L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


jeudi 13 décembre 2012

Cogan Killing them Softly

 
Film d'1h37 réalisé par Andrew Dominique avec Brad Pitt, Ray Liotta, Richard Jenkins.
 
 
 
Filmographie:
 
-Chopper (2000)
-L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007)
-Cogan: Killing them Softly (2012)
 
 
 
 
 
Malgré la bonne gueule de Brad Pitt et sa toute récente prestation publicitaire pour Channel 5, Cogan est tout de même un film qui sent bien la poudre et l'hémoglobine. Bien que la violence soit extrêmement stylisée, elle ne demeure pas moins à être préservée des jeunes enfants.

Deux hommes, se servent comme prétexte, l'ancien coup monté d'un gérant de tripot pour pouvoir retourner le second braquage contre lui. Pensant qu'ils ne seront pas soupçonnés, un tueur (Brad Pitt) est engagé pour se débarrasser de ceux qui ont faits ça. Jackie Cogan devine aisément que le gérant du tripot (Ray Liotta) qui a eu la bêtise de révéler son coup monté comme si il s'agissait d'une bonne farce, ne serait pas assez stupide pour provoquer deux fois la même chose. Cependant il reconnaît qu'il serait bon pour les affaires de tous, d'éliminer le gérant ainsi que les braqueurs. Jackie règle le problème assez aisément après avoir conclu un marché.
 
Mon avis sur le film est très positif et je donnerais les raisons en quelques points:
 
-Brad Pitt dans un rôle qu'il porte assez bien, et ne monopolisant pas l'histoire
 
-Des dialogues biens construits et une dernière scène faite pour rester graver dans vos mémoires
 
-Un contexte assez contemporain, il s'agit de la période des élections présidentielles Obama vs Bush
 
-Le tueur met en avant ses talents  et le meurtre comme un métier bien réglementé et réfléchit qui élabore des stratégies autour du business, de la politique et du rapport entre les Hommes
 
-Une séquence très originale dans la présentation esthétique d'un homme sous l'emprise de la drogue
 
-Une magnifique cristallisation de la mort (je ne citerais pas la victime). Le bris de verre, les tirs de balles au ralentis transforme l'acte meurtrier en un instant magnifique comme si il s'agissait d'une chute de flocons de neige. La mort devient un Art et le meurtre cherche à provoquer une fascination entre le spectateur et Brad Pitt.
 
-Le retour de Ray Liotta
 
-Un film pas très long, qui ne nous ennui pas.
 
 
Inconvénient:
 
-La seule chose que demande le film, c'est du recule pour accepter le meurtre comme un effet esthétique. Et non seulement des actes violents.
 
 
 
 
 
 
Le film méritait bien sa place dans la compétition. Je ne peux que vous le conseiller. (A.R)


vendredi 7 décembre 2012

Le Code Hays


Les nouveaux artistes devaient faire face au Code Hays et trouver un moyen de le contourner, ou alors ils prenaient le risque de vouloir choquer ouvertement. « Le pouvoir politique s’est toujours assuré le contrôle idéologique de la production grâce à la censure morale (code Hays), censure politique (Maccarthysme), censure économique (la classification des films) ». En 1915 un arrêt de la Cour Suprême institutionnalise définitivement la censure au cinéma en stipulant que le 7ème art « ne peut pas bénéficier de la protection de la liberté d’expression ». En 1921 l’ex ministre William Hays est nommé à la tête du MPPDA (Motion Picture Producers and Distributors Association). Il instaure une charte en 1934, visant à contrôler la censure morale. Le code Hays proscrit les images et les sujets suivants : nudité, traite des Blanches, perversions sexuelles, miscégénation, accouchement, situation indécente et obscène, respect de la religion et de la nation, crime, déformations de mots. Plus exactement :

1.      Aucun film ne sera produit qui pourrait abaisser les standards moraux de ceux qui le voient. La sympathie du spectateur ne doit jamais être jetée du côté du crime, des méfaits, du mal ou du pêché.

2.      Seuls des standards corrects de vie soumis aux exigences du drame et du divertissement seront présentés.

3.      La loi, naturelle ou humaine, ne sera pas ridiculisée et aucune sympathie ne sera accordée à ceux qui la violent.

Ainsi le cinéma américain impose sous le Maccarthysme une censure au monde cinématographique, entravant de nombreuses possibilités d’expression. Nous pouvons penser à Hitchcock lui-même, qui essayait différentes approches esthétiques pouvant contourner la censure. On peut prendre l’exemple d’une scène où une femme se déshabille. Hitchcock nous montrera l’ombre au mur, à défaut de pouvoir montrer cette scène directement. Seuls les films patriotiques, à la manière d’un Pearl Harbor, arrivent à débloquer un budget colossale pour leur réalisation, car ils mettent en avant la force du pays et montre les ennemis. Ces codes perdent progressivement de leur autorité à la suite de l’essoufflement du Maccarthysme à la fin des années 1960. Nous assistons à un effondrement du studio system après 1968, où un nouveau Hollywood retrouve ses marques pour renouer avec un certain classicisme tant esthétique que narratif. Les adaptations issues de la littérature sont mises de côté, au profit d’une production beaucoup plus jeune et personnelle.
Le Nouvel Hollywood est constitué de grands réalisateurs tels que : Brian De Palma, John Carpenter, George Lucas, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Stanley Kubrick, Monte Hellman, Robert Altman, Milos Forman, Roman Polanski, George A. Romero, William Friedkin, Sydney Lumet ou encore Woody Allen.
Ainsi que de grands acteurs : Robert De Niro, Al Pacino, Dustin Hoffman, Jack Nicholson et bien d’autres. A la suite du Code Hays, « Jack Valenti remplacera heureusement ce Production Code par le Rating System, qui classe simplement les productions selon des critères liés à l’âge du public ».



(I.T)
 

L'histoire du Nouvel Hollywood

Ce qu’on appelle le Nouvel Hollywood, est cette période qui se déroule de la fin des années 1960 jusqu’au début des années 1980.
 
 
Nous pouvons parler là d’une crise dans le cinéma américain qui amena plusieurs changements. Une crise >> culturelle, >>politique et >>économique qui a conduit l’industrie cinématographique jusqu’à une transformation des idées dans le cinéma hollywoodien.
Il ne s’agit plus de l’âge d’or du cinéma américain, qui est à présent révolu, mais nous pourrons appeler ceci une résurrection d’Hollywood après plusieurs années de contrôle  par le gouvernement sur l’industrie du cinéma.
Avant de devenir un phénomène de contre-culture, le pouvoir du cinéma fut en perte de vitesse suite à une succession d’évènements graves.
 
Une crise économique ---> la montée du chômage, la baisse des salaires et la hausse de l’inflation. Les Etats-Unis connurent pour la première fois, leur premier grand déficit commercial. Nixon décida de suspendre la convertibilité de l’or en dollars.
 
Une crise politique ---> le scandale du Watergate qui se termina sur la démission du président Nixon. Mais le plus difficile pour le pays, fut l’expérience de la Guerre du Vietnam. Une guerre qui tua un nombre important de soldats américains et une guerre qui fut très coûteuse. Cette guerre qui dura de nombreuses années, ne produisit que des pertes et des désenchantements au sein du peuple américain.

Le peuple américain confronté à une guerre psychologique, se mit à tenir le gouvernement pour responsable. Le pays provoqua une perte de confiance générale et des sentiments de révolte.
Selon eux, ils perdirent en crédibilité. Les disfonctionnements du système furent pointés du doigt, et le gouvernement dut faire face à plusieurs manifestations.
Le Nouvel Hollywood connaît deux phases dans sa construction :
-une première entre 1967 et 1971 qui furent le moment de l’euphorie, de la dépense et de l’explosion.
-Puis une deuxième phase entre 1972 et 1979 qui furent le moment du désenchantement, de l’épuisement et du refroidissement.
 
Les Américains se rebellèrent contre un système qu’ils considérèrent trop autoritaire, contrôlant tout. Une vague de liberté d’expression éclata, allant aux limites du politiquement correct. Une ère de contre-culture commença, et notamment au sein de l’industrie du film, où les réalisateurs cherchèrent à devenir les maîtres de la production cinématographique hollywoodienne.
Ce fut la naissance: de figures marginales, une avancée de la violence et du sexe dans les films, un scepticisme chronique à l’égard de toute forme d’autorité, un irrespect des règles classiques, l’idée d’un cinéma comme médium. Nous pouvons sans doute voir à travers le Nouvel Hollywood, le désir et la motivation de produire un cinéma libre et sans limites, à la manière de la Nouvelle Vague et du néo-réalisme italien.
 
 

Quelques films du Nouvel Hollywood

 
 
Le Nouvel Hollywood devient la preuve d’un certain obscurantisme au sein des Etats-Unis. Les populations se mettent à voir le mal un peu partout, à se méfier des institutions, des services publics, de l’autorité et de la politique.
Les réalisateurs, mettent en scène cette société dans laquelle nous ne sommes pas en sécurité, qui nous met à l’écart ou voire nous rend criminels.
Je pourrais citer par exemple:
 
-Serpico de Sydney Lumet dans lequel le personnage d’Al Pacino est en conflit avec la police corrompue
 
-Vol au dessus d’un nid de coucou d’un nid de coucou de Milos Forman, avec Jack Nicholson, sujet aux mauvais traitements au sein d’un hôpital psychiatrique
 
-Taxi Driver de Martin Scorsese, avec un Robert De Niro, marginalisé, solitaire, en proie à la violence et à la déchéance des populations
 
-L’Inspecteur Harry de Don Siegel, avec un Clint Eastwood, vétéran de la guerre du Vietnam, qui réalise cette montée du crime, fait face à l’apparition de dangereux tueurs et autres traffics de drogue.
 
 
 
 
 
 
 
(A.R)

La Chambre Rouge

Twin Peaks de david Lynch
 
 
Je vous donne le lien d'une vidéo, présentant la première apparition dans le rêve de l'Agent Cooper, de "la chambre rouge".
 

 
 
A partir de cela, nous tenterons de décrire les scènes de "la chambre rouge" du dernier épisode (épisode 29)
 
 
>>>Attention ce qui suit est un SPOIL !!!<<<
 
Quelques explications pour la vidéo ci-dessus:
 
 
 
-Dale Cooper s'endort, il se retrouve dans cette salle d'attente entourée de rideaux rouges
 
-Flashs sur le meurtre de Laura Palmer (Laura Palmer a été tuée par son père, possédé par l'esprit de Bob, un esprit diabolique de la forêt)
 
-L'homme à la barbe et à la chemise noire est le pire ennemi de Cooper, grand tueur et grand génie, il faisait parti du F.B.I. il est de retour pour se venger de Cooper, car ce dernier est sorti avec la femme qu'il aimait.
 
-Le feu marche avec moi : slogan démoniaque de l'esprit de Bob
 
-L'homme chevelu est Bob, certainement un ancien habitant et tueur de Twin Peaks dont l'esprit a survécu
 
-Dans la chambre rouge, Cooper semble vieux ou consumé de l'intérieur
 
-Le nain (symboliquement le diablotin) est sujet à un phénomène de retour en arrière, ses phrases semblent saccadées et inversées. Il se frotte les mains car il témoigne d'une terrible chose produite ou à venir
 
-L'esprit de la défunte Laura Palmer est avec eux
 
-Une ombre non identifiable circule derrière le rideau
 
-Nous identifions à travers la voix du lutin et de Laura, une manière propre de parler chez les esprits, comme quelque chose en perte d'identité, des fantômes dont l'esprit circule qu'à moitié sur Terre
 
-Des éclairs venant du hors champ, s'agit-il de flashs photographiques, de l'action d'un stroboscope qui sature notre vision des choses ?
 
-Laura révèle l'identité de son meurtrier à Cooper, mais celui ci l'oubliera à son réveil
 
-Réveil brusque de Cooper
 
 
 
 
 
Voici quelques éléments et mystères à élucider. (A.R)

jeudi 6 décembre 2012

Qu'est-ce que le 4K ?

J'ai pu assister récemment, comme l'indique l'article précédent, à la séance de Skyfall. Le dernier James Bond a été projeté dans un très grand cinéma en version 4K. Cette séance a été un échec, parce que l'image sautait tout le temps ou parfois même s'arrêtait. Quoi qu'il en soit, cela détruisait toute l'attention et la qualité du film.

Pour la première fois j'assiste à du 4K, mais pouvons nous expliquer facilement ce que c'est ?

J'aimerais dans un premier temps vous conseiller un autre livre très intéressant.
Il s'agit de 170 pages environ sur Le Déclin de l'Empire Hollywoodien, écrit par l'artiste et le philosophe Hervé Fischer, publié en 2004, chez vlb éditeur.
 
 

Grâce à ce livre qui décrit assez bien l'évolution du cinéma américain et des nouvelles technologies, nous trouvons la réponse à la question du 4K, concentré en 4 pages (à la page 108 "Holly wired ou la fatalité).

 
 
 Voilà, en espérant que ceci vous donnera quelques réponses. (A.R)

 

samedi 1 décembre 2012

Critique de Skyfall

Comment tirer droit ?

Skyfall puise sa grandeur sur les mêmes stratégies qu’un Batman the Dark Night. Un enfant orphelin, qui se cache, associé et habitué à l’ombre. Il y a cette idée de revenir aux sources, aux origines pour mieux comprendre le mal qui ronge la société. 007, un vieux de la vieille comme on dit, fait ce pèlerinage intérieur afin de s’adapter à ses nouveaux ennemis. Il fait ce « retour à la genèse » dans le but d’aborder les nouveaux obstacles malgré les cheveux blancs qui s’accumulent sur sa tête. Puis nous avons cette figure atypique de Javier Bardem, cet ennemi venant de nulle part, tantôt attachant, tantôt repoussant, qui est là pour rappeler ce que fut la Guerre Froide, et qu’il s’agit à présent d’une menace provoquée par une poignée d’individus sans visages, appelés terroristes. Bardem produit cette image auto-emblématique comme le fit Le Joker. En quelque sorte, ils sont les « méchants d’orange mécanique » des temps modernes. Le méchant crée une certaine fascination chez le spectateur, phénomène assez caractéristique ces dernières années. Skyfall comble le grand public, par ses coups de théâtre, sa profondeur dramatique et sa capacité de se renouveler. Mais nous perdons tout de même une notion, celle de « l’agent secret ». Je ne citerais aucun exemple afin de ne rien trop révéler. Mais les courses poursuites dans les capitales à en déformer son paysage, brise plutôt les codes du dandy discret. J’ai cru voir une scène semblable à Taken 2, à Istanbul. Le paradoxe du James Bond contemporain est d’être attaché aux traditions de sa nation et à ses méthodes, et pourtant il y a une totale métamorphose du personnage dénaturant ce qu’il fut à l’origine. Certes le clin d’œil lors du retour d’une certaine voiture accompagnée de la légendaire musique donne (se dit-on enfin) la larme qui manquait au fan. Daniel Craig est certainement le bon successeur pour représenter James Bond. A un détail près : je lui enlèverais bien ses gants de boxe pour lui apprendre à visser un silencieux à son arme. J’exagère. Comme le dit Javier Bardem, il y a tout de même de quoi vous faire « Bonder ». 

Curieuses coïncidences cinématographiques


Vous me direz peut être que je suis le dernier à m’en être rendu compte (vous les cinéphiles), quoi qu’il en soit pas plus tard qu’hier je décide de regarder « l’Oiseau au plumage de cristal » de Dario Argento. Ma grande surprise était celle du générique de début. Nous avons le point de vue subjectif d’un appareil photographique qui semble suivre une femme pour en faire plusieurs clichés. Pendant ces prises de vue, on entend une douce musique enfantine, probablement le travail d’Ennio Morricone. On apprend au fur et à mesure, que ces photos sont prises par le tueur en série du film, qui « éternalise » la figure de ses prochaines victimes. Tout de suite je pense à un clin d’œil, et plus particulièrement celui au beau milieu de « Boulevard de la mort » de Quentin Tarantino, quand le tueur photographie ses prochaines victimes. Nous retrouvons le même point de vue subjectif, celui de l’appareil, ainsi que la même musique. D’ailleurs « l’Oiseau au plumage de cristal » est constitué par les mêmes musiques d’ambiance. Non disons plutôt que « Boulevard de la mort » reprend les mêmes sons, pour instaurer ce suspense à la Argento. Il est inévitable pour moi de dire, que Tarantino fait un clin d’œil au cinéma italien, et surtout qu’il s’inspire du genre suspense-horreur de la même façon. On connaît Tarantino pour sa relation avec le western spaghetti dont Sergio Leone fut clairement le père fondateur. On connaît donc les goûts du cinéaste américain pour une ambiance à l’italienne et pour les musiques de Morricone. Quels clins d’œil nous cache encore le cinéphile américain ? Nous découvrons avec du recule, le lieu de la source qui inspira « Boulevard de la mort ». Il y a peut être une piste à suivre d’avantage.

vendredi 9 mars 2012

West Side Story

 

Film américain. Comédie musicale, dramatique de 2h31 réalisé par Robert Wise et Jerome Robbins en 1961. Avec Nathalie Wood, Richard Beymer, George Chakiris, Rita Moreno, Russ Tamblyn, Simon Oakland, Ned Glass et William Bramley. Sorti le 1er mars 1962.

 
Filmographie :

West Side Story (1961)
Un violon sur le toit (1971)


West Side est un quartier de New York où deux gangs s'affrontent continuellement pour des histoires de territoires. Nous avons les blancs américains nommés les Jets et les immigrés de Porto Rico, les Sharks. Il existait une période fortement marqué par ces gangs, constitués d'orphelins, d'enfants délaissés et livrés à eux mêmes, ou dont les parents sont en difficulté d'insertion sociale. Marginalisés, ils ont pour seule force, l'appartenance à un groupe. Le conflit entre les Jets et les Sharks est une question de nationalité, de couleur de peau et de culture. Ils se battent régulièrement pour défendre leurs coins de bitume. L'affrontement, les duels sont mis en place par une série de chorégraphies ou ce qu'on appellerait aujourd'hui des "battle de danse". Dans le film, les deux clans décident de s'affronter une bonne fois pour toute, pour déterminer qui sont les plus forts et dans leur droit.On peut faire un parallèle avec le film Les guerriers de la nuit (The Warriors) ou bien quelque chose de plus british Orange Mécanique de Stanley Kubrick.



Le film joue sur des formes théâtrales, des espaces scéniques très larges mais se base également sur l'histoire de Roméo et Juliette de William Shakespeare. Le chef des Jets fait appel à l'un de ses anciens membre, Tony, pour participer à un bal et à un conseil de guerre. En face les Sharks dont Bernardo est à la tête, emmène avec lui sa soeur Maria au bal. Lors du bal nous avons la séparation des deux gangs jusqu'à ce que Tony et Maria se croisent du regard et tombent immédiatement amoureux. Ensuite pour ceux qui connaissent Roméo et Juliette, la construction reste la même. Les deux côtés acceptent difficilement leur union. Le couple est déchiré par cette guerre qui arrive à grands pas. Alors que Tony essaye de stopper cette bagarre, le chef des Jets se fait poignarder par Bernardo. Poussé par la colère de voir son meilleur ami mort, Tony tue à son tour Bernardo. Les tensions ne font que d'augmenter, et l'union du jeune couple semble compromise. Maria pardonne à Tony, mais un autre membre des Sharks, amoureux de Maria, va tirer sur Tony.



La moralité est: la haine ne fait que d'engendrer la haine et le malheur.



Par la mort de Tony et cet amour brisé, une trêve semble se produire entre les deux gangs, frappés par la tristesse de Maria. Tony se pose en martyr et Maria en icône religieuse pleine d'amour. West Side Story un pris un coup de vieux. Le film est un peu trop long par moments, mais reste précurseur du style des comédies musicales telles qu'on les connaît aujourd'hui. Il suffit de repenser aux clips de Micheal Jackson pour trouver que des similitudes dans la construction. On peut associer "Bad" avec le moment du film où le nouveau chef des Jets demande aux autres de rester cool. Il est évident de dire que le film aura été une grande source d'inspiration pour les générations à venir. Les chorégraphies sont acrobatiques et carrés. Les chansons restent cultes mais cet ensemble narratif coupé par la musique et les chansons semble par moments casser le rythme. Prenons la scène où Tony retrouve Maria pour la première fois devant ses fenêtres et qu'elle lui demande de ne pas faire de bruit. Ils chuchotent jusqu'à ce qu'ils se mettent à chanter progressivement fort avec une musique diégétique. Bien sur il faut imaginer que les passages chantés, dansés correspondant à un instant où le temps s'arrête autour d'eux.
 
Je sais qu'il y a énormément de fans de West Side Story et je tiens à préciser que je ne lui retire en aucun cas ses vertus cinématographiques et créatrices. Mais comme je l'ai dit précédemment le film a assez mal vieilli.
 
 
(A.R)

Les Infidèles




Comédie d'1h49 réalisé par Michel Hazanavicius (The Artist), Fred Cavayé, Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Eric Lartigau, Alexandre Courtès. Avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Alexandra Lamy, Géraldine Nakache, Guillaume Canet, Sandrine Kiberlain, Manu Payet et Isabelle Nanty. Sorti le 29 février 2012.


Je vais éviter de donner la filmographie de tous puisqu'ils sont nombreux, mais je dois dire que je suis agréablement surpris par ce choix, non d'un film unique, mais de l'assemblage de sept sketchs. Quand je me suis attardé sur la bande annonce, rien ne révélait ce choix de réalisation. Donc bien sur quand je regarde le film pour la première fois, il y a des choses qui m'échappent. Puis une fois qu'on me parle de sketchs, à bien sur tout devient clair et là j'adhère. Par contre plusieurs phénomènes me faisaient craindre Les Infidèles. Non pas parce que les affiches ont faits scandale, au contraire ça m'amuse ce côté "culotté". Mais j'avais des craintes à cause de l'ascension Dujardin. Déjà nous avons son immense succès aux Etats-Unis et en France avec The Artist. Le film a raflé tous les plus grandes récompenses possibles (oscar du meilleur acteur, de la réalisation, de la musique...). Juste le césar du meilleur acteur donné à Omar Sy pour Intouchables. Le prendrait-il mal ? Prendra-t-il la grosse tête à la suite de ce succès et de cette médiatisation ? Un peu je pense.

Puis nous entendons par la suite des interviews, des révélations dans les magazines et surtout le people avec un Dujardin qui dit: "Je n'ai pas toujours été fidèle je le reconnais". Si il était déjà infidèle avant The Artist, qu'est ce que ça va être après. Pourtant le couple Dujardin Lamy, notre loulou et chouchou perdure, ils ont du se faire de sérieuses confessions. Puis nous voyons un film plutôt en dessous de la ceinture, nommé Les Infidèles, avec un Dujardin en "mode beau gosse charmeur, belle gueule américanisé". On le sent pas plus touché que ça par le souci de l'infidélité, à moins que ce film soit un plan digne d'une stratégie politique qui mise dans l'autocritique, l'autodérision. Mais je ne me fait pas de soucis, Les Infidèles est un film qui a fait bien plus d'entrées que The Artist. C'est vrai que c'est assez au goût du jour... .

Ceci était simplement des petites craintes jusqu'à ce que je visionne le film. Je l'ai trouvé très divertissant et surtout très dynamique et bien rythmé. Il n'y a pas de longueurs puisque nous employons le principe des sketchs, ce qui se voit rarement au cinéma. C'est au delà de la qualité télévisuelle, mais ça ne cherche aucune prétention si ce n'est détendre avec des sujets qui deviennent un peu effet "de mode". On ne vise pas que l'humour de premier degré. Le thème de l'infidélité est traité de manière sérieux, sensible, drôle, ou cru.
C'est un film qui a sans aucun doute fortement misé sur la popularité de Jean Dujardin.
Tout est commercialement compacte pour fonctionner.
Guillaume Canet qui se veut en général plus sérieux, a été transformé en personnage un peu bourgeois bohème, un peu gâté, lèche bottes, le rendant tout autant insupportable que drôle. Je n'aurais rien d'autre à ajouter à ce sujet, si ce n'est que c'est le film du moment et que cela peut être frustrant d'en entendre parler et de faire parti de ceux qui n'ont pas vus le film. Et également on craint toujours un flop après un succès international.
 
 
 

Et surtout n'oubliez pas que la célébrité n'excuse pas plus l'infidélité qu'avec les gens non célèbres. (A.R)

Juliette Binoche oublie 15 ans de sa vie



Comédie dramatique d'1h37 réalisé par Sylvie Testud. Avec Juliette Binoche, Mathieu Kassovitz, Aure Atika, Daniele Lebrun, Vernon Dobtcheff, Yvi Dachary-Le-Beon, François Berléand et Marie-Christine Adam. Sorti le 15 février 2012.

Filmographie :
 
La Vie d'une Autre (2012)


 
L'actrice S.Testud passe derrière la caméra pour nous réaliser ce premier très bon film. Non, ce n'est pas La Vie des Autres qui est aussi un excellent film Allemand ! Je connaissais l'actrice Juliette Binoche sans m'y attarder plus que cela, mais là dans ce film elle m'a littéralement laissée de marbre. J'ai réellement cru en son jeu d'actrice. J'ai même cru qu'elle était elle même convaincue que c'était sa propre vie. Oui, je sais, c'est ça le boulot d'acteur, mais bon en terme de crédibilité je n'ai rien à redire. Aussi étrange que cela soit, je classerais ce film dans une catégorie presque fantastique qui n'a pas besoin de s'expliquer médicalement ou scientifiquement pour expliquer pourquoi et comment ce qui se passe dans la narration est possible.

Ce qui pourrait jouer en la défaveur de ce film est peut être cette affiche pas très "accrocheur" à l'inverse de l'histoire. On retrouverait presque l'affiche Minuit à Paris de Woody Allen. "Bon ok, un couple heureux, et alors ?". Non justement ce film n'est pas aussi simple que le prétend l'affiche. Encore plus incroyable, c'est de créer ce côté fantastique (mais possible) avec aucun effets spéciaux mais juste le jeu d'acteur. Marie (Juliette Binoche) à 26 ans, elle est jeune, joviale, pleine d'énergie, positive, rayonnante. Un nouveau poste va lui être proposé par des gens hauts placés. Elle croise Paul Speranski (Mathieu Kassovitz) dont elle va immédiatement tomber amoureuse. Ils sont sur la plage, elle l'invite à sa soirée d'anniversaire, ils restent ensemble le soir et font l'amour. Coupe de cheveux au carré, quelques rides en plus, Marie croit se réveiller de cette nuit merveilleuse. Mais Marie a cette fois 41 ans et vient d'oublier 15 ans de sa vie. Elle découvre petit à petit la vie qu'elle mène. Une maison riche en face de la tour Eiffel, des domestiques, un petit garçon de 11 ans, en plein divorce avec son mari (qui travail dans la bande dessinée et fricote avec une collègue), belles voitures, habitudes luxueuses, impératrice d'une grande société, Marie est devenue un autre personnage. En restant la femme douce de ses 26 ans, son entourage nous montre plutôt l'image d'une mère odieuse, écrasante par son pouvoir et son poids dans le monde du travail.

 Paniqué et se rendant compte d'un terrible changement, elle tente par maladresse de recoller les morceaux de ces 15 dernières années sans avouer qu'elle a tout oubliée. Plus personne autour d'elle ne la comprend. Elle découvre un amant de travail qui ne l'attire pas du tout. Elle est rejetée par un mari avec qui elle est en froid depuis cinq ans. Elle cherche à connaître son fils. Une véritable métamorphose s'est produite et l'extraordinaire de ce film est de nous faire deviner la vraie personnalité de Marie par la réaction des autres. Le spectateur est perdu lui aussi car il se réveil en même temps qu'elle, et découvre sa nouvelle vie. La puissance de ce film est d'avoir placé le spectateur dans le même conflit que Marie. Jamais nous ne nous sentons aussi bien projeté que de cette manière. Nous n'arrivons pas à croire que Juliette Binoche tellement touchante, à nous séduire complètement, soit devenue cette personne sans coeur. De bonnes surprises ne manquent pas de nous faire rire. On a par exemple la mère qui dit des "putain", "merde" ou "quoi" qui font faire les gros yeux à son garçon qui réplique "Maman t'as dis putain ?". Mais nous sommes surtout touchés par la Marie qui ne comprend pas comment elle a pu devenir ainsi et qui voit l'homme qu'elle aime comme au premier jour, la détester. En plus d'essayer de recoller les morceaux, Marie tente de réparer la cruauté qui s'est mise en place. Paul déstabilisé retrouve la Marie qu'il a connu. Une fois le film fini, nous sommes dans l'impossibilité de savoir si l'ancienne Marie refera surface, si la mémoire va lui revenir, mais l'histoire pose ce désir humain qu'est "la deuxième chance".

 

 



Alors que j'étais réticent de voir ce film, je deviens immédiatement un spectateur comblé. Même si je ne pense pas que cela sera un avis partagé. Un film de qualité sans aucun doute. (A.R)
 

Quel est ce titre à rallonge ?



Film drame de 2h08 réalisé par Stephen Daldry adapté du roman de Jonathan Safran Foer, avec Tom Hanks, Thomas Horn et Sandra Bullock. Sorti le 29 février 2012.


Filmographie:
 
Billy Elliot (2000),
The Hours (2002),
The Reader (2008)
Extremely Loud and Incredibly Close (2011).

 

 

Vous ne pouvez imaginer à quel point j'ai eu du mal avec la prononciation de ce titre et surtout le bon ordre des mots. Voilà presque un mois que je n'ai eu le temps de poster de nouveaux articles, mais fort heureusement et incroyablement chanceux, j'ai tout de même pu me faufiler quelques fois dans les salles de cinéma.
Je ne vais pas le cacher, ce film a retenu mon attention par son titre à rallonge et ce drôle de garçon qui cache sa bouche alors que pendant tout le film il se bouche les oreilles... curieux. En apprenant qu'il s'agissait d'une adaptation d'un roman, nos librairies n'ont pas manquées de mettre le livre en avant. j'ai lu le résumé, j'ai trouvé cela une nouvelle fois curieux, j'ai décidé d'aller le voir.
Je redoute toujours un peu tous les sujets qui tournent autour des attentats du 11 septembre mais à ma grande surprise, cet évènement si l'on peut dire ainsi, n'est pas tant l'intérêt du film.



Oskar Schell (Thomas Horn) est le jeune héros de l'histoire qui a perdu son père lors du 11 septembre. Oskar est ce qu'on appellerait un génie un peu marginalisé par ce côté surdoué et sa manière singulière de voir le monde. Il entretenait des rapports très proches avec son père, partageait des moments significatifs de sa vie avec lui, à essayer de découvrir comment affronter les obstacles de la vie et surtout développer un sens aiguë de l'enquête et la recherche. Son père lui a appris à se servir de son don et ne pas le voir comme un handicap. Effectivement, Oskar par moment a un comportement assez renfermé, craintif de tous les dangers possibles du monde extérieur. Tom Hanks étant peu présent dans le film, devient par le malheureux hasard victime de la chute du World Trade Center. Nous passons à un an plus tard, avec un Oskar complètement déboussolé (déboussolé jeu de mot avec cette épreuve d'orientation avec la boussole) qui n'arrive pas à faire le deuil de la mort de son père et cherche désespérément de comprendre pourquoi de telles choses doivent arriver. Bien sur il n'y a pas de réponse à cela, mais en fouillant dans les affaires rangés de son père, Oskar casse accidentellement un vase contenant une petite enveloppe fermé avec marqué dessus "Black" et une clé à l'intérieur. Faisant face à ce mystère et aux deux seuls indices: la clé et le mot Black, Oskar semble voir apparaître un nouveau mystère à résoudre laissé par son père. Cette quête de la question: quelle serrure peut bien ouvrir cette clé ? Oskar espère sans doute se rapprocher de son père et le voir à nouveau. Avec son génie et ces deux pauvres indices, Oskar remonte brillement les traces en mettant en place plusieurs systèmes hors de porté d'un enfant "normal".

Sans contredire le déroulement captivant des recherches d'Oskar, mon attention et ma sensibilité de spectateur est tourné vers un autre détail que le dénouement saura réutiliser pour me toucher profondément. Nous pensons pendant tout le film que le personnage de la mère (Sandra Bullock) est totallement absente, n'arrive pas à aider son fils à surmonter cette épreuve. Nous avons de la peine pour la mère qui a également du mal à vivre avec ce drame, et à canaliser les crises d'Oskar. Oskar va même faire des reproches à sa mère, au point de lui dire qu'il aurait préférer échanger la vie de sa mère avec celle de son père. Le spectateur se sent poignardé par ces mots extremement durs et pourtant... chose que je ne dévoilerais pas, la mère sera à son tour, facteur d'un bouleversement dans le coeur du garçon, la plaçant à égalité avec ce que fut le père.


Un autre personnage très curieux, est ce vieillard de la photo ci dessus qui interviendra dans la vie d'Oskar au moment de son enquête et l'aidera. L'enfant voit à travers cet homme, des attitudes similaires avec son père et en fera un lien avec un parent disparu jadis. Cet homme qui ne parle jamais et ne répond que par mots, oblige dans la narration à poser des questions et des réponses simples permettant d'aiguiller Oskar sur le chemin. L'idée que perd régulièrement de vue Oskar, est de prendre le temps de voir ce qu'il a juste à côté de lui. Tel est le rôle de cet homme.
Ce film est une sorte de parcours philosophique et de la rédemption. Le titre du film prend de multi significations: proche du père, de la vérité, voir les choses que l'on a près de soi, un garçon très fort, le côté bruits forts... . Dans tous les cas si vous êtes à la recherche d'un film émouvant, je vous arrête dans votre enquête, ce film est le bon. Bon d'accord c'est un peu arbitraire, mais c'est pour vous certifier de la qualité de ce dernier.
 
 



Nominé. Pas loin d'avoir remporté un prix, de bonnes années s'annoncent pour Thomas Horn. (A.R)

You can't take it with you



Film comédie romantique de 2h07 réalisé par Franck Capra et sorti le 3 novembre 1938, avec Jean Arthur, Lionel Barrymore, James Stewart, Edward Arnold, Mischa Auer, Ann Miller, Spring Byington et Samuel S. Hinds 


 
 
Franck Capra était indéniablement ce qu'on appelle un monstre du cinéma. Avec You can't take it with you (Vous ne l'emporterez pas avec vous) il obtient l'Oscar du meilleur réalisateur. Un prix parmi une dizaine d'autres.
 
Je n'ai pas pour habitude de regarder ce genre de film, mais je doit dire que j'ai passé un très bon moment et que ce dernier transporte des thèmes et des sujets qui serviraient bien de leçons à notre société actuelle.Ce film est réalisé lors d'une période fructueuse du cinéma Américain. Quel(le) réalisateur(trice) récent peut prétendre produire autant de films ? C'est un peu ce qu'on va essayer d'expliquer. Il y a deux choses à noter dans les années 1920 à 1940: la popularité de Brodaway à l'Est (New York) et l'émergence d'Hollywood à l'Ouest (Californie). Avant de s'intéresser au cinéma, on jouait beaucoup de pièces de théâtre et Broadway était un moyen de se faire connaître en tant que metteur en scène ou en tant qu'acteur. Là où beaucoup échouaient à Hollywood, Broadway servait de tremplin dans le monde de la célébrité. Un vrai système de "critiques", de diffusion était mis en place pour les représentations de Broadway. Il s'agissait d'un véritable phénomène culturel qui pouvait soit propulser les artistes ou les descendre (pour dire plus simplement). C'est sur la scène théâtrale qu'on faisait ses preuves. Prenons l'exemple d'Hepburn. Et Hollywood commença en filmant ces fameuses pièces de théâtre. Le cinéma était plutôt du théâtre filmé. Hollywood voulait reproduire cinématographiquement tous les grands succès de Broadway. Puisqu'il y avait énormément de pièces, le nombre de projets était considérable. Autre chose également, puisqu'on filmait du théâtre, les nécessités étaient moins importantes qu'aujourd'hui. Nous étions dans le système du huis clos, ou avec très peu de décors, ce qui permettait une certaine efficacité de production. Si Franck Capra a réalisé autant de films, ce sont pour ces raisons. Le jeu de l'acteur devait être la qualité première de ces films. On peut penser à l'Actor Studio à New York qui forme les comédiens ou futurs acteurs sur les bases du théâtre (De Niro, Pacino, Hoffman). Cela explique également cette importance du "star system" (système basé sur l'importance de la star) aux Etats-Unis. Ce star system est représenté par ces étoiles sur le Walk on Fame à Hollywood (fameuses dalles au sol). La France n'a jamais fonctionné dans ce sens jusqu'à maintenant. Notre pays se distinguait vraiment par ses cinéastes qui travaillaient le cinéma comme un art et non un produit. Avec notre acteur Oscarisé Jean Dujardin et le succès de The Artist nous sommes entrés dans ce star system.

 


Quoi qu'il en soit le film parle d'un homme d'affaire Anthony P. Kirby (Edward Arnold) qui veut installer ses usines dans un quartier résidentiel. Il a réussi à obtenir propriété de toutes les résidences sauf une, celle de Martin Vanderhof (Lionel Barrymore) qui refuse de vendre sa maison. Se heurtant à Mr.Vanderhof, Mr.Kirby ne peut toujours pas renvoyer de chez eux, les habitants du quartier, qui comptent sur Martin pour qu'il ne cède pas. A côté de cela la petite fille de Martin, Alice Sycamore (Jean Arthur) tombe amoureuse de Tony Kirby (James Stewart) le fils de Mr.Kirby. Nous avons une remarquable confrontation des classes sociales entre la bourgeoisie et la classe moyenne. L'une défend les valeurs de l'argent et du travail et l'autre les valeurs de l'amitié et une certaine liberté bohème. Quelle issue va amener le rapprochement du jeune couple ?
 


Assez proche de la comédie musicale, You can't take it with you est un film de moeurs qui veut nous montrer que l'argent et le succès ne fait pas forcement le bonheur. On retrouve cette dimension théâtrale un peu Shakespearienne du couple Roméo et Juliette déchiré par les oppositions familiales. La plupart des films de l'époque essayaient de finir sur une fin heureuse qui montre l'ascension psychologique de ses personnages ou disons plutôt donnant une certaine prise de conscience. Cela devait rester un genre de "films culturels" avec des jugements de valeurs et autres vertus. Mais très vite on fait face à un dilemme entre l'aspect "culturel" et cet aspect production à la chaîne de ce genre. Cela devient très vite des sujets clichés, vus et revus. Une sorte de soupe qui fonctionnait à l'époque. En regarder un de temps en temps me parait louable, mais je ne pense pas qu'il faille en visionner à la chaîne également. 
 

 


(A.R)

dimanche 19 février 2012

Anecdote : Le Cercle des Poètes disparus

 
J'ai regardé il y a quelques jours ce magnifique film avec Robin Williams, que j'avais déjà vu il y a plusieurs années. Réalisé par Peter Weir et sorti en 1989. A mon grand étonnement je reconnais l'un des étudiants de l'histoire comme étant notre futur docteur Wilson de la série Docteur House mais avec une vingtaine d'années de différence.

Une sacrée surprise, mais ce n'est pas ce qui m'amuse le plus. Dans Le Cercle des Poètes Disparus, Robert Sean Leonard (notre Dr Wilson) appelé Neil, va se suicider car son père refuse qu'il devienne acteur. Il a pour projet de faire de lui un bon médecin. Donc Neil se suicide, impuissant face à l'autorité parentale. Le spectateur terriblement touché par ce drame, peut être rassuré: il sera médecin comme l'a voulu son papa !



(A.R)

Anecdote sur Star Wars épisode 1 en 3D

 

J'ai eu l'occasion de me confronter à la version 3D et je dois dire que c'était plutôt pas mal. L'histoire ne change pas bien entendu, mais voici une nouvelle raison financièrement bénéfique pour Georges Lucas de faire revenir ses fidèles intergalactiques. Maintenant j'attends le jour où l'on passera le film dans une salle en projection-globe (ou alors 360 degrés).

J'ai évidement entendu la critique suivante: "la 3D ne casse pas des briques".

De nombreux spectateurs s'attendent à ce que l'image "ressorte" de l'écran. Bien qu'on soit capable de cet effet, la 3D n'a jamais prétendue produire des images qui "sortent" de l'écran.

3D = 3 dimensions c'est à dire hauteur, largeur et... profondeur. Donc question de profondeur, je pense que le résultat est réussi.



Ne désespérez pas, je suis sur qu'un jour, nous nous en prendrons plein la vue. (A.R)

Babel

 

Film drame (français-américain-mexicain) de 2h15 réalisé par Alejandro Gonzales Inarritu, avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael Garcia Bernal, Adriana Barraza, Rinko Kikuchi, Saïd Tarchani, Boubker Ait El Caid. Le film est sorti en salle le 15 novembre 2006.

Filmographie:

Amour Chiennes (2000),
21 grammes (2003),
Babel (2006) 
Biutiful (2010).

 
Le film a obtenu Le Golden Globe Award de 2007, le prix de la mise en scène au Festival de Cannes de 2006, le meilleur second rôle féminin avec Rinko Kikuchi au Chicago Film Critics Association Awards de 2006, la meilleur musique originale avec le Satellite Award de 2006, Oscar du cinéma 2007 pour la meilleure bande originale (Gustavo Santaolalla) . 7 nominations aux Oscars, 6 nominations aux Golden Globe Awards, aux César pour le meilleur film étranger, 9 nomination pour le Chicago Film Critics Association Awards, 7 nominations aux Satellites Awards.

Autant dire, ce film c'est de la dynamite. Et j'aimerais avant tout saluer le talentueux scénariste et auteur de Babel (ainsi que 21 grammes, Amours Chiennes...) que j'ai eu l'occasion de rencontrer au Festival du Film d'Amiens il y a environ deux ans: Guillermo Arriaga. Il a obtenu en 2005, le prix du Meilleur scénario au Festival de Cannes avec Trois Enterrements.

Si j'ai un seul ordre à vous donner, c'est de regarder Babel.

Ce film parle de la vie de personnages qui vivent ou proviennent des quatre coins du globe. Nous avons des personnages aux origines marocaines, japonaises, américaines, et mexicaines. Il n'est pas question d'un héros principal, ce film parle de chacun de ces personnages avec le même degrés d'importance. Ce sont des gens ordinaires dont leur vie va être bouleversée par des évènements qui vont les liés de manière indirecte. Brad Pitt est le mari de Cate Blanchett, ils sont en voyage au Maroc. Au Maroc vit une famille de paysans très retirée des grandes villes, ils s'occupent de leur troupeau de moutons. Au Japon vit une jeune fille sourde et muette qui est en mal d'insertion dans la société, elle a un père très absent. Aux Etats Unis, les enfants de Brad Pitt et Cate Blanchett sont gardés par une nounou d'origine mexicaine, qui va les emmener avec elle au Mexique pour assister au mariage de son fils (faute d'avoir trouvé quelqu'un de confiance pour les surveiller).

 
Nos quatre lignes directrices sont là et vont se croiser dans la narration à travers divers évènements dramatiques, que je vais expliciter:

-Le père (japonais) de la fille muette a offert par le passé, son fusil, à un guide et paysan marocain en remerciement d'une journée de chasse.
-Les paysans marocains ont achetés un fusil de précision à un autre paysan pour chasser les coyotes loin des moutons. Les enfants essayent le fusil, en visant inconsciemment un bus de touristes.
-Dans le bus de tourisme nous retrouvons Brad et Cate. Cate reçoit une balle dans l'épaule. Ils ne peuvent rentrer aux Etats Unis à cause de l'accident. Ils demandent à la nounou mexicaine de rester avec les enfants.
-La nounou mexicaine avait prévue d'assister au mariage de son fils au Mexique. Elle prend le risque d'emmener les enfants avec elle. Au retour elle est arrêtée par les douanes à la frontière Mexicaine. Elle fuit dans le désert avec les enfants. A deux doigts de mourir de chaleur, les policiers les retrouvent (la nounou et les enfants), la nounou est renvoyée des Etats Unis vers le Mexique.

Imaginez un tel scénario suffisamment découpé, déstructuré, pour alterner les quatre trames. Jamais nous n'avons vu une construction scénaristique et une réalisation aussi peu ordinaire, qui semble plutôt fonctionner de la même manière que la littérature avec des chapitres, des retours en arrières et des connections progressives. Ce film innove, car il ne suit pas un schéma cinématographique classique et linéaire. On notera que le titre du film est effectivement lié avec les quatre nationalités différentes.

L'histoire de la tour de Babel: Dans les légendes religieuses si je peux appeler cela comme ça, on raconte que tous les peuples (il n'était question que d'un seul peuple du coup) parlaient la même langue et se comprenaient. Ils décidèrent de bâtir la plus haute tour dans l'espoir d'atteindre Dieu. Offensé, Dieu aurait trouvé un moyen pour empêcher la construction de la tour. Il donna aux hommes, diverses langues, pour que ces derniers ne se comprennent plus et soient en conflit.

Dans le film, nous voyons des cultures qui s'affrontent, qui ne vivent pas de la même manière. Le drame prend ses racines dans cette idée de diversité culturelle. Il y a des difficultés au sein de chaque pays. Quand les cultures se rencontrent la difficulté est plus grande. Chacun ne comprend pas la manière de vivre de l'autre. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas plus humain que le film Babel; sans doute le film le plus "terriblement" vrai qui puisse exister. L'humain n'aura jamais été aussi Humain.
 


Un film incontournable. (A.R)

Easy Rider

 
Film drame et aventure d'1h30 réalisé par Dennis Hopper, avec Dennis Hopper, Jack Nicholson et Peter Fonda.

Filmographie:

Easy Rider (1969),
The Last Movie (1971),
Garçonne (1980), C
hasers (1994)


Premier point de vue:
Il est très simple d'expliquer ce qu'est le Road Movie. Il s'agit d'un film qui se passe sur la route. Disons que nous tournons autour de l'histoire de voyage avec l'idée d'un personnage qui veut traverser son pays ou alors plusieurs Etats, qui fait plusieurs escales et qui fait des rencontres. Le Road Movie part d'un point A qui est la ligne de départ (l'origine) à un point B qui est la ligne d'arrivé. Une fois le trajet accompli, le film se termine assez rapidement. Parfois certains n'arrivent pas à destination, à cause des évènements qui se sont déroulés sur la route. Ce genre de film ne se veut pas ennuyeux, il ne faut pas s'attendre à voir les personnages uniquement rouler. Cependant bon nombre de spectateur adhèrent difficilement au rythme de ce genre de film. Il y a des risques de longueurs, mais en plus de cela il s'agit d'un type de film narrativement très linéaire.
 
L'un des derniers meilleurs Road Movie que j'ai pu voir et que je vous recommande fortement n'est autre que Une Histoire Vraie réalisé par David Lynch en 1998. Un film surprenant et qui ne manquera pas de toucher votre sensibilité.
 
En revanche, que vous dire d'Easy Rider ? Je reste très surpris par ce Road Movie qui est d'une "platitude" surprenante. Le film commence sur un deal de drogue. Nos deux personnages principaux joués par Fonda et Hopper, cachent l'argent du deal, à l'intérieur du réservoir de leurs bécanes et décident de traverser la moitié des Etats Unis pour atteindre la Nouvelle Orléans (et faire, on ne sait quoi). Une sorte d'intrigue acceptable s'installe au début du film, de plus on nous sert une musique rock digne d'un trajet en bécane: Born to be wild de Steppenwolf. L'adrénaline est servie, on fait le plein avec le spectateur pour le tenir une bonne heure maximum devant le film. Ensuite on vous plonge dans le monde cliché des hippies qui vivent d'amour et d'eau fraîche, fervents serviteurs de Dieu et surtout "enfants de la liberté". Ok, le film veut nous montrer cette vie de liberté, les horizons infinis, l'entraide entre ces gens libres et simples. Jusque là on peut suivre également la même route, jusqu'à ce que notre compteur  de spectateur attentif indique que nous roulons sur "la réserve". La rencontre avec Jack Nicholson est bien la dernière attraction distrayante du film, avant d'annoncer la panne d'essence. Le reste du film se détache de l'intrigue d'origine, nous nous perdons dans l'histoire, les incohérences apparaissent.
 
Le pire moment du film est sans doute le passage où les deux motards rejoignent le "bordel" de la Nouvelle Orléans. Ils finissent dans un bad trip (complètements drogués) qui casse le rythme et la compréhension du film. Une fois les esprits retrouvés, ils reprennent la route, croisent de violents bouseux, et se font exploser au sens strict du terme. Fin. Bon je veux bien prendre du recule un instant: un film qui veut prôner la liberté supposerait qu'il n'y a besoin d'aucune règle narrative. Comme qui dirait: "tu comprends pas mec, c'est ça qui est cool... c'est quand il n'y a aucun sens... ça s'appelle l'art psychédélique mec !" Oui, bon. Je ne déclarerais pas Easy Rider de bouse monumentale, mais je reste cruellement sur ma fin, et vous pouvez me montrer n'importe quel bon film, si les cinq dernières minutes sont incohérentes, vous plombez l'ensemble. D'ailleurs il n'y a pas que les acteurs qui se font plomber à la fin, nous aussi.



 


 Dommage que les motards se soient perdus, parce que nous aussi... . (A.R)

samedi 11 février 2012

Pas si myope



Film d'espionnage et thriller français, britannique et allemand de 2h07 réalisé par Tomas Alfredson d'après le best-seller de John le Carré, avec Gary Oldman, Mark Strong, John Hurt, Colin Firth et Tom Hardy. Sorti le 8 février 2012.


Filmographie:

Bert, the Last Virgin (1994),
Office Hours (2003),
Four Shades of Brown (2004),
Morse (2008) 
La Taupe (2011)


Premier point de vue:
 
Quel plaisir de voir un vrai film d'espionnage qui n'a pas besoin de gadget pour fonctionner. Les personnages du film usent de leur observation, de leur mémoire, de l'interprétation, et de leur sens de l'enquête. Il y a bien longtemps qu'on ne nous a pas servis un film de ce genre, qui reste comparativement simple à côté de l'action d'un James Bond, mais qui se révèle être bien plus tortueux qu'il n'y parait, en terme d'intrigue. Nous voici pris au piège dans la sphère de l'espionnage britannique "Le Cirque", dont l'ancien patron déclare avant de prendre sa retraite et de mourir, qu'il y a une taupe (un ver dans le fruit pour être plus exact) soviétique dans le service, quelqu'un de haut placé, depuis des années. L'ancien chef soupçonne cinq personnes dont son fidèle lieutenant Mr.Smiley (Gary Oldman). Ces cinq personnalités font partis des plus importants du Cirque après l'ancien patron. Il leur a attribué une identité basé sur la théorie de l'échiquier: la tour, le fou, le cavalier, le roi et la reine. Gary Oldman est considéré comme étant la reine. Cela place Smiley à un certain niveau de professionnalisme, puisque la reine est cette pièce qui peut tout balayer dans n'importe quel sens. Ce personnage plutôt vieux, calme, discret est très vite vu comme le personnage le plus doué du service. Nous ne pouvons que douter de tout le monde, même du personnage principal, tellement il semble au courant de beaucoup de choses.

Alors que Smiley a été mis également sur la touche, il est secrètement engagé par le gouvernement qui craint en la véracité d'une taupe dans les services. Smiley a souvent eu pour rôle, d'espionner son propre service afin d'y déceler les failles. Voici un excellent cas d'espionnage, de contre espionnage, de contre contre espionnage. L'idée de la taupe dans le service vient du fait que l'un de leurs agents a été repéré lors d'une mission en Hongrie, puis descendu. En tout cas le film joue énormément sur l'idée de l'observation. Il y a de nombreux plans où nous voyons le reflet des lunettes de Gary Oldman cacher ses yeux. L'image de la taupe, presque aveugle, qui a besoin de ses lunettes pour voir plus clairement les choses est constamment présente. Le fait de ne voir que les verres de ses lunettes, nous montre à quel point Gary Oldman n'est qu'un être d'objectivité. Il y a même ce fameux plan où il parle à la caméra, comme si il s'adressait à nous les spectateurs. Cela l'élève en tant qu'homme de puissance et de pouvoir à qui on ne peut rien cacher, et qui voir clair dans le jeu des autres. Il y a ce côté interrogatoire de la Gestapo, avec le personnage qui tente de sensibiliser, manipuler, effrayer. Gary Oldman malgré cette fragilité apparente de l'homme vieux et myope, semble tirer les ficelles mieux que quiconque. Il nous fait douter de lui, il nous inquiète par son sourire de satisfaction. Pas étonnant que l'acteur soit nominé aux oscars. Même si le personnage semble très mou et inactif, il est important de voir la subtilité de ses gestes et de sa manière d'interroger.

Ensuite nous avons de nombreuses interprétations du double jeu. Regardons l'image ci dessous:

 
Ce reflet ou disons cette symétrie, symbolise quelque part, le double jeu dont doit faire preuve l'espion. Le téléphone est souvent présent, rappelant que l'intérêt de leur travail est également l'écoute. Nous avons régulièrement cette surveillance des appels téléphoniques ou des conversations dans des planques. Si nous devons parler de gadgets, le micro caché est bien le seul outil dont ils se servent. L'image d'écouter aux portes, d'écouter à travers les murs. On peut penser à la scène de l'ascenseur, quand la double porte verticale s'ouvre pour faire apparaître un autre personnage dans le champ de la caméra.

C'est avec entière sincérité que je vous recommande ce film si jamais vous appréciez les thèmes qui sont utilisés. J'ai eu plaisir à retrouver Gary Oldman dans un plus grand rôle, car il est un acteur de qualité capable de beaucoup. La narration est sans doute un peu compliquée, et le film mériterait qu'on le regarde deux fois, tellement nous doutons sur notre compréhension du film. Ni trop long, ni trop court, le film n'entraîne aucune lassitude, bien qu'on puisse s'attendre à des longueurs avec ce type d'histoire, qui joue sur la patience et la discrétion.
 

(A.R)