Les
nouveaux artistes devaient faire face au Code Hays et trouver un moyen de le
contourner, ou alors ils prenaient le risque de vouloir choquer ouvertement. « Le
pouvoir politique s’est toujours assuré le contrôle idéologique de la
production grâce à la censure morale (code Hays), censure politique
(Maccarthysme), censure économique (la classification des films) ». En
1915 un arrêt de la Cour Suprême institutionnalise définitivement la censure au
cinéma en stipulant que le 7ème art « ne peut pas bénéficier de
la protection de la liberté d’expression ».
En 1921 l’ex ministre William Hays est nommé à la tête du MPPDA (Motion Picture
Producers and Distributors Association). Il instaure une charte en 1934, visant
à contrôler la censure morale. Le code Hays proscrit les images et les sujets
suivants : nudité, traite des Blanches, perversions sexuelles,
miscégénation, accouchement, situation indécente et obscène, respect de la
religion et de la nation, crime, déformations de mots. Plus exactement :
1.
Aucun
film ne sera produit qui pourrait abaisser les standards moraux de ceux qui le
voient. La sympathie du spectateur ne doit jamais être jetée du côté du crime,
des méfaits, du mal ou du pêché.
2.
Seuls
des standards corrects de vie soumis aux exigences du drame et du
divertissement seront présentés.
3.
La
loi, naturelle ou humaine, ne sera pas ridiculisée et aucune sympathie ne sera
accordée à ceux qui la violent.
Ainsi
le cinéma américain impose sous le Maccarthysme une censure au monde
cinématographique, entravant de nombreuses possibilités d’expression. Nous
pouvons penser à Hitchcock lui-même, qui essayait différentes approches
esthétiques pouvant contourner la censure. On peut prendre l’exemple d’une scène
où une femme se déshabille. Hitchcock nous montrera l’ombre au mur, à défaut de
pouvoir montrer cette scène directement. Seuls les films patriotiques, à la
manière d’un Pearl Harbor,
arrivent à débloquer un budget colossale pour leur réalisation, car ils mettent
en avant la force du pays et montre les ennemis. Ces codes perdent
progressivement de leur autorité à la suite de l’essoufflement du Maccarthysme
à la fin des années 1960. Nous assistons à un effondrement du studio system
après 1968, où un nouveau Hollywood retrouve ses marques pour renouer avec un
certain classicisme tant esthétique que narratif. Les adaptations issues de la
littérature sont mises de côté, au profit d’une production beaucoup plus jeune
et personnelle.
Le Nouvel Hollywood est constitué de grands réalisateurs tels
que : Brian De Palma, John Carpenter, George Lucas, Francis Ford Coppola,
Martin Scorsese, Stanley Kubrick, Monte Hellman, Robert Altman, Milos Forman,
Roman Polanski, George A. Romero, William Friedkin, Sydney Lumet ou encore
Woody Allen.
Ainsi que de grands acteurs : Robert De Niro, Al Pacino,
Dustin Hoffman, Jack Nicholson et bien d’autres. A la suite du Code Hays,
« Jack Valenti remplacera heureusement ce Production Code par le Rating
System, qui classe simplement les productions selon des critères liés à l’âge
du public ».
(I.T)
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