AMERICAN
HORROR STORY – L’évènement de Ryan Murphy et Brad Falchuk
« Est-ce
que American Horror Story Coven
Saison 3 sera à la hauteur des deux premières ? Les Sorcières de Salem en
désenchantent certains ».
C’est
en octobre prochain que sortira le coffret DVD de la troisième saison. Diffusée
pour la première fois en 2011 avec AHS (American
Horror Story) Murder House puis en 2012 avec AHS Asylum, les créateurs de Nip/Tuk
ont réunis 5,5 millions de téléspectateurs américains avec le pilote du
troisième volet.
Le
public se sent moins conquit par la dernière saison qui ne semble pas autant
effrayer et tenir en haleine que les deux précédentes. Ryan Murphy et Brad
Falchuk se sont proposés comme les « pères castors » de l’histoire
d’horreur. La série Creepshow
fonctionnait déjà sur ce principe des petites histoires racontées par l’amusant
squelette tenant son livre. Les épisodes Creepshow
arrivaient à surprendre et n’étaient pas accessibles à un jeune public. AHS peut être perçue soit comme le plat
réchauffé des récits connus qui constituent notre culture fantastique ou bien
comme un hommage à l’ensemble de ces histoires, mis en scène à l’aide d’un fil
rouge qui rassemble à chaque saison le même casting (ou presque) d’acteurs.
L’idée d’AHS est très commercial car
ils exploitent de grands classiques de la littérature ou du cinéma : Amityville, L’Exorciste, La Dalhia Noir,
Poltergeist, Massacre à la tronçonneuse, A
la rencontre du troisième type, Les
Sorcières de Salem, Le Sixième Sens,
Frankenstein et bien d’autres.
Cette
série a pour avantage de se renouveler à chaque saison ce qui lui permet autant
de durer, que de s’arrêter si elle ne marche plus. Autrement dit, un projet
commercial sans trop de risques sur le long terme.
Puisqu’il
faut changer d’histoires à chaque saison, il y a un risque que le
téléspectateur soit moins sensible aux derniers choix. Murder House et Asylum
mettaient en avant des personnages principaux qui sont devenus victimes de leur
environnement. La famille qui emménage dans la maison du premier AHS ne s’attendait pas à toutes ces
apparitions et les malades de la saison 2 n’imaginaient pas toutes les
expériences qui se passaient au sein de l’asile. La saison 3 est vécu du côté
des Sorcières, elles sont donc potentiellement les dangers. La surprise est
moins grande. Sans la comparer à la série Charmed
ou Buffy, les Sorcières de Salem et
la magie vaudou sont des choix qui en valent bien d’autres.
N’oublions
pas qu’avec Nip/Tuk les créateurs de
la série se laissaient aller à une ambiance complètement déjantée entre humour,
gore et sexe. Il faut regarder AHS
comme quelque chose d’entièrement décalée, cuisinée à cette sauce qui leur plait
tant.
Le
plus gênant est d’appeler cette série « American »
Horror Story, alors qu’ils s’inspirent également de légendes étrangères
comme Le Minotaure. On abandonne cette fois la folie au profit de la magie. Les
deux premiers univers étaient probablement plus oppressants, mais il y a tant à
exploiter des films de Sorcières. Rosemary’s
Baby de Roman Polanski ou Suspiria
de Dario Argento sont des films efficaces autour de la sorcellerie. Plus
récemment sorti en DVD en octobre 2013, pour ceux qui seraient friands des
serviteurs de Satan, le dernier film de Rob Zombie The Lords of Salem un film horreur underground qui en vaut le
détour.
Film
sorti en DVD en octobre 2013 et réalisé par Rob Zombie.
Filmographie : La Maison des 1000 Morts (2003), The Devil’s Rejects (2005), Halloween
(2007), Halloween 2 (2009), The Lords of Salem (2013)
Casting : Sheri Moon Zombie
Rob
Zombie a formé le groupe de Metal Punk Psychédélique White Zombie dans les années 80, ils se sont séparés en 1996. Le
chanteur musicien a continué de travailler pour la télévision et le cinéma. Son
univers s’inspire des films d’horreurs, notamment du film White Zombie avec Béla Lugosi et des grands groupes de hard rock,
Metal, trash. Le Satanisme est son sujet favori, qu’il pimente avec un genre
porno/violent.
Résumé : En 1692, lors de la
chasse aux sorcières de Salem, un groupe de femmes au service de Satan sont
capturées et brûlées vives par les Seigneurs de la ville. Avant de mourir elles
lancent une malédiction qui touchera les descendants des persécuteurs. Heidi, (la)
personnage principal des temps modernes, anime la station de radio WIQZ de
Salem. Elle reçoit un jour une boîte mystérieuse contenant un vinyle d’un
groupe appelé « The Lords ». En l’écoutant et en la diffusant, la
musique agit sur les esprits et provoque de terribles évènements.
Rob
Zombie marque le film d’horreur d’un style nouveau qui tourne autour du diable,
du rock et d’une image Pop Art. Il use de néons, de costumes et maquillages de
scènes, de décors factices qui alimentent l’imaginaire. Cette magie créée à
partir de rien et du montage filmique nous renvoie à la chambre d’Heidi,
décorée de la célèbre lune de George Méliès et de différents meubles lumineux.
Il réutilise également de célèbres plans de films d’horreurs qui placent le
réalisateur avant tout comme un fan. Un monde dans la consommation des
« masses culturelles », comme Quentin Tarantino s’approprie à sa
façon un univers rétro, post moderne.
Rameau
Antoine