L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


vendredi 30 mai 2014

Batman (1989) de Tim Burton - De la Clarté sur les Zones d'Ombres

 

Il n’était encore qu’un enfant, que le milliardaire Bruce Wayne vit ses parents assassinés. Dès lors il se jura de combattre le crime et l’injustice. De ce traumatisme naquît le chevalier noir Batman, personnification symbolique de la peur de Bruce Wayne, celle des chauves-souris, qu’il souhaite insuffler à ses ennemis. Alors que Batman n’en est qu’à ses balbutiements, le procureur Harvey Dent et le commissaire Gordon mènent une croisade contre la criminalité menée par Carl Grissom, le parrain de la pègre secondé par son bras droit Jack Napier et la corruption qui règne à Gotham. En parallèle, le reporter Alexander Knox et la photojournaliste Vicki Vale enquêtent sur les agissements de Batman, alors que celui-ci n’est pour le moment qu’une sorte de mythe urbain. Grissom envoie Jack Napier et ses hommes de main à l’usine chimique Axis Chemicals pour y récupérer des documents. Mais la police est alertée par Grissom qui a en réalité tout manigancé, celui-ci ayant découvert que Jack Napier entretenait une liaison avec son épouse. S’ensuit une altercation entre la police et les malfaiteurs durant laquelle Batman se retrouve confronté à Jack Napier. Ce dernier évite l’une de ces balles qui ricoche et le défigure. Par la suite tombe dans une cuve d’acide et sera laissé pour mort. De cette confrontation naîtra le Joker. Jack Napier devenu le Joker, physiquement et psychologiquement transformé, sombre dans la folie et décide de se venger de son ancien patron. Par la même occasion il prend les rênes de la criminalité de Gotham et s’ensuit alors un désir de reconnaissance criminelle et médiatique de sa part, dans une lutte effrénée du bien contre le mal entre deux monstres, le fantomatique homme chauve-souris face au clown psychopathe.
 

Voilà pour le résumé du film, maintenant place à une rapide (re)contextualisation des événements qui entourent Batman à travers les média.

Au milieu des années 80, Batman aura subit une véritable résurrection grâce à l’auteur de comics Frank Miller qui aura su replacer le chevalier noir dans un récit à l’esprit plus sombre et torturé. En effet à son lancement en 1939 dans les pages de Detective Comics puis DC Comics (maison d’édition à l’origine d’autres personnages mythiques comme Superman), les auteurs de Batman, Bob Kane et Bill Finger optèrent pour un récit résolument plus mature qu’à l’accoutumé. Mais au fil des années le ton du Comic finira par dévier dut à divers facteurs scénaristiques et de censures, puis s’ensuit une série télévisée populaire avec Adam West dans le rôle-titre, aux allures de comédie, de parodie, ne digèrent au final que trop mal la substance originelle de l’œuvre. Batman connu des hauts et des bas, la crédibilité du justicier masqué se remettra difficilement de l’image de la série. Du côté du cinéma, sortit en 1978 Superman, qui rencontra un tel succès commercial que le projet d’adapter Batman au cinéma fut lancé. Il fut à maintes reprises retardé, remanié, jusqu’à ce que la réalisation soit confiée au jeune réalisateur Tim Burton qui avait déjà su apposer son sens de l’esthétisme avec des longs métrages comme Pee-Wee’s Big Adventure et surtout Beetlejuice.
 

De plus le succès des comics The Dark Knight Returns, Year One de Frank Miller et The Killing Joke d’Alan Moore relanceront non seulement l’engouement autour du personnage à travers des récits plus adulte, à l’atmosphère glauque et ténébreuse, mais auront aussi un impact bénéfique dans la conception du Batman réalisé par Tim Burton. Un processus de réécriture va s’appliquer, passant d’un scénariste à un autre et une équipe technique, chargée de s’occuper des décors, costumes, maquillages et autres accessoires, sera soigneusement sélectionnée afin d’offrir une cohésion par rapport à la sensibilité artistique de Burton. Warner débuta la pré-production en 1988. Lorsque le choix de Michael Keaton fut dévoilé pour incarner Bruce Wayne/Batman, un vent de contestation souffla du côté des fans, ne voyant en cet acteur (ayant au passage interprété Beetlejuice) qu’un potentiel d’acteur comique, craignant que le ton du film ne soit le même que celui de la série des années 60. Burton vit en Keaton tout le potentiel nécessaire dans l’interprétation tourmenté et mystérieuse du personnage principal. Sa décision sera notamment motivée par la capacité de l’acteur à jouer un Bruce Wayne aux différentes facettes nuancées et cette faculté à capter l’attention au travers de son regard si particulier.


Afin d’asseoir une certaine crédibilité auprès du public, les studios imposèrent à Burton le choix d’une star de cinéma, notamment dû à des délais de production un peu court sans que cela n’altère la sève de l’œuvre, plusieurs acteurs seront approchés pour jouer le Joker jusqu’à ce que Jack Nicholson obtienne le rôle. S’ensuit le choix d’autres acteurs secondaires au casting dont Kim Basinger dans le rôle de Vicki Vale, qui sera « castée » au dernier moment, Sean Young dû renoncer au rôle à cause d’une chute à cheval alors qu’elle avait été choisi, Michael Gough dans le rôle de l’inébranlable majordome de Bruce Wayne, Alfred et Billy Dee Williams dans celui du procureur Harvey Dent, etc... . Chers amis, que nos esprits s’épanouissent. Alors qu’en est-il de ce Batman proposé par Burton ? Il marque incontestablement à travers chaque aspect, la griffe du réalisateur, avec son atmosphère gothique et déjantée, sombre et poétique, jouant l’excessivité avec une représentation comique et décalée de la mort. Le film use de différentes techniques convoitées par le réalisateur. L’équipe qui s’est attelée à matérialiser la vision de Burton a clairement du talent et de la créativité à revendre.

 
Pour représenter architecturalement Gotham City, le film s’inspire de divers mouvements arts déco et de l’expressionnisme allemand, notamment du film Metropolis de Fritz Lang, ce qui confère à la ville un certain gigantisme et une identité forte. L’idée fut de proposer un esthétisme rétro-moderne plongeant le film dans sa propre réalité, le rendant de ce fait presque intemporel où les trais y sont tirés pour apporter beaucoup d’expressivité. L’ambiance n’est pas sans rappeler les polars noirs des années 40, même les coups de feu rappellent les bruitages d’époque. Gotham est le berceau du crime et cela se ressent : c’est vaporeux, rouillé, grisonnant, ça suinte et les ruelles sont sinueuses. En parlant d’art, le Joker est défini dans le film comme un artiste fou, marginal qui cherche à imposer à son image sa vision du crime, de la folie et du chaos en apparaissant à chaque fois à travers une mise en scène théâtral. En allant jusqu’à défigurer un visage « fou furieux » à son image au sourire figé. Détruire l’aspect de certaines toiles dans une galerie d’art. Jack Nicholson n’interprète pas le Joker, Jack Nicholson joue Jack Nicholson, il est le Joker.

As-tu déjà dansé avec le diable au clair de Lune ?


Tim Burton apporte plus d’importance au Joker avec sa mise en scène et ses nombreuses apparitions à l’écran qu’il ne le fait avec Batman. Un point décrié par certains, qui s’explique non seulement par le fait que Burton a toujours été plus attiré par les monstres mais aussi parce que Batman n’existe qu’à travers ses ennemis. Il peut être perçu comme un simple faire-valoir mais l’approche de Burton de Batman est juste. Batman agit comme un justicier fantomatique qui n’apparaît que lorsque le mal, qui ronge la ville, l’appelle à répliquer. Le héros n’existerait pas sans criminalité et c’est cela qui motive Bruce Wayne à endosser le rôle du justicier masqué. Il ne se sert au final de ce statut que comme une sorte d’exutoire motivé par la mort de ses parents. Il en arrive à un point où il ne fait plus cela pour soulager son mal être, mais parce que c’est devenu l’intégralité de sa personnalité et de sa vision manichéenne.

-Qui es-tu ?
-Je suis Batman.

Le temps d’apparition de Batman est en ce sens bien dosé. Même si le choix de Michael Keaton s’avère judicieux, celui-ci jouant un « Batman/Bruce Wayne » à la force mentale contenue et mystérieuse, marquant ainsi la dualité de ses différentes facettes psychologiques, il apparaît la plupart du temps en un Bruce Wayne pensif et déconnecté. Il aurait été intéressent d’exploiter un peu plus le ressenti du personnage en extériorisant d’avantage son conflit intérieur. D’autres éléments décriés comme celui d’avoir lié les origines de Batman à celle du Joker (celui-ci ayant tué les parents de Bruce dans le film) me paraissent plutôt censés car à travers le comic, la relation entre les deux protagonistes est symboliquement caractérisée par le fait que l’un n’a pas lieu d’être sans l’autre. Chacun est à l’origine de l’autre, leur raison d’être en est que plus forte et leur confrontation marque chez Bruce Wayne un moyen de faire le deuil.
 

Autre reproche : Batman dans le film tue le Joker ce qui est à priori contradictoire et contestable par rapport à la ligne de conduite du personnage. Mais à l’origine, Batman était un justicier qui utilisait des armes et qui n’hésitait pas à tuer ses ennemis. Le personnage dans les comics a simplement, au fil du temps, été aseptisé afin de respecter une loi visant à moraliser les comics. Cela a permis aux scénaristes de faire réapparaître certains ennemis très appréciés des lecteurs. Du côté des personnages secondaires, la reporter Vicki Vale, qui cherche à en savoir plus sur l’énigme que représente l’homme chauve-souris, donne la touche romantique du film et aussi un point d’entrée à l’intrigue. Elle fait à son désavantage figure « d’élément racolée », cependant le contexte, « emblème métaphorique » de la lutte du bien contre le mal qui s’insinue à la fois dans Gotham et dans l’esprit de ses personnages, utilise des archétypes entendus et cohérents.
 

Le procureur Harvey Dent et le commissaire Gordon sont hélas trop peu exploités dans le film alors que dans le comic ils représentent avec Batman une trinité qui lutte contre la criminalité de Gotham. Ils apparaissent ici de façon anecdotique. Un dernier point concernant la musique composée par Danny Elfman, fidèle compositeur de Tim Burton : ses compositions rendent une véritable claque. Elles viennent illustrer l’aspect ténébreux, grotesque, décalé, parfois burlesque avec une telle excessivité et expressivité, que le thème principal donne déjà le ton avec cette sorte de marche funèbre et militaire dont les mélodies resteront dans l’inconscient collectif et redéfiniront ce que doit être un univers de super héros.

Au final le film réussi ce qu’il entreprend. On peut lui reprocher certains traitements de personnages ou autres facilitées es mais Batman ne manque pas de style. Ce n’est pas le film ultime de Burton, cependant il parvient à en faire un excellent film à l’expression visuelle marquée avec tout le bagage artistique et les thématiques chères au réalisateur. Il récidivera et viendra parachever sa vision du personnage 3 ans plus tard avec Batman Returns qui est une version encore plus personnelle et intense du chevalier noir.




Teddy Slamani





mercredi 28 mai 2014

Analyse et Critique - Maps To The Stars de David Cronenberg


MAPS TO THE STARS – le drame de l’expérience échouée


« Après Cosmopolis, le réalisateur canadien David Cronenberg réitère ses expériences cinématographiques en mettant de nouveaux cobayes dans sa cage. Un savant fou qui façonne ses acteurs en parfaites créatures. Robert Pattinson devient pour David ce que Johnny Depp a souvent été pour Tim Burton, le sujet idéal pour subir toutes les mutations ».


 
Film sorti en salles le 21 mai 2014 et réalisé par David Cronenberg.


Drame – 1h51 (-12 ans). Julianne Moore a remporté le Prix d’Interprétation Féminine au 67e Festival de Cannes.

Filmographie : Stereo (1969), Crimes of the Future (1970), Frissons (1975), Rage (1977), Fast Company (1979), Chromosome 3 (1979), Scanners (1981), Vidéodrome (1981), Dead Zone (1983), La Mouche (1986), Faux-Semblants (1988), Le Festin Nu (1991), M. Butterfly (1993), Crash (1996), eXistenZ (1999), Spider (2002), A History of Violence (2005), Les Promesses de l’Ombre (2007), A Dangerous Method (2011), Cosmopolis (2012), Maps to the Stars (2014)

Casting : Julianne Moore, Mia Wasikowska, Evan Bird, John Cusack, Robert Pattinson.

Résumé : Les membres de la famille Weiss sont célèbres et vivent à Los Angeles dans les sphères Hollywoodiennes. Après de nombreuses années, ils vont être réunis pour la première fois et réveiller de vieux secrets. Stafford Weiss est un psychothérapeute connu, son fils Benjie est une star du cinéma sorti d’une cure de désintoxication et Agatha leur fille réapparaît, libérée de l’hôpital psychiatrique. En parallèle, Havana Segrand une actrice connue et oubliée des écrans, veut jouer dans la nouvelle version du film dans lequel sa mère tenait le rôle principal avant de mourir dans un incendie. 



Ce film s’adresse à ceux qui sont adeptes des cercles vicieux dans lesquels nous découvrons progressivement que les personnages sont liés. Nous suivons tout d’abord des protagonistes qui semblent suivre des chemins différents avant que l’on ne comprenne leur étroite relation. Plus le spectateur en apprend sur eux, plus ce monde de la célébrité vire au cauchemar. Maps to the Stars pourrait être traduit par « Les chemins vers la célébrité » ou « Les chemins vers l’au-delà ». Comme dans Cosmopolis, le réalisateur nous égare dans un monde hors de notre portée, voire même incompréhensible. Un quotidien tellement différent et jonché de rituels inhabituels que l’on se sent perdu dans une dimension complètement déconnectée de la réalité. Cette métaphore, même exagérée, se maintient. Dans son précédent film Cosmopolis, on suit la journée du riche Eric Packer cloitré à bord de sa limousine partant chez son coiffeur pendant que son empire économique s’écroule et que sa vie est menacée. La limousine ressemble à un cercueil prolongeant sa route jusqu’au Purgatoire. Lors de la dernière séquence, Eric Packer est jugé par l’homme dont il a détruit la vie.

Les mises en scènes de Maps to the Stars sont presque mythologiques. Le schéma du cercle qui enferme les personnages au sein d’un drame est assez fréquent au cinéma. David Cronenberg est un artiste qui confine ses personnages au sein d’une expérimentation. Il joue avec les modifications biologiques, organiques et matérielles. Il touche à l’ADN, fusionne le vivant et le non vivant, fait accoupler deux espèces d’une race différente afin d’en soutirer toute la monstruosité. En allant plus loin, on s’aperçoit que le réalisateur mélange consciemment ce qui n’est pas compatible pour analyser la destruction de ses propres univers. Son cinéma d’auteur est l’emprunte d’un cinéma « psycho-horreur » qui lui correspond et qui est identifiable. Ses films s’appuient sur des trucages composés d’une vraie matière, capable de rendre les organismes palpables, suintants, en décomposition ou en putréfaction. Agatha Weiss est brûlée, Benjie souffre de sa désintoxication, Stafford Weiss se sert du spiritualisme pour soigner les gens, Havana entre la dépression et ses passages « scato », désagrège l’image qu’inspire la célébrité faisant d’elle un personnage « pathétique ».

Maps to the Stars est une œuvre que l’on peut rapprocher de Mulholland Drive de David Lynch car ils explorent tous les deux l’envers du décor. Ils déforment à leur façon le rêve « illusoire » créé par Hollywood comme s’il s’agissait d’une allégorie ou d’un Dieu. Sans diaboliser Hollywood, ils donnent la possibilité qu’il s’agisse d’un lieu cauchemardesque. Il y a une sorte de dualité entre rêve et peur qui est mis en scène à travers la schizophrénie des personnages. David Lynch exploite d’avantage le monde des esprits en se servant des lumières tandis que David Cronenberg matérialise la monstruosité.

[SPOIL : On apprend que Stafford et sa femme sont en réalité frère et sœur. Leurs deux enfants qu’ils font passer pour fou, sont nés d’une consanguinité et dans ce cas d’un accouplement « hors normes ». De ce secret est apparu l’instabilité d’Agatha et les évènements tragiques du film. L’intolérance de Stafford change le sens du film. Les enfants ne sont plus les monstres, ils sont nés d’une monstruosité et leur seule présence renvoie au mensonge du père.]

L’érotisme qui occupe une immense place dans la composition des œuvres du cinéaste provoque une forme de dégoût mais aussi une fascination dérangeante. Lorsque Stafford soigne Havana, il prend des positions à connotations sexuelles. Le corps, élément central chez l’artiste, est inévitablement exhibé, mis en action, distillé de sa sueur et de ses phéromones. Dans Crash, les personnages confondent leur peau avec la carrosserie des voitures. Si le réalisateur sait travailler la chair, il sait également rendre chair ce qui est juste matériel.

Il est difficile de donner un verdict définitif à Maps to the Stars. Connaître le parcours de David Cronenberg est un atout dans l’approche du film. En sortant de la salle, impossible de dire « c’était mauvais », « c’était bien ». On dirait plutôt : « qu’est-ce que je viens de regarder ? ». Ce cinéma d’auteur ne risque-t-il pas de devenir excessif au point d’en perdre son public ? Loin d’être sa meilleure œuvre, les fans du réalisateur peuvent courir le voir. Quant aux autres, la nuit porte conseil et la narration mérite d’être décantée.





Rameau Antoine


mardi 27 mai 2014

Les Prix et Nominations du 67e Festival de Cannes


Le 67e Festival de Cannes


Du 14 au 25 mai 2014
 

En compétition pour la Palme d’Or :

Adieu au Langage de Jean-Luc GODARD
Captives d’Atom EGOYAN
Deux Jours, Une Nuit de Jean-Pierre DARDENNE et Luc DARDENNE
Foxcatcher de Bennett MILLER
Futatsume No Mado de Naomi KAWASE
Jimmy’s Hall de Ken LOACH
Le Meraviglie d’Alice ROHRWACHER
Leviathan d’Andrey ZVYAGINTSEV
Maps to the Stars de David CRONENBERG
Mommy de Xavier DOLAN
Mr.Turner de Mike LEIGH
Relatos Salvajes de Damian SZFIRON
Saint Laurent de Bertrand BONELLO
Sils Maria d’Olivier ASSAYAS
The Homesman de Tommy Lee JONES
The Search de Michel HAZANAVICIUS
Timbuktu d’Abderrahmane SISSAKO
Winter Sleep de Nuri Bilge CEYLAN


En compétition pour le prix Un Certain Regard :

Amour Fou de Jessica HAUSNER
Bird People de Pascale FERRAN
Charlie’s Country de Rolf DE HEER
Dohee-Ya de July JUNG
Fantasia de Wang CHAO
Feher Isten de Kornél MUNDRUCZO
Hermosa Juventud de Jaime ROSALES
Incompresa d’Asia ARGENTO
Jauja de Lisandro ALONSO
La Chambre Bleue de Mathieu AMALRIC
Loin de mon Père de Keren YEDAYA
Lost River de Ryan GOSLING
Party Girl de Marie AMACHOUKELI, Claire BURGER, Samuel THEIS
Run de Philippe LACÔTE
Snow in Paradise d’Andrew HULME
The Disappearance of Eleanor Rigby de Ned BENSON
The Salt of The Earth de Wim WENDERS, Juliano RIBEIRO SALGADO
Titli de Kanu BEHL
Turist de Ruben OSTLUND
Xenia de Panos H. KOUTRAS




SECTION LONG MÉTRAGE



La Palme d’Or pour :
Winter Sleep de Nuri Bilge CEYLAN


Le Prix du Jury pour :
Mommy de Xavier DOLAN
Ex-aequo avec Adieu au Langage de Jean-Luc GODARD


Le Grand Prix pour :
Le Meraviglie d’Alice ROHRWACHER


Le Prix de la Mise en Scène pour :
Foxcatcher de Bennett MILLER


Le Prix du Scénario pour :
Leviathan d’Andrey ZVYAGINTSEV et Oleg NEGIN


Le Prix d’Interprétation Masculine pour :
Timothy Spall dans Mr.Turner de Mike LEIGH


Le Prix d’Interprétation Féminine pour :
Julianne Moore dans Maps to the Stars de David CRONENBERG




SECTION COURT MÉTRAGE



La Palme d’Or pour :
Leidi de Simon MESA SOTO


Le Grand Prix pour :
Aïssa de Clément TREHIN-LALANNE
Ex-aequo avec Ja Vi Elsker d’Hallvar WITZO





SECTION UN CERTAIN REGARD



Le Prix Un Certain Regard pour :
Feher Isten de Kornél MUNDRUCZO


Le Prix du Jury pour :
Turist de Ruben ÖSTLUND


Le Prix Spécial pour :
The Salt of The Earth de Wim WENDERS et Juliano RIBEIRO SALGADO


Le Prix d’Ensemble pour :
Party Girl de Marie AMACHOUKELI, Claire BURGER, Samuel THEIS


Le Prix du Meilleur Acteur pour :
David Gulpilil dans Charlie’s Country de Rolf DE HEER


La Caméra d’Or pour :
Party Girl de Marie AMACHOUKELI, Claire BURGER, Samuel THEIS





SECTION CINEFONDATION



Le Premier Prix pour :
Skunk d’Annie SILVERSTEIN


Le Deuxième Prix pour :
Oh Lucy ! d’Atsuko HIRAYANAGI


Le Troisième Prix pour :
Lievito Madre de Fulvio RISULEO
Ex-aequo avec The Bigger Picture de Daisy JACOBS





SECTION PRIX VULCAIN




L’artiste Technicien Dick POPE, directeur de la photographie, mise en lumières des œuvres de Turner dans Mr.Turner de Mike Leigh




mardi 20 mai 2014

Analyse et Critique - Grace de Monaco d'Olivier Dahan


GRACE DE MONACO – Comme un effet « People-itique »


Quand on touche aux affaires politiques, qui plus est celle d’une souveraineté, le cinéma ouvre le champ aux contestations. Pourtant le film d’Olivier Dahan a une place « logique » au sein du Festival de Cannes. 
 

Le film est sorti le 14 mai 2014 pour l’Ouverture du 67e Festival de Cannes. Il a été écrit par Arash Amel et réalisé par Olivier Dahan.

Filmographie : Frères (1994), Déjà Mort (1998), Le Petit Poucet (2001), La Vie Promise (2002), Les Rivières Pourpres 2 (2004), La Môme (2007), My Own Love Song (2010), Les Seigneurs (2012), Grace de Monaco (2014)



Il est délicat de réaliser une fiction inspirée de faits réels. Elle impose un point de vue et prend un parti. Il devient difficile de faire preuve de neutralité. Le film « s’inspire » donc ne prétend pas à l’entière exactitude des faits. Ce long métrage peut devenir aux yeux du spectateur, qui ignore tout de l’Histoire de Monaco, la première vérité reçue. Le scénario peut sembler contrariant pour les Monégasques. Le film donne l’impression que Monaco est « hostile » car nous sommes confrontés à l’éprouvante intégration de Grace Kelly.

La polémique dont on parle depuis quelques jours concernerait les affaires d’espionnage et le « coup d’Etat » prémédité par Antoinette, la sœur du prince Rainier III. Grace de Monaco ressemble à une Croisade avec des producteurs américains, un réalisateur français et l’histoire de la famille Grimaldi. Grace se marie avec le prince en 1956, la narration se déroule de 1961 jusqu’en 1963 une période marquée par des tensions entre Monaco et la France. Le Général De Gaulle voulait imposer des taxes et annexer le rocher au reste du pays, tandis que le prince Rainier III s’opposait en revendiquant leur indépendance économique. Dans l’intention de faire abdiquer le prince, le Général De Gaulle a mis en place un blocus devant faire pression sur Monaco.

            Ce Biopic (sans l’être réellement) prend pour personnage principal Grace Kelly, partagée entre son amour pour le cinéma puis son devoir de mère. L’actrice américaine n’est à priori pas au centre de l’action puisque l’on s’attarde sur le conflit franco-monégasque. Nicole Kidman est longuement snobée par le film avant de devenir un vecteur de réconciliation. On nous montre une femme désarmée, qui n’est pas reconnue en tant que princesse, avec ce côté naïf et « blanche-neige » qui a tendance à rendre l’ensemble « gnian gnan ».

Elle va gagner sa place en jouant de sa notoriété et en touchant le cœur des Monégasques. Comme Grace, on se sent en proie à un monde que l’on ignore et qui a pour conséquence de rendre Monaco « hostile ». Nous partageons son exclusion, ses peurs et ses colères, ce qui crée intelligemment cette atmosphère tendue. Elle finit par renverser la situation en se servant d’une arme : le « people », pour contrebalancer avec son manque d’expérience en politique. Résignée à être simplement perçue comme une « icône », elle se sert de son image et de sa « bienveillance » afin de séduire l’opinion publique et mettre le Général De Gaulle le dos au mur. La caméra, par ses longs mouvements de flottement, ses gros plans sur les yeux et la bouche de l’actrice, appuient le charisme du personnage. Aux yeux du monde elle doit incarner le rêve et le succès américain. Elle arrive à conquérir le prince en témoignant de sa persévérance mais en incarnant tout à la fois l’espoir et la réussite. Ce rôle est difficile à interpréter car il se construit à travers le regard des autres protagonistes qui ont la mauvaise manie de la faire passer pour une « potiche » et constitue un obstacle pour démontrer sa profondeur. En accentuant que sur la pureté de Grace (beauté, humaine, naïve), le film ne lui permettait plus d’être touchante mais seulement un moteur esthétique et sensuel. Il s’agit d’une stratégie à double tranchant qui prend le risque de ne plus convaincre le public.

            Grace de Monaco a une raison d’avoir sa place à l’ouverture du 67e Festival de Cannes. Le premier Festival a commencé dans les années 50. Avant d’épouser Grace Kelly, le prince Rainier était déjà proche de Marilyn Monroe. Elles sont pionnières de « ce conte de fée » produit par l’industrie cinématographique. Ces mariages permettaient d’entretenir ce monde d’apparence et devenaient une sorte de « mode ». Grace Kelly a été choisie avant tout pour son image. A Cannes, le film fait écho aux débuts du Festival. Il incarne le succès, un monde étoilé et magique, l’idéal que l’on retient des acteurs de cinéma. Le visage de Nicole Kidman s’illumine au centre des couleurs chaudes. Lors du discours elle joue son propre rôle, déroule une série d’émotions et se sert du cinéma pour faire sa déclaration d’amour.



Rameau Antoine

jeudi 10 avril 2014

Analyse des Critiques - La Crème de la Crème de Kim Chapiron


La Crème de la crème – Sauvons les apparences


« Prestige, Fraternité, Lois du marché, tu as compris ça, tu as tout compris »
 

Film sorti le 2 avril 2014 et réalisé par Kim Chapiron.

 
Filmographie : Sheitan (2005), Dog Pound (2009), La crème de la crème (2014)

Casting : Alice Isaaz, Thomas Blumenthal, Jean-Baptiste Lafarge, Karim Ait M’Hand, Marine Sainsily.

Des élèves provenant de l’une des plus prestigieuses écoles de commerce de France créent leur propre club en montant un réseau de prostitution. Leur groupe gagne en reconnaissance. Grâce au marché du sexe, ils vendent de la popularité aux plus exclus de leur communauté.

Arrêt sur critiques : Ceux qui ne l’apprécient pas parlent d’un film cliché, qui ne fonctionne qu’au bling bling, seul le sexe et l’affiche vend le film qui reste soft de ce côté, les dialogues sont des slogans commerciaux faciles, le spectateur n’appartenant pas aux hautes sphères se sentira exclu, un film qui n’assume pas sa position jusqu’au bout. Ces points de vus sont assez exactes mais le film justifie ces choix par rapport à sa position.  Kim Chapiron décrit en 1h30 un monde d’apparence où ni le travail, ni le talent prévalent à la réussite. Sans hypocrisie et probablement en disant ce que l’on sait déjà, le film met les accents sur des rapports humains construits selon les rouages du système actuel. Le film dépeint ce qu’il en est : le cliché c’est de l’apparence, les slogans réchauffés c’est de l’apparence, le sexe c’est vendeur, la plupart des spectateurs se sentent exclus… normal on nous montre les dirigeants de demain. Comment critiquer ces slogans puisque nos politiques sont surtout élus pour leurs « promesses » ? Allons-nous dire : Choisissez-moi car de toute façon il vous faut un président. La crème de la crème montre un monde « hype » et se vend de manière logique en montrant ses atouts. Le succès des élèves de l’école tient surtout en une chose : ils viennent de familles riches qui possèdent déjà un immense réseau. La petite cuillère en argent est déjà dans la bouche. Ils comprennent que pour réussir « il faut avoir l’air ». A aucun moment le film nous dévoile des rouages complexes du marché. Au contraire, il décrit ce que l’on se prend de plein fouet depuis des années. Le besoin de se diversifier (différentes catégories pornographiques décrites par Jaffar), le besoin de s’exporter car la demande se raréfie, la meilleure façon de se vendre est de montrer sa « vitrine » et non d’expliquer ce qu’il y a dans le « magasin ». La crème de la crème annonce la couleur dès le générique en montrant qu’il peut se payer Xavier De Rosnay et Gaspard Augé (groupe Justice) afin d’animer les soirées privées. Le film montre justement que nous ne sommes pas forcément plus bêtes que ces élèves. Ils jouissent d’une situation. Comme le mentionne accidentellement Kelly (Alice Isaaz) : « les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres ». Disons plutôt que les riches d’hier sont toujours les riches de demain. Le spectateur se sent probablement révolté lorsque Kelly se paye le joli minois d’une fille qui aménage les rayons d’une grande surface. On met en avant « l’héritage du pouvoir ». Jaffar qui semblait « minable » au début, fini par monter sur ses grands chevaux et parler comme le roi du pétrole. Leur façon d’avoir raison est peut-être de faire croire aux personnes « lambda » qu’ils sont plus stupides qu’eux. Ils ne font que de retenir le principal et d’exploiter la recette ou l’équation à fond. La Crème de la Crème fonctionne, il séduit, il ne change pas la vie des plus nécessiteux mais soulève pendant 1h30 le voile de l’hypocrisie qu’on nous met sur les yeux.



Rameau Antoine

mardi 8 avril 2014

Game Of Thrones Saison 4 épisode 1 - Nos impressions lundi 7 avril sur OCS


« Un Croque Sept Couronnes, c’est quoi ? Une tranche de Marcheurs Blancs, une tranche de Thagariens, on fourre le tout au Westeros »

 
Les fans et les lecteurs de George R.R. Martin attendaient avec impatience le retour de la série américaine la plus populaire avec The Walking Dead. HBO a diffusé dimanche 6 avril au soir le premier épisode de la saison 4. Puis en France le jour suivant sur OCS à partir de 20h55. L’audimat aux Etats Unis a atteint les 6,6 millions de spectateurs, sans compter qu’il s’agit de la série la plus téléchargée ou regardée en streaming. On se souvient que le croque sept couronnes était particulièrement épicé lors du neuvième épisode de la saison trois. La sauce hémoglobine à brisée le cœur des amoureux de la famille Stark. N’y a-t-il donc pas de justice dans cet univers impitoyable ? Ceux qui ont le plus d’honneur, de parole, semblent passer inévitablement sous le couteau du coupe-jarret. La colère du spectateur monte en neige, sa soif de justice doit être étanchée. On continue de regarder GOT, nous devenons de plus en plus nombreux à suivre le combat pour le trône. Le retour de bâton est attendu. Nous croyons dur comme « fer » que le vent tournera et que le crime paiera. Le spectateur si souvent protégé derrière l’illusion du héros est désormais confronté aux dures réalités. Parfois le plus mauvais gagne ou reste impuni. Mais le pessimisme n’est pas un remède contre la naïveté, il est temps de sourire. La saison 4 pose le décor, promet des retrouvailles, rapproche les Thagariens et les Marcheurs Blancs de Port-Réal. Si la Terre est plate comme leur plateau de risk ou comme le suggère le générique, « le trône de fer » est un centre de gravité, un point convergeant, un symbole de pouvoir qui fait couler l’encre et le sang.




Rameau Antoine

mardi 1 avril 2014

Analyse et Critique - De Toutes nos Forces de Nils Tavernier


« La plus grande faiblesse vient de l’intérieur »
 

Sorti le 26 mars 2014 et réalisé par Nils Tavernier


Filmographie : Nils Tavernier a réalisé plusieurs films documentaires pour la télévision. De Toutes nos Forces est son deuxième long métrage. Aurore (2005), Le Mystère des Jumeaux (doc, 2009), Que reste-t-il de nos erreurs ? (doc, 2012) et De Toutes nos Forces (2013).

Casting : Fabien Héraud, Jacques Gamblin, Alexandra Lamy… .

À propos : Le film s’inspire de l’histoire de l’équipe Hoyt. Dick Hoyt a participé à de nombreux marathons, duathlons et triathlons, notamment avec son fils Rick. Nils recherchait auprès d’établissements spécialisés l’acteur idéal pour le rôle de Julien. A l’aide de ses vidéos, Fabien Héraud a été sélectionné.



Julien, un jeune homme de 17 ans atteint d’une paralysie cérébrale, tente de créer des liens avec un père distant. Il lui lance le défi de participer au prochain triathlon « Ironman » de Nice. Après plusieurs conflits familiaux, Julien parvient à convaincre son père de pousser leurs limites.

De Toutes nos Forces, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne profite pas de l’engouement provoqué par Intouchables et donc d’une stratégie purement commerciale. Simple, sans prétention mais aussi sans grande surprise, le réalisateur nous raconte cette histoire un peu comme une fable. Julien est habité par une volonté de fer et une persévérance sans égal tandis que son père, ancien champion « Ironman », se montre plus défaitiste. Une histoire un peu clichée qui cependant ne demeure pas moins touchante. Le caractère du personnage principal contribue à l’humour du film et montre le « pessimisme » comme seul vrai handicap. Le père, aussi sportif soit-il, parait finalement plus « incapable » depuis qu’il a perdu son travail. Il serait dur de juger le personnage aussi sévèrement, car il est lui aussi touché par le contexte actuel. C’est la capacité du réalisateur d’être cohérent avec son temps. Il permet à Julien et à sa famille de retrouver ce second souffle qui les rapproche dans des moments difficiles.

La scène où Julien s’entraîne dans sa baignoire nous renvoie au film dans lequel quatre Jamaïquains voulaient devenir les nouveaux champions de Bobsleigh. Comme l’on dit si bien, le but n’est pas de gagner mais de participer. Nils Tavernier filme les séquences à la façon d’un docu-fiction. Il représente à la fois le déroulement d’un évènement, son environnement et un fait de société.  Il n’en tient qu’au spectateur de découvrir le résultat.


Rameau Antoine










lundi 31 mars 2014

Analyse et Critique - HER de Spike Jonze

         
HER – Un Futur Proche   
  

« Une ode à la Vie et à l’Amour, une fenêtre ouverte sur le monde »
 


Sorti le 19 mars 2014 et réalisé par Spike Jonze


Filmographie : Dans la peau de John Malkovich (1999), Adaptation (2003), Max et les Maximonstres (2009), Her (2013)

Casting : Joaquin Phoenix, la voix de Scarlett Johansson, Olivia Wilde, Amy Adams, Rooney Mara.

Récompenses : « Oscar du Meilleur Scénario original », « Golden Globe du Meilleur Scénario », « le Prix d’Interprétation Féminine » au 8e Festival International du Film de Rome et de nombreuses nominations dont Meilleure Musique Originale et Meilleur Film.



Theodore Twombley (Joaquin Phoenix) travail pour une société qui propose des services d’écriture de lettres manuscrites sur le web. Malgré son don pour composer les plus belles lettres, la solitude lui pèse depuis sa séparation avec Catherine. Theodore fait l’acquisition d’un nouveau système d’exploitation, OS1, une intelligence artificielle capable d’interagir avec l’utilisateur et de bénéficier des mêmes émotions que l’être humain. Le personnage s’abandonne dans une relation avec « Samantha », l’intelligence artificielle de son OS1.

« Une claque ». Tel est le sentiment que nous laisse HER. Joaquin Phoenix dont le corps ne quitte pas le centre de la caméra, comble l’espace et l’action en laissant la voix de « Samantha » remplir les vides. Son immense appartement peu meublé fait écho avec ses états d’âmes. Le lieu reflète ce « cœur malade » dont il faut soigner le trou causé par la séparation. La voix de Scarlett Johansson s’introduit progressivement à l’intérieur de ce trou au point de devenir indispensable. Nous sommes loin de HAL 9000, l’intelligence artificielle malveillante du film 2001 : l’Odyssée de l’Espace (Stanley Kubrick). HER s’inquiète plutôt de l’éloignement entre les humains et de la place qu’occupent les nouvelles technologies. Toutes les émotions circulent entre tristesse et bonheur. C’est une façon de voir notre société qui évolue avec Internet et ses consommations quotidiennes. Nous pouvons tout faire d’un ordinateur et de chez soi, au point d’en effacer le contact avec Autrui. HER choisi pour langage « la nostalgie » (le visage de l’acteur sur l’affiche du film) et qui à sa façon, décrit son amour pour l’humanité. 




Rameau Antoine