L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


vendredi 9 mars 2012

You can't take it with you



Film comédie romantique de 2h07 réalisé par Franck Capra et sorti le 3 novembre 1938, avec Jean Arthur, Lionel Barrymore, James Stewart, Edward Arnold, Mischa Auer, Ann Miller, Spring Byington et Samuel S. Hinds 


 
 
Franck Capra était indéniablement ce qu'on appelle un monstre du cinéma. Avec You can't take it with you (Vous ne l'emporterez pas avec vous) il obtient l'Oscar du meilleur réalisateur. Un prix parmi une dizaine d'autres.
 
Je n'ai pas pour habitude de regarder ce genre de film, mais je doit dire que j'ai passé un très bon moment et que ce dernier transporte des thèmes et des sujets qui serviraient bien de leçons à notre société actuelle.Ce film est réalisé lors d'une période fructueuse du cinéma Américain. Quel(le) réalisateur(trice) récent peut prétendre produire autant de films ? C'est un peu ce qu'on va essayer d'expliquer. Il y a deux choses à noter dans les années 1920 à 1940: la popularité de Brodaway à l'Est (New York) et l'émergence d'Hollywood à l'Ouest (Californie). Avant de s'intéresser au cinéma, on jouait beaucoup de pièces de théâtre et Broadway était un moyen de se faire connaître en tant que metteur en scène ou en tant qu'acteur. Là où beaucoup échouaient à Hollywood, Broadway servait de tremplin dans le monde de la célébrité. Un vrai système de "critiques", de diffusion était mis en place pour les représentations de Broadway. Il s'agissait d'un véritable phénomène culturel qui pouvait soit propulser les artistes ou les descendre (pour dire plus simplement). C'est sur la scène théâtrale qu'on faisait ses preuves. Prenons l'exemple d'Hepburn. Et Hollywood commença en filmant ces fameuses pièces de théâtre. Le cinéma était plutôt du théâtre filmé. Hollywood voulait reproduire cinématographiquement tous les grands succès de Broadway. Puisqu'il y avait énormément de pièces, le nombre de projets était considérable. Autre chose également, puisqu'on filmait du théâtre, les nécessités étaient moins importantes qu'aujourd'hui. Nous étions dans le système du huis clos, ou avec très peu de décors, ce qui permettait une certaine efficacité de production. Si Franck Capra a réalisé autant de films, ce sont pour ces raisons. Le jeu de l'acteur devait être la qualité première de ces films. On peut penser à l'Actor Studio à New York qui forme les comédiens ou futurs acteurs sur les bases du théâtre (De Niro, Pacino, Hoffman). Cela explique également cette importance du "star system" (système basé sur l'importance de la star) aux Etats-Unis. Ce star system est représenté par ces étoiles sur le Walk on Fame à Hollywood (fameuses dalles au sol). La France n'a jamais fonctionné dans ce sens jusqu'à maintenant. Notre pays se distinguait vraiment par ses cinéastes qui travaillaient le cinéma comme un art et non un produit. Avec notre acteur Oscarisé Jean Dujardin et le succès de The Artist nous sommes entrés dans ce star system.

 


Quoi qu'il en soit le film parle d'un homme d'affaire Anthony P. Kirby (Edward Arnold) qui veut installer ses usines dans un quartier résidentiel. Il a réussi à obtenir propriété de toutes les résidences sauf une, celle de Martin Vanderhof (Lionel Barrymore) qui refuse de vendre sa maison. Se heurtant à Mr.Vanderhof, Mr.Kirby ne peut toujours pas renvoyer de chez eux, les habitants du quartier, qui comptent sur Martin pour qu'il ne cède pas. A côté de cela la petite fille de Martin, Alice Sycamore (Jean Arthur) tombe amoureuse de Tony Kirby (James Stewart) le fils de Mr.Kirby. Nous avons une remarquable confrontation des classes sociales entre la bourgeoisie et la classe moyenne. L'une défend les valeurs de l'argent et du travail et l'autre les valeurs de l'amitié et une certaine liberté bohème. Quelle issue va amener le rapprochement du jeune couple ?
 


Assez proche de la comédie musicale, You can't take it with you est un film de moeurs qui veut nous montrer que l'argent et le succès ne fait pas forcement le bonheur. On retrouve cette dimension théâtrale un peu Shakespearienne du couple Roméo et Juliette déchiré par les oppositions familiales. La plupart des films de l'époque essayaient de finir sur une fin heureuse qui montre l'ascension psychologique de ses personnages ou disons plutôt donnant une certaine prise de conscience. Cela devait rester un genre de "films culturels" avec des jugements de valeurs et autres vertus. Mais très vite on fait face à un dilemme entre l'aspect "culturel" et cet aspect production à la chaîne de ce genre. Cela devient très vite des sujets clichés, vus et revus. Une sorte de soupe qui fonctionnait à l'époque. En regarder un de temps en temps me parait louable, mais je ne pense pas qu'il faille en visionner à la chaîne également. 
 

 


(A.R)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire