Mikael vient faire la rencontre d'un autre prodige de l'enquête et du journalisme. Il s'agit de Lisbeth Salander qui ne manque pas de surprendre autant en apparence, qu'en manières de procéder.

Dire qu'il est question d'un film policier est plus ou moins exact. Je parlerais plutôt d'un film d'enquête à suspense construite autour d'une intrigue brillante et unique au genre des pays du nord.  L'univers enneigé de la Suède est marqué tantôt par un filtrage bleu et les flashbacks par des filtres jaunes. Nous sommes en présence d'un travail extrêmement photographique qui respecterait l'esprit du sépia. Les ambiances sonores marquent sans cesse le rythme cardiaque du spectateur. Nous retrouvons l'ambiance que nous avions dans Zodiac. Ce genre de rôle convient parfaitement à Daniel Craig, mais plus encore, la nouvelle Rooney Mara nous met efficacement mal à l'aise. Elle inspire le pouvoir du film qu'est "le contrôle". Tout est une question de contrôle. Qui manipule qui ? Comment anticiper l'attitude de quelqu'un hors de contrôle ? C'est un thriller remarquable qui ne nous donne pas le sentiment d'être assit dans une salle pendant plus de deux heures trente.

On pourrait penser que le film met du temps à se mettre en place, mais une fois le premier quart d'heure passé l'excitation devient un processus croissant. En tant que première expérience du genre Millenium, D.Fincher prouve toujours l'utilisation de ses talents et ne charcute nullement l'intrigue si ce n'est dans le monde labyrinthique (ex: scène dans les archives avec Lisbeth) qui oppresse notre palpitant.


En attendant avec impatience la partie 2 de Millenium, votre argent ne sera pas perdu le temps de celui-ci. (A.R)

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