Sorti en salles le 1er
Janvier 2014 et réalisé par Lars Von
Trier (-16 ans)
Filmographie : Element of Crime (1984), Epidemic
(1987), Europa (1991), Breaking The Waves (1996), Idioterne (1998), Dancer in The Dark (2000), Dogville
(2003), Five Obstructions (2003), Manderlay (2005), Le Direktor (2006), Erik
Nietzsche mes années de jeunesse (2007), Chacun son Cinéma (2007), Antichrist
(2009), Melancholia (2011), Nymphomaniac (2013)
Casting : Stellan Skarsgard, Shia
Labeouf, Charlotte Gainsbourg, Jamie Bell, Willem Dafoe, Connie Nielsen,
Christian Slater, Stacy Martin, Uma Thurman, Hugo Speer, Jens Albinus, Nicolas
Bro, Mia Goth, Sophie Kennedy Clark, Udo Kier, Jean-Marc Barr, Shanti Roney, Jesper
Christensen.
Œuvre en deux volumes.
Initialement le long métrage représentait 5h30 mais le producteur a fait le
choix de retirer un total de 1h30. Par la suite cela a donné 2 films. De
nombreuses scènes ont été censurées mais le film reste explicite. Suite à une
ordonnance en référé du tribunal administratif de Paris, Nymphomaniac a été
interdit au moins de 16 ans au lieu de 12 ans.
Joe (Charlotte Gainsbourg) est recueillie
par Seligman (Stellan S.) qui la retrouve blessée au beau milieu de la rue. Les
deux personnages se retrouvent chez lui, en tête à tête, et passent toute la
nuit à discuter de la nymphomanie de Joe. Elle raconte son vécu sous forme de
chapitres. Ils débattent et se redécouvrent eux-mêmes.
Quel est ce film que le réalisateur
danois le plus controversé nous balance à la figure ? Le blasphème lui
sied parfaitement sans qu’on lui en tienne rigueur. Il nous manipule sans
efforts à l’aide de ses nombreuses théories scientifiques et « masturbe »
les esprits de sa culture. Un type capable de sortir la pire monstruosité et
nous faire acquiescer comme des moutons. Il nous invite au voyeurisme en nous
proposant des scènes salaces aux tendances pornographiques.
Comme un Pasolini qui crache au
visage d’une société hypocrite en lui livrant Salo et les 120 jours de Sodome.
Fascinant, intéressant, subversif, sans scrupules, Lars Von Trier est un
provocateur dans l’âme. Son cinéma mérite notre attention car il est de
qualité. Malgré ses pertinents choix artistiques, Lars n’est pas là pour se
faire des amis : ça passe ou ça casse.
Nymphomaniac est croustillant
d’anecdotes violentes et sexuelles. Pour le réalisateur, Joe n’est qu’un
prétexte pour dénoncer la perversité de la société. Traitée comme une
dangereuse déviante, Joe déshabille le loup déguisé en agneau, elle réveille
les vraies natures et révèle la part sombre qui sommeille en chacun. Malade et incontrôlable, elle ne peut être
perçue comme l’incarnation du mal. Son entourage la maintien dans ce cercle
vicieux et lui rejette la faute, incapable d’assumer ses actions.
Nymphomaniac est un film qui
force la curiosité et brillant. Autant vous prévenir que ce n’est pas un conte
pour les enfants. Le film doit être vu, rien que pour sa
« cultissime » séquence avec Uma Thruman. Mettant en question nos
responsabilités et notre vigilance, Lars Von Trier tourne une scène faisant
écho à l’introduction d’Antichrist. Vous
serez constamment ébahis, le derrière scotché à votre chaise. Cette œuvre est
la boîte de chocolats (Forrest Gump) :
vous ne savez jamais sur quoi vous allez tomber !
Rameau Antoine
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