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mardi 1 juillet 2014

NYMPH( )MANIAC – La Provocation à un maître : Lars Von Trier

 

Sorti en salles le 1er Janvier 2014 et réalisé par Lars Von Trier (-16 ans)

Filmographie : Element of Crime (1984), Epidemic (1987), Europa (1991), Breaking The Waves (1996), Idioterne (1998), Dancer in The Dark (2000), Dogville (2003), Five Obstructions (2003), Manderlay (2005), Le Direktor (2006), Erik Nietzsche mes années de jeunesse (2007), Chacun son Cinéma (2007), Antichrist (2009), Melancholia (2011), Nymphomaniac (2013)

Casting : Stellan Skarsgard, Shia Labeouf, Charlotte Gainsbourg, Jamie Bell, Willem Dafoe, Connie Nielsen, Christian Slater, Stacy Martin, Uma Thurman, Hugo Speer, Jens Albinus, Nicolas Bro, Mia Goth, Sophie Kennedy Clark, Udo Kier, Jean-Marc Barr, Shanti Roney, Jesper Christensen.

Œuvre en deux volumes. Initialement le long métrage représentait 5h30 mais le producteur a fait le choix de retirer un total de 1h30. Par la suite cela a donné 2 films. De nombreuses scènes ont été censurées mais le film reste explicite. Suite à une ordonnance en référé du tribunal administratif de Paris, Nymphomaniac a été interdit au moins de 16 ans au lieu de 12 ans.


Joe (Charlotte Gainsbourg) est recueillie par Seligman (Stellan S.) qui la retrouve blessée au beau milieu de la rue. Les deux personnages se retrouvent chez lui, en tête à tête, et passent toute la nuit à discuter de la nymphomanie de Joe. Elle raconte son vécu sous forme de chapitres. Ils débattent et se redécouvrent eux-mêmes.

Quel est ce film que le réalisateur danois le plus controversé nous balance à la figure ? Le blasphème lui sied parfaitement sans qu’on lui en tienne rigueur. Il nous manipule sans efforts à l’aide de ses nombreuses théories scientifiques et « masturbe » les esprits de sa culture. Un type capable de sortir la pire monstruosité et nous faire acquiescer comme des moutons. Il nous invite au voyeurisme en nous proposant des scènes salaces aux tendances pornographiques.

Comme un Pasolini qui crache au visage d’une société hypocrite en lui livrant Salo et les 120 jours de Sodome.  Fascinant, intéressant, subversif, sans scrupules, Lars Von Trier est un provocateur dans l’âme. Son cinéma mérite notre attention car il est de qualité. Malgré ses pertinents choix artistiques, Lars n’est pas là pour se faire des amis : ça passe ou ça casse.

Nymphomaniac est croustillant d’anecdotes violentes et sexuelles. Pour le réalisateur, Joe n’est qu’un prétexte pour dénoncer la perversité de la société. Traitée comme une dangereuse déviante, Joe déshabille le loup déguisé en agneau, elle réveille les vraies natures et révèle la part sombre qui sommeille en chacun.  Malade et incontrôlable, elle ne peut être perçue comme l’incarnation du mal. Son entourage la maintien dans ce cercle vicieux et lui rejette la faute, incapable d’assumer ses actions.

Nymphomaniac est un film qui force la curiosité et brillant. Autant vous prévenir que ce n’est pas un conte pour les enfants. Le film doit être vu, rien que pour sa « cultissime » séquence avec Uma Thruman. Mettant en question nos responsabilités et notre vigilance, Lars Von Trier tourne une scène faisant écho à l’introduction d’Antichrist. Vous serez constamment ébahis, le derrière scotché à votre chaise. Cette œuvre est la boîte de chocolats (Forrest Gump) : vous ne savez jamais sur quoi vous allez tomber !




Rameau Antoine


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