L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


jeudi 6 juin 2013

Analyse et critique d'Only God Forgives de Nicolas Winding Refn

 

 

"Ryan Gosling et la douleur fantôme"



Douleur, ou membre fantôme désigne cette sensation qu'un membre amputé ou manquant est toujours relié au corps et interagit avec les autres parties.



Résumé: Julien, son frère Billy et leur mère, tiennent un club de boxe clandestin à Bangkok qui leur sert de couverture à leur trafic d'héroïne. Un soir le frère de Julien se fait tuer pour avoir violé et assassiné une jeune prostituée de 14 ans. La mère de Julien, revenue des Etats-Unis pour assister à l'enterrement de son fils, demande à Julien de le venger. Ce dernier, victime des caprices de sa mère, est pris dans un cycle de vengeance dont la police semble tirer les épingles. Julien, sorte de "perdant" agit contre son gré. L'officier en chef du corps de la police fait respecter l'ordre en imposant son jugement et ses châtiments extrêmement violents. Julien qui donne raison à l'assassin de son frère, est rejeté par les siens, et est placé au plus haut degré de son impuissance.
 

 
Plutôt déçus, ceux qui attendaient une suite digne du film Drive. Only God Forgives ne vient pas de la même planète, mais je propose cependant d'y planter notre drapeau de cinéphile.
D'une manière générale, on peut trouver ça lourd cette recherche du mutisme chez Ryan Gosling. Nous pouvons penser: le spectateur a apprécié cet aspect dans Drive, je le lui vends triple dose. Le film peut nous laisser ce sentiment d'excès d'esthétisme et de recyclage. Pourtant le mutisme de l'acteur demeure un jeu logique dans ce dernier film de Nicolas Winding Refn.
Le réalisateur balance entre le mystérieux et le violent. Il nous offre une image à la fois barbare et divine de Bangkok. L'univers impitoyable de Bangkok provient de cette violence parsemée par la pègre, les dealers et la prostitution. Le meurtre et le crime organisé sont confrontés à une police tout aussi violente et malhonnête. Le film balance Bangkok entre ses plans au filtre rouge (pour son exotisme, sa chaleur, sa sueur et son atmosphère ensanglantée) puis ses plans au filtre bleu (pour renforcer cette impression d'une mort qui plane).
Le film est marqué par ses longueurs et ses déroulements parfois extravagants (chorégraphie au sabre). Le réalisateur veut rester proche d'un cinéma asiatique qui puise sa force dans les représentations de la nature et du divin. Il peint Bangkok, comme une jungle urbaine sans règles et limites, pourtant structurée et contrôlée par la force policière.
Nous ne montrons pas la descente aux enfers de Ryan Gosling. Bangkok ressemble déjà aux enfers pour le personnage. Prenons pour exemple ses cauchemars, lorsque son corps est placé entre les murs d'un bordel. Les motifs représentés sur les murs sont récurrents. Ils expriment à la fois cet aspect nature et jungle sauvage, mais avec du recule ressembleraient à des flammes.
Ma théorie concernant le film est: l'âme de Ryan Gosling est déjà condamnée.
Lui, ainsi que l'inspecteur sont comme des fantômes qui errent dans la ville. Julien (Ryan Gosling) n'a pas de réels buts. Son esprit est comme coincé sur Terre, et son corps ressemble plus à un corps d'emprunt. Régulièrement nous avons ces plans où l'acteur regarde ses mains qui se referment. Le cadre de la caméra coupe le reste du corps, ne montrant que les bras. Julien regarde son corps comme s'il était lui même pilote d'une enveloppe charnelle ne lui appartenant plus. Ses bras sont comme coupés, tantôt il ressent une douleur émotionnelle gardée en lui, tantôt le personnage montre l'absence d'émotions. Je n'ai pas fait référence à la douleur fantôme par hasard. En gros: Julien semblerait souffrir d'un corps qui n'est déjà plus le sien. Plutôt bizarre dans l'immédiat.
Nous ne pouvons nier que l'acteur a un rapport assez étrange avec ses mains et son corps. Dans le plan où il se met en garde, avec en arrière plan la statue divine du club de boxe, Julien est dans la répétition du souvenir et du passé. Il est présenté dans le film comme un "perdant" incapable de se venger, ni même de se battre. Probablement parce qu'il n'a plus la même maîtrise, le même contrôle de son corps qu'auparavant. Il ressemblerait plus à une âme maudite, dont la souffrance s'exprimerait à travers ses gestes et son mutisme.
L'inspecteur lui, ressemble à un autre type de fantôme. Il serait l'âme vengeresse de Bangkok. Celui qui coupe les mains de ceux qui tuent, celui qui coupe la langue de ceux qui mentent, celui qui coupe les yeux de ceux qui sont trop curieux. Le titre Only God Forgives fait écho à cet inspecteur qui n'a pas le rôle de celui qui pardonne, mais le rôle de celui qui juge. Il ne faut pas interpréter son rôle comme étant celui d'un truand, il faut le voir comme un "ange de la mort" qui possède une autre fonction que celle de dieu. Ses habits noirs affirment son rôle. Il apparaît comme le bras vengeur de dieu, un bras armé d'un sabre. Parfois il sort son sabre de nulle part, lorsqu'il le saisit derrière son dos. Il semble la faire apparaître comme par magie. Son droit d'exécuter "le châtiment" s'organise et s'exprime comme un rôle divin à travers ses chorégraphies au sabre. Nous pouvons affirmer que ce personnage est un fantôme, lorsqu'il disparaît au moment où Julien le suit dans les rues, ou lorsqu'il a la prémonition, d'une proche fusillade.
La première rencontre entre Julien et l'inspecteur est très particulière. L'inspecteur dit: "ce n'est pas lui". Par un simple regard, il reconnaît les coupables. Cela renforce le pouvoir divin de l'inspecteur. Cependant on peut l'interpréter autrement. Julien serait mort depuis qu'il a tué son père de ses propres mains, et il serait un fantôme dans un corps d'emprunt. L'inspecteur verrait en lui un fantôme, condamné et incapable de tuer à nouveau. L'inspecteur sait que Julien est un fantôme et ne voit pas en lui une menace. La critique compare le plus souvent Julien à un "perdant". Selon moi, l'impuissance, si souvent exprimée dans le film (rapport avec la mère et le frère, rapport avec la jolie prostituée), est logique car Julien n'a plus la possibilité de lever la main. Probablement était-il autrefois un tigre violent et imprévisible, il n'est désormais plus qu'une âme condamnée.
Je terminerais sur le dénouement du film qui peut sembler étrange. Julien se fait trancher (volontairement) les bras par l'inspecteur dans un décor brumeux et naturel (étrange...). Non, il ne s'agirait pas d'une punition, mais bien d'une délivrance. L'inspecteur coupe les liens que possède Julien avec son corps d'emprunt, et libère son âme afin qu'il repose en paix. Il n'est pas question d'un châtiment mais complètement l'inverse: une rédemption.

 
 

Rameau Antoine

27 commentaires:

  1. Il vit mal le fait d'avoir tuer son père de ses propres mains. C'est pour ça qu'il est mal dans sa peau et qu'il y a de nombreux plan sur ses mains. C'est également pour ça qu'il "offre" sans problème ses mains à l'inspecteur. Un peu comme un yakuza offre un doigt quand il fait une erreur. Y a pas de fantômes lol :p

    RépondreSupprimer
  2. un putain de film de merde ! jsuis dégouté d'avoir perdu 2h de ma vie ! nan mais le scenariste c'est un camé ! je deconseille !
    encire pire que Drive.. pfff , dla gerbe, t'enleve les scene inutile et c'est un courmetrage

    RépondreSupprimer
  3. Je viens de regarder le film, il dure 1 h 28, donc je ne vois pas bien comment vous avez pu perdre deux heures. Quoi qu'il en soit, une critique un peu plus constructive que "dla gerbe" ou encore "le scenariste c'est un camé !" n'aurait pas été de trop. Il me semble que vous l'avez quand même regardé jusqu'à la fin. Votre inconscient semblait donc plus intéressé, du moins, intrigué.
    Certes nous pouvons aimer ou ne pas aimer ce film, mais lorsqu'une personne tente de faire une analyse constructive, des commentaires dans ce genre, sont... comment dire... enfantins ? Inutiles ? Ils n'ont pas de sens ? Choisissez.

    Bref, passons.

    Ce film est très réussi au niveau graphique, le jeu des couleurs, l'ambiance générale guidée par la musique, le contraste entre les actions violentes du policier et sa façon délicate de chanter donnent la base. Une fois le décor planté, il ne reste plus qu'à donner le ton aux relations entre les personnages. Dans ce film, on va à l'essentiel, on ne s’attarde pas sur les dialogues, mais plutôt sur les regards, les silences, comme si le monde ne tournait plus.

    Ce qui ressort surtout de cette histoire, c'est un évènement :

    le meurtre du frère, pour avoir violé et tué une jeune fille de 14 ans. Puis vient la mère, qui revendique la vengeance (ce que l'on voit dans la plupart des films qui marchent "tu l’as tué, donc je te tue") Hors dans ce cas, le conflit qui persiste entre la mère et son fils, est entretenu par un désaccord. L'une réclame vengeance, l'autre estime que la mort était justifiée, le "donnant donnant" a déjà été effectué entre son frère et le père de la jeune fille.

    Ainsi, la mère se débrouille seule, demande l'aide d'un ami à la famille. Son fils, reste impassible, faible, silencieux, oui, une allure fantomatique le caractérise tout au long du film. Le policier, ne semble pas tout blanc non plus, ses méthodes barbares, le font passer pour le « méchant ». Néanmoins, il reste le représentant de la justice, une justice qui répond aux actes de la société avec la même férocité.
    Pour finir rapidement (on pourrait en dire tellement plus), la fin m’a surpris, mais après réflexion elle semble évidente : « Libère moi, de mes chaînes ».

    Cordialement,

    Somy

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Peut tu m'expliquer pour qu'elle raison chang lui coupe la main et pourquoi Ryan se laisse t'il faire . Merci

      Supprimer
  4. Très bonnes remarques Somy.
    Puis comme tu le dis, on peut ne pas aimer le film est particulier.

    Pour ce qui est de la notion de fantôme j'ai une petite chose à préciser: il est évident que Ghostbusters est un film sur les fantômes. Quant à ce film, il traite du "fantômal" et non du fantôme. Il ne faut pas s'arrêter à la vision d'un mec sous un drap avec deux trous pour les yeux. Qui dit fantôme, signifie que l'on confronte le monde des vivants avec celui des esprits. Je ne dis pas que cet aspect semble évident ou clair dans le film, mais aussi différent de Drive qu'il soit il fini par nous dévoiler l'univers du réalisateur. On pourrait d'ailleurs retrouver des notions de "fantômal" dans Drive... .

    Bien à vous ;)

    RépondreSupprimer
  5. Bonne analyse du film, Irish Tony. J'ai apprécié moyennement le film mais l'analyse
    est très intéressante.

    RépondreSupprimer
  6. Désolé pour cette réponse tardive...
    Comme tu peux le remarquer le personnage principal n'a plus aucune maîtrise de son corps. Il n'arrive plus à se battre comme si il ne possédait plus aucun contrôle de ses mains. Les plans que nous avons régulièrement sur ces mains, permet de les détacher du reste du corps. Le personnage semble souffrir de membres qui ne lui appartiennent plus. Notamment depuis qu'il a assassiné son père. On lui coupe les mains et il est difficile de percevoir cette action comme positive. Mais tu t'aperçois que le personnage accepte ce fait comme si il s'agissait là d'un moyen de le délivrer de ces mains mais aussi de laver ses pêchés. C'est la culture asiatique qui fait tout le reste...

    RépondreSupprimer
  7. Il y'a une autre piste d'interpretation du film lorsque l'on est au fait des pratiques visant l'élévation de la conscience. Déja le film dans son entierreté joue sur la symbolique et l'onirisme plus que sur l'action factuel et intellectuellement réfléchi.
    Jason en a trop vue et reste en retrait tout du long il est pris dans le nihilisme le plus total et la seul chose pouvant faire encore réagir ce qui reste de son esprit et son rapport au femme symbolisé par son rapport à sa mère et à la callgirl.
    Il aspire aux femmes et c'est ce qui maintient sa conscience dans l’apathie dans laquelle elle se trouve. D'une par il les désire d'autre par il en a peur. En fait
    elles symbolise son propre inconscient dans lequelle il y'a ses peur (sa mère tyrannique) et ces désire (la callgirl qu'il maltraite). Bref elles sont la forme que prend ses névrose intérieur dans la réalité du film.
    Dans ce contexte l'inspecteur prend la figure du maitre qui le libére de ces démon en tuant sa mère et en lui coupant les mains.
    Ce dernier acte d'initiation n'est pas pris au hazard car dans toute les tradition spirituel authentique il ne s'agit pas de faire mais d’être et du coup sans ses main il ne peut plus qu’être.

    RépondreSupprimer
  8. Tout à fait. Ce rapport au sexe et à la femme sont très importants, surtout lorsqu'il introduit ses mains dans le corps tranché de sa mère.

    RépondreSupprimer
  9. Bonjour à toutes et à tous,

    Critiques assez intéressantes mais que je ne partage pas spécialement. Selon moi, l'enjeu du film se situe à la fois dans la libération du protagoniste principal et l'idée de justice. Si la libération du personnage réside dans une analyse psychologique de son état ( emprise sexuelle et physique de sa mère sur son fils), l'idée de justice se perçoit à travers la dialectique déterministe et individualiste ( l'acteur est à la fois l'auteur de ses actes mais en est également passif à travers sa condition sociale et son habitus hérité de sa mère). Voilà pourquoi, le "justicier" ne le tue pas mais en fait un mutilé.

    RépondreSupprimer
  10. Pouvez vous m'expliquez le rôle de la fille? Je n'est pas vraiment compris sa présence.

    RépondreSupprimer
  11. Je pense que la fille était juste là pour permettre au personnage principal de faire bonne figure auprès de sa mère. Mais on sent qu'elle n'a pas vraiment d'importance dans l'histoire. Au fur et à mesure mes souvenirs sont flous, je dirais justement qu'elle est apparaît pour montrer qu'elle n'est pas à sa place dans l'univers de Julien.
    Elle est là peut être pour combler un manque ou répondre aux besoins du personnage parfois à la recherche de quelque chose de doux et tendre.

    RépondreSupprimer
  12. bonjour à tous, j'ai beaucoup aimé cette analyse du film (que je trouve très profond et esthétique au possible), bien que je ne partage pas l'idée des fantômes mais cela reste une comparaison plausible. A la base je me permet de poster ce commentaire pour poser une question qui m'est restée à la fin du film et espère que vous pourrez m'éclairer : comment expliquer la demande de julien visant à se battre (et prendre une sacrée correction au passage^^) avec Mr Bruce li? c'est quelque chose que je n'ai pas compris et qui m'a choqué quand j'étais sur ce passage, julien restait droit jusque là sur le fait que son frère méritait ce qui lui est arrivé. volonté de surmonter son impuissance? réelle vengeance? pétage de plomb tout simplement?
    ah oui et une dernière chose : pourquoi diable invite t-il cette fille pour dinner avec sa mère? c'est une deuxième chose qui trotte dans ma tête ;)
    merci d'avance, cordialement

    RépondreSupprimer
  13. PS : désolé pour la dernière question, j'étais trop hâtif et n'avait pas encore lu les derniers commentaires

    RépondreSupprimer
  14. La mère de Julien le pousse à se venger. Tôt ou tard il serait confronté à se battre contre ce policier. La réalité c'est que Julien ne veut pas venger la mort de son frère car il estime qu'il a mérité son sort. C'est sans motivation qu'il se bat. Encore une fois c'est un ordre qui l'y oblige. Après sa manière d'essayer de se battre est étrange. Cela te donne l'impression que son corps est en panne, comme si il avait perdu l'usage de ses poings par exemple. Quelque part (et je reviens sur l'aspect fantôme) je pense qu'il réagit comme s'il était sous l'emprise d'une malédiction. Le spectateur ne voit jamais Julien se battre avec perfection. C'est sa mère qui nous le précise quand elle le compare à une bête ou un tigre. Julien cache probablement son jeu ou tout simplement quelque chose le retient. Puis bon le policier c'est effectivement un expert du combat. Il est intouchable, il se volatilise comme il veut. Quand tu affronte un dieu de la mort (sorte de shinigami) j'ai du mal à penser que tu puisse l'atteindre de toute façon. Il a l'air immortel. Pas une seule égratignure. Il faut comprendre que globalement Julien n'est jamais à sa place. Je maintiens l'idée d'une douleur "fantôme" qui l'habite parce qu'il n'a plus aucun contrôle sur son corps

    RépondreSupprimer
  15. Ou alors (une autre possibilité m'est venue) Julien par son attitude, veut faire comprendre au policier qu'il n'a aucune volonté de se battre réellement...

    RépondreSupprimer
  16. merci pour tes réponses et éclaircissements, j'adhère à tout ça et je t'en remercie! c'est la première fois que je laissais un commentaire après avoir vu un film et je dois avouer que je suis ravi de pouvoir partager comme ça notre passion du cinéma! ton analyse est géniale (dans les commentaires, si j'ai bien compris l'analyse principale est d'un autre auteur qui est tout aussi plaisant à lire) j'aime beaucoup l'ouverture d'esprit, tu laisse libre cour aux interprétations!
    les compliments d'un simple fan de cinéma

    RépondreSupprimer
  17. Tout le plaisir est pour moi. Merci à toi. I.T

    RépondreSupprimer
  18. Pour moi celui qui se prend pour Dieu, c'est Julian lui-meme !
    Après une execution active de son père il passe à une execution passive de son frère puis de sa propre mère.
    Mais je vois en lui cette ame tourmentée, angélique meme, assoiffé de Justice entre le vouloir de donner la mort par ses propres mains à un père qui probablement le méritais mais néanmoins s'en vouloir et chercher la délivrance en demandant une horrible mutilation, et le vouloir de donner la mort de facon passive en utilisant les services d'un bourreau (Policier), faisant executer d'abord son frère rival et malsain, et par la suite sans pitié faire executer sa mère indigne alors qu'elle le suppliait. Surtout pour lui avoir volé son Amour maternelle vital à son épanouissement.
    Pour moi tout tourne autour d'une relation terriblement conflictuelle d'un fils malchanceux (injustement indésirable avant sa naissance) paradoxalement très digne en quete d'une justice, car issu de parents indignes. La vraie symbolique du film on la voit quand de la meme lame du bourreau il etripe sa propre mere morte et lui arrache de ses propres mains les entrailles qui l'ont porté et demander par la suite une double délivrance avec la meme lame !! Brrr ! vraiment surréaliste.
    Dave

    RépondreSupprimer
  19. J'apprécie ton point de vue, qui selon moi est très certainement proche de la vérité. Comme toujours il y a cet aspect dans le film qui est laissé à un monde plus spirituel et divin. Un film qui probablement continuera de faire couler de l'encre

    RépondreSupprimer
  20. Merci pour ton appréciation !
    à vrai dire je pense que nous les hommes on est tous plus ou moins des fils à mamans. Nous dépendons tous +/- viscéralement de ces femmes que malheureusement nous désirons et haïssons à la fois.
    Personnellement j'aimerais bien de temps à autres m'en défaire un peu de cette addiction.
    Cette perpétuelle quête de justice vis à vis d'elles que nous quémandant est pour moi l'une des grandes énigmes de l'Homme.
    Dave

    RépondreSupprimer
  21. Julian/Oreste tue son père. Les Érinyes/la Police le poursuivent, le rendent délirant par moment. Le chef de la Police/Appolon l'absout en le privant de ses mains, seules responsables de ses méfaits.(Meurtres du père, de son homme de main qui tue le femme du policier) Julian/Oedipe et sa mère ont des rapports incestueux, fantasmés : le coït avec sa mère quand il l'ouvre de son sabre et plonge sa main dans son ventre. Julian a une angoisse de castration : ses mains/penis doivent être attachées car si elles/il penètrent la femme, au bout du tunnel noir (vagin), le sabre s'abat (castration). Julian/Macbeth voit toujours du sang sur ses mains (lavabo). Ce film fourmille de réferences variées.
    L'unité entre tous ces "indices" est que Julian est schizophrène : froideur et mutisme du personnage qui se regarde commettre des horreurs. Il ya une dissociation entre son esprit et son corps qui est la définition même de cette psychose.
    Ce film est bon (bien construit et juste) et beau ( beauté glacée des images).

    RépondreSupprimer
  22. j'ai une petite question également, considérons le fait que l'homme l'ait "aboli" de ses péchés en lui tranchant les avant bras, et considérons le fait que selon vous, Only God Forgives montre que l'homme en question ne pardonne pas mais au contraire "juge". Si cet homme finalement pardonne à Julien e lui tranchant les bras, dans ce cas ne serait-il pas correcte de sous entendre que cet homme de justice n'est au final autre qu'un "représentant de Dieu". Ou bien au contraire pouvons nous penser que l'homme agit uniquement par pur et simple justice, tu as tué je te coupe les bras, et non pas par libération, ce qui rendrait le titre du film plus plausible...

    RépondreSupprimer
  23. Ce qui est sur, c'est qu'à aucun moment on ne montre un Dieu. Si tu entres dans le domaine des croyances, on peut dire d'une certaine façon que chacun voit midi à sa porte. On tourne autour de suggestions et de manifestations qui nous paraissent divines. Le film n'essaye pas d'expliquer si Dieu est bon ou pas, mais que l'inspecteur applique effectivement sa vision de la justice en utilisant de vieilles traditions: couper la langue quand tu mens, creuver les yeux quand tu es curieux... . L'inspecteur tue toute personne qui a déjà tuée. Julien a déjà tué plusieurs personnes, au moins deux, il mériterait de mourir autant qu'un autre. Mais ce n'est pas le cas. L'inspecteur tranche les mains de Julien, ce qui est plutôt une faveur de sa part quand on connaît le personnage. Plusieurs situations montrent l'inspecteur comme une personne peu ordinaire, à se demander si il n'est pas "l'envoyé de la justice". Imaginons que Dieu décide du sort et que l'inspecteur applique la sentence. Julien se fait seulement couper les mains peut être parce qu'un Dieu en a donné l'ordre au policier. Le titre du film est selon moi la conclusion de ce film. Après concrètement rien ne nous dit qu'il y a un Dieu et que ce policier est juste un gros prétentieux qui se croit tout permis. Après comme je l'ai déjà dit, il faut se renseigner de la nature des croyances autour de Bangkok.

    RépondreSupprimer
  24. En fait je dirais même qu'on est tous d'accord pour penser cela de l'inspecteur. Mais je m'intéresse surtout au comportement et à l'attitude de Julien. Le policier, en noir, applique sa justice, bras droit d'un Dieu... ok je pense qu'on l'a tous compris. Moi ce qui m'arrête c'est Julie, entièrement silencieux, incapable d'utiliser son corps convenablement, la façon dont il regarde l'inspecteur. Il n'a rien de "vivant". Donc certes, il se fait couper les bras car Dieu lui pardonne et l'inspecteur ne le tue pas. Mais Julien a un rapport particulier avec son corps. la façon dont on montre ses mains, cela donne le sentiment qu'il ne peut plus se contrôler, qu'il est maudit ou autre. Je crois que Julien est dans l'attente d'un jugement qu'il n'a jamais reçu. Et Bangkok ressemble pour moi au lieu du Purgatoire. Par les choix qu'il fait pendant le film, Dieu accède à sa requête et le libère de son corps "maudit".

    RépondreSupprimer
  25. Bonjour, d'après moi, l'auteur de l'article qui suit me semble bien plus proche de ce que le réalisateur a voulu partager : https://www.odysseeducinema.fr/film.php?id=466

    RépondreSupprimer
  26. Cette analyse est très intéressante et éclaire certain coin d’ombre.

    RépondreSupprimer