Petite vidéo maison avec très peu de moyens:
L'Art est sur l'Image Cinématographique
Un Blog sur l'analyse filmique et la critique
mardi 8 octobre 2013
dimanche 6 octobre 2013
Le Frisson au Cinéma
Quelle est la place du genre frisson au cinéma ? Abuse-t-on de ce terme ?
Difficile de faire la distinction entre les genres
cinématographiques qui sont regroupés dans un même champ lexical : le film
frisson, le film suspense, le film d’épouvante, le film d’horreur, voire le
film gore. De nombreux termes viennent nuancer le genre d’un film. Parfois ils
sont mêmes associés. Nous pouvons parler d’horreur-épouvante sans forcément
établir de réelles différences d’un genre à l'autre.
Le Frisson correspondrait à une sensation, un mouvement produit
par une émotion ou la peur.
L’épouvante serait une terreur soudaine, causée par un
élément néfaste ou dangereux.
L’horreur est plutôt ce qui repousse et créer de l’effroi.
Le suspense quant à lui, tient le spectateur dans une attente "angoissée" d’un Évènement qui risque de se produire.
Le Frisson est souvent assimilé à la sensation du "froid". Une sensation
capable de raidir le corps et de redresser les poils du spectateur. Un court
métrage ou un film frisson ne peut être comparé au film d’horreur car il ne
prétend pas dégoûter le public d’images sordides ou repoussantes. Le Frisson
serait à mi-chemin entre le film avec suspense et le film d’épouvante. Là où le
frisson donne des sueurs froides, l’épouvante s'annonce être une peur
beaucoup plus "glaçante".
Ces différents genres peuvent être rangés sur une échelle croissante qui traiterait de la peur :
1-Le
Suspense : amené par les tensions et les enjeux de la narration.
2-Le
Frisson : premiers accès à la peur, laissant des sueurs froides.
3-L’Epouvante :
deuxième stade dans la peur venant tétaniser le spectateur.
4-L’Horreur :
troisième stade, la peur est associée à des images désagréables.
5-Le
Gore : quatrième stade, l’horreur devient insoutenable.
Le suspense est ce qui permet d’accéder à des sentiments de peurs et de stress. Il est le phénomène qui demeure à travers chacun de ces genres. La force d'une narration réside dans la construction de son suspense. Un film frisson, d’épouvante ou d’horreur ne peut être efficace si le suspense n’est pas soigneusement mis en place. Un film d’horreur peut être un échec et même provoquer le rire si le suspense est mal exploité. Des réalisateurs jouent consciemment avec les codes pour rendre le film d’horreur comique. On peut citer le récent Tucker and Dale qui fonctionne au quiproquo. Il demeure efficace car son suspense est décomposé intelligemment.
Alfred Hitchcock est appelé « le maître du
suspense » mais il aurait pu être appelé « le maître du
frisson ». The Birds, Psycho ou encore Vertigo, tiennent le public en
haleine par leurs enjeux, ainsi que l’inquiétude qu’ils suscitent. Le titre français de Vertigo n’est autre que Sueurs Froides, que l'on peut rapprocher du genre frisson.
Un métrage de frisson qu’il soit court ou long, repose sur
la qualité de son scénario, sur son suspense, son originalité et éventuellement
grâce aux moyens financiers dont il dispose. Le nombre d’effets spéciaux semble devenir de plus en plus
conséquent selon le genre du film. Le film d’épouvante et le film d’horreur font appels à de plus grands moyens : déguisements de monstres, fausses blessures,
effets introduits lors du montage. Un film frisson touche les émotions sans
pour autant avoir recours à des effets trop coûteux. Le manque de moyens ne
signifie en aucun cas que le film sera médiocre. De nombreux métrages sur le
frisson sont des chefs d’œuvres tandis que d’autres films d’horreurs sont de
véritables navets. Bien au contraire, le travail des artistes sera beaucoup
plus valorisé si l’idée est brillamment développée.
Le métrage de FRISSON est une excellente façon de prouver
la qualité de la plume et de la réalisation.
Le genre frisson tire ses influences de divers milieux :
-les romans
-les films d’auteur
-la musique
Ces influences peuvent êtres très récentes ou beaucoup plus
anciennes. Elles n’ont cessées de nourrir le genre. L’un de ces écrivains n’est
autre que Stephan King dont de nombreux livres ont été adaptés à l’écran :
Shining de 1980, Carrie de 1976, Maximum Overdrive de 1986, The Dead Zone de
1983…). Beaucoup plus vieux mais qui a continué d’inspirer les générations suivantes: Edgar Allan Poe (Le Chat Noir, Le Scarabée d’Or, Le Portrait Ovale…).
Le cinéma français, notamment les courts métrages produits en
France, semble très peu exploiter le genre frisson. Pourtant nous possédons
nous aussi nos propres maîtres. Je peux citer Les yeux sans visage un film franco-italien de Georges Franju
réalisé en 1960, adapté du roman de Jean Redon. Il inspira l’un des derniers
films de Pedro Almodovar, La Piel Que
Habito sorti en 2011.
Le court métrage de frisson est ce qui permet à de nombreux
réalisateurs de faire leurs preuves dans l’univers cinématographique. Cela
peut être un excellent tremplin dans une carrière artistique et audiovisuelle. De jeunes réalisateurs
ont pu monter de plus gros projets et voir leur film être diffusé lors de
festivals comme celui de Gérardmer.
Rameau Antoine
Analyse et Critique d'Insidious Chapitre 1 & 2
Retour sur Insidious Chapitre 2 : C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures !
Est-ce que cette suite
rencontrera le même succès que son prédécesseur ?
Insidious réalisé par James Wan (The Conjuring) et sorti en 2010 a été une réussite inattendue. Le film a coûté 1,5 millions de dollars pour
un bénéfice d’un montant de 95 millions de dollars.
Comment expliquer ce phénomène
alors que d’autres films d’épouvantes tels que Paranormal Activity n’arrivent pas à ce même résultat. Il
semblerait que la mode revienne au film à petit budget, produit par des petites
boîtes de productions. Est-ce que Insidious
aurait trouvé les ingrédients mystères ? Ce deuxième volet reste-il aussi
efficace ? On constate alors que « succès » ne rime pas avec
originalité mais plutôt avec « stratégie commerciale ».
Quand on nous parle de vampires,
d’aliens, de momies, de zombies ou de bien d’autres monstres, l'impact n’est
pas le même qu’avec tueurs psychopathes et esprits (fantômes). Nous savons que
les tueurs psychopathes, même déguisés, peuvent exister. Le fantôme ou appelons
cela plutôt esprit, est tout autre chose. Il n’en tient qu’à l’individu de
croire aux esprits ou aux fantômes. Ils sont de l’ordre de ce qu’appellerait
Freud « l’inquiétante étrangeté ». Ce n’est pas parce que nous ne les
voyons pas que cela n’existe pas. La peur fabriquée par des films comme
Insidious s’appuie sur le domaine des « croyances ». L’Homme a
toujours essayé d’expliquer tout ce qui lui semble irrationnel en nommant des
forces qu’il n’arrive pas à déterminer. On parle d’un dieu, on parle d’anges,
de démons, d’esprits. Insidious exploite nos croyances et notre imaginaire :
et si c’était possible ? Nous accordons une place différente à l’esprit, car nous sommes naturellement superstitieux. C’est
la raison pour laquelle le film d’épouvante qui traite des fantômes marque déjà un
point. De plus, Insidious puise sa force dans des croyances très anciennes. On
a déjà plus ou moins entendus parler de la dame blanche, de l’ange Gabriel, des démons à l’image du bouc (sacrificiel). La créature du premier
chapitre que l’on peut voir sur l’image ci-dessus est la figure la plus
emblématique du premier volet. Il représente à lui seul les plus grandes phobies :
les ténèbres, celui qui se cache dans l’ombre, le rouge vif qui symbolise le
feu des enfers et le sang, les yeux pénétrants d’un prédateur, des dents
pointues faites pour dévorer, une apparence de "cannibale" qui évoque la sauvagerie. Cette créature que l’on peut distinguer qu’à des micros instants
ressemble de près au monstre du placard ou celui caché sous le lit. Vous ne le
voyez pas car il fait trop sombre, mais vous savez qu'il voit correctement et ne vous lâche pas du regard. Quel est ce sentiment que l’on essaye de
décrire et qui explique le succès d’Insidious ?
L’ingrédient mystère: le sentiment de « Persécution ».
L'être humain traverse les
époques en entraînant avec lui les mêmes peurs et les mêmes phobies. Si le
monde des esprits, à l’image d’un diable, vient perturber votre vie sans vous
laisser le moindre répit, votre mental s’affaiblit. Après la peur il y a l’hystérie,
l’euphorie, puis la résignation. Le monde des vivants se sent en proie au monde
des esprits car il ne peut le toucher, le voir, ni le vaincre à moins d’user d’une
magie « blanche » qui contrebalancerait avec les ténèbres. Si le
spectateur est réduit à l’état de proie et que son prédateur l’épuise
continuellement, la peur est alors très efficace. Insidious fait du spectateur
la proie des esprits. Il ne peut plus dormir sans risquer de voyager dans le
monde des morts, il ne peut changer de maison sans que la créature le
poursuive comme son ombre. Pourtant le spectateur est curieux, il assiste à la
séance de cinéma, il veut des réponses, il veut comprendre ce qu’est la peur,
découvrir ce film dont tout le monde parle, il veut tellement croire que cet
univers est faux, qu’il s’y confronte. Un peu maso le spectateur, et pourtant
le cinéma peut se vanter de son pouvoir de mise en scène. L’être humain est
connu pour être le plus grand prédateur parmi les espèces vivantes. Il affronte
les autres espèces en inventant des armes, des pièges, en collaborant avec ses
semblables. Il est effroyable pour lui de devenir la proie d’une autre entité.
La « Persécution » est l’arme du film d’horreur.
Comment les deux chapitres d’Insidious
procèdent ?
Ils allument et éteignent les
lumières, le vent éteint les bougies ou fait bouger les objets, ils font rouler
des objets au sol, claquer des portes, ouvrent des placards, ils allument les
télévisions, jouent avec la technologie numérique comme les caméras amateurs ou
bien ils augmentent la luminosité des écrans pour nous permettre de distinguer
les figures tapis dans l’obscurité, le film joue sur des sons d’ambiance qui
explosent, les angles de caméra handicapent notre vue. Un peu de fil de nylon, un
peu de montage audio et vidéo puis le tour est joué. Les moyens utilisés pour
réaliser Insidious sont dérisoires mais ils suffisent. La meilleure stratégie est de connaître l’être humain et de renouer avec
ses plus vieilles peurs.
Originalité ? On passera.
Insidious chapitre 2 est très bien construit dans la limite où il crée les
bonnes connexions avec le premier film. Flashbacks, retours sur l’enfance de
Josh, montage parallèle entre les deux films qui viennent clarifier les zones d’ombres
du premier chapitre. Insidious 2 est une suite acceptable. Il propose quelques
touches d’humours, notamment avec les deux compères chasseurs de fantômes.
Parfois des informations sont complètement inutiles et provoque finalement le
rire dans la salle de cinéma: « tu t’appelles Marilyn ! » (Petit
clin d’œil à une réplique). En mon sens, ce deuxième volet perd sa créature
rouge fétiche que l’on aura probablement le plaisir de retrouver dans un
troisième chapitre.
Recette
Insidious serait un mélange entre
Shining (1980) de Stanley Kubrick (ou
Rosemary’s Baby de Polanski, 1968) et
Suspiria de Dario Argento (1976). Dans
un cas, le père devient fou, la maison semble avoir une emprise sur le
personnage. Des fantômes hantent l’hôtel et transforme Jack Torrance, le
personnage interprété par Jack Nicholson en un meurtrier psychopathe qui poursuit
sa femme et son fils Danny (Dalton dans Insidious). Renée et Dalton sont à l’image
de ces personnages. Josh les poursuit en enfonçant une porte à coups d’extincteurs
et en prononçant leurs noms comme un dératé. On pense aussitôt à la scène où
Jack détruit la porte à coups de hache. Josh brise le mur afin de se frayer le
chemin le plus rapide.
Je cite Suspiria parce que le
film traite de la magie noire et puise sa force sur des couleurs franches comme
le rouge, le jaune ou le bleu. De nombreuses fenêtres teintées diffusent une
lumière colorée dans les pièces de l’académie de danse. Ces lumières colorées
permettent de plonger l’intérieur d’un bâtiment dans une autre dimension.
Insidious 2 joue sur la lumière rouge diffusée dans la maison de la mère de
Josh. Ce jeu de lumière nous renvoi à l’idée des enfers, d’une dimension
parallèle. Elle coupe nos liens avec le monde extérieur en nous privant d’une
lumière naturelle, d’un ciel bleu et de ses nuages. Les personnages sont comme
enfermés et le monde de dehors semble inexistant. Ces carreaux teintés
permettent de renforcer les zones d’ombres. On peut décrire une scène
importante dans Suspiria, lorsque Suzy dort dans le dortoir avec les autres
filles. Un paravent constitué d’un tissu blanc se sert de la lumière rouge projetée
du fond de la salle pour dessiner la silhouette squelettique de la prétendue
directrice de l’académie. On distingue l’ombre (chinoise) de cette femme proche
de l’état de momie, puis de cette forme mi fantôme, mi cadavre émane une
respiration douloureuse et macabre. La lumière colorée nourrit l’imaginaire et
la peur du spectateur. Elle est à la fois symbolique selon sa teinte et son
utilisation. Cette lumière extrêmement forte dans Insidious, ressemble
également à celle que l’on utilise dans les films d’extraterrestres où les
vaisseaux illuminent l’intérieur des maisons comme dans Rencontre du troisième
type de Steven Spielberg.
La très récente première saison
de la série American Horror Story
exploite les mêmes schémas qu’Insidious. Les points communs sont mêmes très
nombreux : la maison de l’époque victorienne, les fenêtres teintées, les
esprits des anciens défunts, les parents possédés… . Le succès réside dans
cette « stratégie commerciale » qu’il ne faut pas forcement
interpréter comme un manque d’imagination. Insidious 2 n’est sûrement pas le
film de l’année mais il fonctionne. Le film d’horreur est ainsi fait, il existe
des codes vieux comme le monde. Comme quoi, c’est dans les vieux pots qu’on
fait les meilleures confitures.
Rameau Antoine
vendredi 30 août 2013
Critique de Jeune et Jolie de François Ozon (Spoil): Clin d'oeil à Charlotte Rampling
Résumé: Isabelle (Marine Vacth), jeune fille rayonnante, réalise sa première expérience sexuelle l'été de ses 17 ans. Dès l'automne elle semble mener une double vie. Sous un pseudonyme, elle réalise plusieurs passes auprès de clients avec qui elle a pris contact sur Internet, puis par téléphone. Elle créée sa page sur laquelle elle met des photos d'elle nue. Elle ment sur son âge et sur sa situation professionnelle. Progressivement Isabelle devient prisonnière d'un engrenage dont elle n'arrive (et ne compte) pas à sortir. Cette seconde vie brouille toutes les perspectives de sa personnalité, l'empêche de distinguer ses limites et les barrières à ne pas franchir. Cette position délicate atteint le seuil de la "normalité" dans l'esprit du personnage. Sans prétention et sans juger, François Ozon nous propose de porter un regard sur un sujet longtemps resté tabou: la prostitution exercée par des mineures. Isabelle entre en conflit avec des parents qui éprouvent difficilement cette réalité. Quelle doit-être la place de chacun ? Il s'agit sans doute de remettre en question les normes et les règles qui existent en société. Isabelle ne voit aucun mal dans ses choix. Tout son petit monde vient la marginaliser puis douter d'elle. Le réalisateur nous met dans l'impasse car la situation nous semble choquante, alors que le personnage principal est entièrement consentant.
C'est à chacun (le spectateur) de se faire une idée du thème. Jeune et Jolie est un film qui divise le public en deux: ceux qui acceptent difficilement le sujet et ceux qui décèlent de nombreuses subtilités. Le thème de la prostitution "estudiantine" apparaît également dans un film Franco-américain réalisé par Roger Avary en 1993, Killing Zoe. Zoe (Julie Delpy) est une jeune prostituée qui rencontre Zed (Eric Stoltz) lors d'une nuit à l'hôtel. Un homme capable de percer des coffres forts et qui sera conduit à réaliser un casse sur Paris le lendemain. Le thème du film est le hold up et non la prostitution, mais nous trouvons des similitudes avec Jeune et Jolie.
Je m'arrêterai plus particulièrement sur la dernière rencontre d'Isabelle. Elle est confrontée à la femme de George. Ce personnage est joué par Charlotte Rampling dont on reconnaît le regard bleu et pénétrant. Le regard de Charlotte nous renvoi à celui de Marine Vacth. Si nous connaissons la carrière de Charlotte Rampling, nous devinons alors que cette rencontre va au delà de la narration. Ce n'est plus une confrontation de personnage à personnage, mais d'actrice à actrice.
L'un des rôles majeurs dans la carrière de Charlotte Rampling est celui de Lucia dans le film Portier de Nuit, réalisé par Liliana Cavani en 1974. L'histoire se passe en 1957 à Vienne. Lucia est une ancienne déportée juive qui a survécue aux camps de concentration car elle entretenait des rapports sexuels et sado masochistes avec Maximilian, un officier nazi. C'est en 1957 que Lucia loge dans un hôtel dans lequel Maximilien travail comme portier. Cet ancien officier a réussi à échapper aux différentes traques visant à juger les partisans du régime nazi. Ce retournement de situation confrontant les deux protagonistes réveil les douloureux souvenirs. Alors que l'on s'attend à une vengeance de la part de Lucia, la passion sado masochiste refait surface et enferme de nouveau les personnages dans un rapport macabre et sans issues. Dans une chambre de l'hôtel, ils s'abandonnent à leurs anciens jeux. Ils recréent l'univers du camp de concentration au sein d'une chambre dont ils ne veulent et n'osent plus sortir. Sujet extrêmement tabou et sensible, il fait scandale à sa sortie en salles. Le spectateur refuse ce retour consentant vers l'horreur. Ce rôle transforme considérablement l'actrice.
Jeune et Jolie, vécue comme sa toute première expérience d'actrice à l'écran, est un véritable défi pour Marine Vacth qui rêve de lancer sa carrière. Nous craignons généralement que des rôles aussi sensibles viennent étiqueter l'actrice elle même. On pense également au film Le Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci réalisé en 1972. La jeune actrice Maria Schneider dans le rôle de Jeanne, a été accablée de critiques et de rumeurs à cause de la célèbre scène où Marlon Brando effectue une sodomie en utilisant du beurre. Ce passage était perçu comme choquant et sans pudeur. L'actrice a mal vécue cette expérience et a mis fin à sa carrière.
Charlotte Rampling apparaît comme une mère ou un maître venant féliciter (encourager) Marine Vacth pour le dur rôle qu'elle a acceptée d'endosser. La dernière scène est extrêmement touchante et apaise le rapport que peut entretenir le personnage avec le spectateur. Ce n'est plus une première expérience sexuelle, mais une virginité ôtée par le cinéma. A son réveil, comme si Charlotte Rampling n'était rien de plus qu'un fantôme, Marine Vacht se sent soulagée comme si elle venait d'accomplir ce que peu de personnes auraient été capables de réaliser. En acceptant ce rôle, l'actrice pousse de nouvelles frontières et marque sa place dans le cinéma français. François Ozon, soucieux et conscient de l'impact d'un tel rôle, soigne les maux de la jeune actrice en lui offrant la sagesse et l'expérience de Charlotte Rampling.
Rameau Antoine
jeudi 29 août 2013
Analyse du Zombie au cinéma: La Nuit des morts Vivants (1968) à World War Z (2013)
The Night of the Living Dead, connu sous le nom de La Nuit des Morts Vivants est le tout premier film d'horreur réalisé sur l'attaque en masse du zombie. George A(ndrew) Romero est le célèbre cinéaste qui mettra en scène les nombreux films de zombies au cinéma dont The Night of the Living Dead, The Crazies (1973), Zombie (1978), Le jour des morts vivants (1985), Le territoire des morts (2005), Le vestige des morts vivants (2009) et pleins d'autres que je n'ai pas cité.
Le film sur le Vaudou et la Magie Noire est précurseur au film sur le Zombie à part le film White Zombie de Victor Halperin sorti en 1932 avec Bela Lugosi, la première oeuvre mettant en scène des morts-vivants. Nous avons notamment I walked with a Zombie (1943) de Jacques Tourneur, Zombies on Broadway (1945) de Gordon Douglas ou encore The King of Zombies (1941). Les corps sont contrôlés par des sorciers noirs Africains qui utilisent la magie noire ou l'hypnose. Ils lancent plusieurs malédictions contre les colonisateurs blancs qui viennent commercer sur le continent. Il s'agirait d'une vengeance répondant aux nombreuses déportations des peuples noirs d'Afrique. Le Zombie est alors un être qui ne connaît pas le repos. Il a pour rôle de pourchasser et persécuter ses victimes sans que rien ne puisse l'arrêter. L'être humain ressemble à un pantin, un automate qui accompli sa mission jusqu'au bout et ne peut disparaître tant qu'il n'a pas réussi.
C'est en 1968 que le premier film de Zombies, tels que nous les connaissons, apparaît. Les corps en putréfactions et décompositions sont ramenés à la vie. Les cadavres sortent de terre, ils déambulent sans buts et n'ont que pour seul instinct de manger les survivants. Le plus souvent, la zombification résulte du contact entre un vivant et une arme biochimique (développée secrètement, de quoi rendre le gouvernement encore plus coupable) qui s'est accidentellement répandue. L'armée est souvent tenue pour responsable de la catastrophe et décide arbitrairement de garder les derniers survivants en quarantaine. Le gouvernement est souvent entaché et tenu pour responsable de l'accident. Il est celui qui impose la loi et le pouvoir par la force lorsque la société est ébranlée ou n'existe plus.
Pour soutenir l'idée de cet article sur le zombie, j'ai choisi l'ouvrage:
Des revenants, corps, lieux, images, d'Olivier SCHEFER, 2009, éditions Bayard, p101.
Le cinéma de George A Romero, comme le Vaudou, est une culture qui lutte contre la maîtrise. Le Zombie devient le monstre crée par une société industrialisée qui repousse dans les marges des corps improductifs. Le film de Zombies permet aussi de réfléchir sur la violence qui persiste au sein d'un système. Cette violence du capitalisme, ne produit non seulement des monstres et des survivants marginaux, mais elle les nomme, gère les flux, organise les marges, règle les cadres, elle surveille ses propres monstres.
Adorno et Horkheimer: "La violence de la société industrielle, constataient-ils, s'est installée dans l'esprit des hommes". Il ne faudrait pas seulement dire que le plaisir consiste à consommer quelque chose, à s'approprier tel objet, aux dépens d'une approche plus intériorisée, méditative ou contemplative de l'objet. La nature même du plaisir est conditionnée et déterminée par cette logique de l'appropriation. L'objet est répétitif et le plaisir est plaisir de répétition. "Le seul moyen de se soustraire à ce qui se passe à l'usine et au bureau est de s'y adapter durant des heures de loisir".
Les Zombies renvoient cette image déformante de cette mécanique d'appropriation. Violents et dociles à la fois, maîtres et esclaves, victimes et agresseurs, les zombies sont devenus des victimes idéales, d'authentiques cibles de fêtes foraines sur lesquelles le mâle occidental peut se soulager en vidant un chargeur et en libérant son âme de toute responsabilité. Les Zombies sont des révoltés et les derniers affranchis rejettent toute loi et organisation. Les Zombies transforment les vivants en une société de corps anonymes. En dévorant leurs contemporains, ils mangent sans se rassasier, non seulement parce qu'ils appartiennent à un monde de la consommation frénétique, mais surtout parce qu'en zombifiant les autres vivants, ils réduisent l'autre à du même et bouclent ainsi toutes les issues.
Dans l'Anti-Oedipe, Deleuze et Guattari estiment que le propre du capitalisme est d'avoir intériorisé la mort, en l'espèce d'une antiproduction mêlée partout à de la production. "Le seul mythe moderne c'est celui des zombies - schizos mortifiés, bons pour le travail, ramenés à la raison. En ce sens, le sauvage et le barbare, avec leurs manières de coder la mort, sont des enfants par rapport à l'homme moderne et son axiomatique".
Depuis le début des années 2000, la figure du Zombie évolue en ce que j'appellerai la figure de l'Infecté. Nous avons le film 28 jours plus tard de Danny Boyle sorti en 2002. Ces Zombies évoluent avec le temps et il devient de plus en plus difficile de les nommer. Ils semblent évoluer de la même façon que la technologie avance. Ils s'améliorent, deviennent plus dangereux, rapides, agiles, voire intelligents. On fera donc la distinction entre Zombie et Infecté. Le Zombie semblait être le résultat d'une catastrophe où il était encore possible de lui faire face à cause de sa lenteur. A présent cela devient un phénomène trop complexe à endiguer. Il semblerait donc que cette figure soit le miroir du capitalisme dans nos sociétés. En période de crise, l'individu demeure prisonnier de ce monde de consommation qui ne cesse de proliférer. Il s'agit d'une situation qu'on ne contrôle plus. Entre diverses avancées et modes de productions, malgré la situation de crise, la société pousse à consommation au delà du possible. L'Infecté, forme de Zombie évolué, surpasse l'Homme qui n'a plus que comme solution la fuite et non le combat. Nous parlons de maladie comme la rage ou la peste, capable de se propager rapidement et à grande échelle. 28 jours plus tard montre le pays des Royaume-Unis submergé par cette vague en l'espace de quelques jours. Dans le film de Zombies, le personnage principal constate lui même cette propagation et l'état chaotique de la société. Dans ces films "nouvelle génération", le héros se réveil au sein du chaos (souvent dans un hôpital après un long coma - 28 jours plus tard et The Walking Dead) et comprend difficilement la situation.
Les moyens de riposter deviennent démesurés, des fois presques absurdes. Les héros sont excentriques ou fous. Les survivants qui intègrent la violence et ses extrêmes semblent êtres dans la mesure de faire face au désastre. On peut mentionner le film Planet Terror de Robert Rodriguez où les personnages du films font appels à toutes les armes inimaginables pour répondre à la propagation des Infectés.
Jusqu'ici ces catastrophes se passaient dans une ville, une région ou bien un pays tout entier. Avec World War Z sorti récemment en salle et réalisé par Marc Forster, l'Infection devient une affaire mondiale. L'image du Zombie a évolué et pas forcement dans le bon sens. Si le mythe du Zombie est un mythe moderne qui reflète le capitalisme et le monde de la consommation, on s'aperçoit que même derrière un film de divertissement, le sujet nous renvoi à l'image de notre société actuelle. Sans tomber dans le négativisme nous sommes forcés d'admettre que le Zombie n'a cessé de nous dépasser et de symboliser non seulement la violence de la société industrielle mais aussi la mort d'un système dysfonctionnel.
Rameau Antoine
dimanche 11 août 2013
Critique de Lone Ranger et American Nightmare
J'ai eu l'occasion de voir deux films très récemment. Ce ne sont pas des films sur lesquels je vais m'étendre.
Le premier, Lone Ranger: très bon divertissement de 2h30 sur l'Ouest sauvage Américain. Cela mêle humour, fantastique et aventure. Attendez vous à un Pirate des Caraïbes version western. Le film reste très agréable à voir. Johnny Depp dans toute sa splendeur dans la peau d'un indien. Par certains aspects nous pouvons penser à Wild wild west avec Will Smith. Attendons nous sans aucun doute à des suites.
Le deuxième, American Nightmare: bon divertissement pour ceux qui aiment l'action, le frisson, l'horreur et la violence. Nous retrouvons Ethan Hawke... mais pas seulement. Un nombre important de clichés américains. Résumé du film: afin de retrouver une économie stable et de réguler la violence qui règne aux Etats Unis, la loi autorise une fois par an pendant douze heures, tous les crimes possibles. Meurtres, coups, vols... cette nuit de folie est censé provoquer l'autorégulation du pays et calmer la colère des populations, gardée depuis 365 jours. Comme un Thanksgiving endiablé, les américains attendent avec impatience cette fameuse soirée où tout le monde pourra se mettre sur la t******. Ils acclament tous les bienfaits de cette "Purge", jusqu'au jour où cela leur tombe dessus. L'histoire se passe en 2022... c'est à dire bientôt. Je ne pense pas que les Etats Unis décideront de cela aussi vite, mais il s'agit bien sur d'une critique bien enrobée de la violence en Amérique. Critique du marché d'armes, dérive du genre Humain, folie engendrée par la crise... bref, c'est vrai qu'il y a une belle morale. L'idée était intéressante et aurait peut être mérité d'être mieux construite. L'intrigue est clair et le frisson est bien présent. Je n'assassinerai pas le film (même si il m'autorise une quelconque Purge), mais si vous n'aimez pas le cliché un peu lourd... ce film n'est pas pour vous.
Rameau Antoine
dimanche 9 juin 2013
Analyse et anecdote du film Twixt de Francis Ford Coppola
Je ne voudrais rien affirmer. Je fais là une supposition par rapport à l'étrange titre de ce film. Twixt en mon sens, se rapprocherait du terme "Twist" employé dans l'écriture scénaristique. Je pense qu'on peut se permettre de faire le lien pour deux raisons: le dénouement du film, et parce que le personnage principal Hall Baltimore (Val Kilmer) est lui même écrivain.
Je prendrais la définition de l'ouvrage L'écriture de scénarios de Jean-Marie Roth, publié en 2006 aux éditions Chiron. Il s'agit de la page 56:
"Le twist est une information, révélée au spectateur, dont la teneur modifie profondément la lecture du film Un ou plusieurs personnages peuvent avoir la même révélation que le spectateur, mais ce n'est pas indispensable Ainsi, vous pouvez montrer votre héros se confier à son meilleur ami durant la moitié du film puis, surprise ! présenter cet ami comploter avec l'ennemi Cela ne changera strictement rien au déroulement de l'histoire, mais modifiera fortement l'avis du spectateur sur celui qu'il croyait être un soutien de votre protagoniste. Généralement, le twist est employé en toute fin de film. Le Sixième Sens, Les Autres ou Usual Suspects sont basés sur ce procédé. Le piège, dans lequel vous risquez fort de tomber, est de "trouver" un twist vers la fin de l'écriture de votre scénario. Croyez-moi, il ne fonctionnera pas. Lorsqu'un film est basé sur un twist final, toute sa construction est faite pour y mener. L'auteur part du twist pour fabriquer son récit."
Twixt, thriller horreur de 2011, réalisé par Coppola avec Val Kilmer et Elle Fanning.
Résumé: Hall Baltimore, écrivain ivrogne, célèbre par le passé, vient dans un village retiré faire la promo de son dernier livre qui ne rencontre pas un franc succès. Le shériff qui est l'un de ses plus grands fans, lui propose de rester quelques jours en ville afin qu'il retrouve l'inspiration. Pour l'aider à nourrir son imaginaire, le shériff lui parle du récent assassinat commis dans les environs. Le cadavre d'une jeune fille conservée à la morgue du coin, garde un pieu enfoncé dans le coeur. Hall abandonne les histoires de fantômes pour des histoires de vampires. En essayant d'élucider cette affaire des plus étranges et irréelles, l'écrivain renoue avec son douloureux passé.
Le réalisateur, auteur du film Dracula inspiré du roman de Bram Stoker, aborde une nouvelle fois, l'imaginaire des vampires. Ce film serait en partie autobiographique. L'histoire de Hall Baltimore serait proche de la vie du cinéaste. Nous apprenons à la fin du film que Hall a perdu sa fille dans un accident de bateau. Rongé par la culpabilité (père absent et alcoolique), l'écrivain fait de nombreux rapprochements entre la jeune victime et sa fille défunte. Le village fait planer un mystère qui semble exorciser les pensées noires du personnage. Hall résout cette affaire au sein de ses rêves, le plongeant dans un monde en noir et blanc, dont seul le rouge ressort. La principale intrigue du film est: qui se cache sous le drap blanc de la morgue ? Nous savons qu'il s'agit de la victime, mais à aucun moment le personnage principal ne retire le drap pour voir le visage. Le spectateur déjà intrigué par ce pieu qui "maintiendrait la morte dans son sommeil", avance aux dépends d'Hall Baltimore. Le village est marqué par les esprits des morts dont Edgar Allan Poe, puis les enfants tués par le curé du coin. Nous nous sentons vampirisés par l'affiche du film avec une Elle Fanning à la fois fantôme et vampire. Nous découvrons que le shériff en mal de rebondissements et d'actions, est lui même impliqué dans l'histoire. Vers la fin du film, Hall prend la décision de regarder qui se cache sous le drap (un sosie de sa fille ?). Il se passe alors ce que le spectateur attendait depuis le début. Jusqu'à ce que...
TWIST
L'ensemble du film, son mystère, son fantastique, son macabre, sort tout droit de l'imaginaire de l'écrivain qui était en train d'écrire son dernier roman. Le spectateur voit ses espoirs s'envoler, manipulé par le travail d'Hall Baltimore.
A sa sortie, la critique note mal le film. En reprenant la définition de Jean-Marie Roth, est ce que le twist est justifié ? Ou est-ce un très mauvais retournement de situation de la part de Coppola ? Facilité d'écriture ou interprétation logique par rapport au titre du film ?
Quoi qu'il en soit, l'intrigue est bonne et le mystère efficace. Coppola reste bon dans sa mise en place d'un faux-monde fabriqué en studio. Le style recherché peut sembler lourd ou séduisant, les avis sont partagés. En mon sens, son récit reste efficace et beau.
Rameau Antoine
jeudi 6 juin 2013
Analyse et critique d'Only God Forgives de Nicolas Winding Refn
"Ryan Gosling et la douleur fantôme"
Douleur, ou membre fantôme désigne cette sensation qu'un membre amputé ou manquant est toujours relié au corps et interagit avec les autres parties.
Résumé: Julien, son frère Billy et leur mère, tiennent un club de boxe clandestin à Bangkok qui leur sert de couverture à leur trafic d'héroïne. Un soir le frère de Julien se fait tuer pour avoir violé et assassiné une jeune prostituée de 14 ans. La mère de Julien, revenue des Etats-Unis pour assister à l'enterrement de son fils, demande à Julien de le venger. Ce dernier, victime des caprices de sa mère, est pris dans un cycle de vengeance dont la police semble tirer les épingles. Julien, sorte de "perdant" agit contre son gré. L'officier en chef du corps de la police fait respecter l'ordre en imposant son jugement et ses châtiments extrêmement violents. Julien qui donne raison à l'assassin de son frère, est rejeté par les siens, et est placé au plus haut degré de son impuissance.
Plutôt déçus, ceux qui attendaient une suite digne du film Drive. Only God Forgives ne vient pas de la même planète, mais je propose cependant d'y planter notre drapeau de cinéphile.
D'une manière générale, on peut trouver ça lourd cette recherche du mutisme chez Ryan Gosling. Nous pouvons penser: le spectateur a apprécié cet aspect dans Drive, je le lui vends triple dose. Le film peut nous laisser ce sentiment d'excès d'esthétisme et de recyclage. Pourtant le mutisme de l'acteur demeure un jeu logique dans ce dernier film de Nicolas Winding Refn.
Le réalisateur balance entre le mystérieux et le violent. Il nous offre une image à la fois barbare et divine de Bangkok. L'univers impitoyable de Bangkok provient de cette violence parsemée par la pègre, les dealers et la prostitution. Le meurtre et le crime organisé sont confrontés à une police tout aussi violente et malhonnête. Le film balance Bangkok entre ses plans au filtre rouge (pour son exotisme, sa chaleur, sa sueur et son atmosphère ensanglantée) puis ses plans au filtre bleu (pour renforcer cette impression d'une mort qui plane).
Le film est marqué par ses longueurs et ses déroulements parfois extravagants (chorégraphie au sabre). Le réalisateur veut rester proche d'un cinéma asiatique qui puise sa force dans les représentations de la nature et du divin. Il peint Bangkok, comme une jungle urbaine sans règles et limites, pourtant structurée et contrôlée par la force policière.
Nous ne montrons pas la descente aux enfers de Ryan Gosling. Bangkok ressemble déjà aux enfers pour le personnage. Prenons pour exemple ses cauchemars, lorsque son corps est placé entre les murs d'un bordel. Les motifs représentés sur les murs sont récurrents. Ils expriment à la fois cet aspect nature et jungle sauvage, mais avec du recule ressembleraient à des flammes.
Ma théorie concernant le film est: l'âme de Ryan Gosling est déjà condamnée.
Lui, ainsi que l'inspecteur sont comme des fantômes qui errent dans la ville. Julien (Ryan Gosling) n'a pas de réels buts. Son esprit est comme coincé sur Terre, et son corps ressemble plus à un corps d'emprunt. Régulièrement nous avons ces plans où l'acteur regarde ses mains qui se referment. Le cadre de la caméra coupe le reste du corps, ne montrant que les bras. Julien regarde son corps comme s'il était lui même pilote d'une enveloppe charnelle ne lui appartenant plus. Ses bras sont comme coupés, tantôt il ressent une douleur émotionnelle gardée en lui, tantôt le personnage montre l'absence d'émotions. Je n'ai pas fait référence à la douleur fantôme par hasard. En gros: Julien semblerait souffrir d'un corps qui n'est déjà plus le sien. Plutôt bizarre dans l'immédiat.
Nous ne pouvons nier que l'acteur a un rapport assez étrange avec ses mains et son corps. Dans le plan où il se met en garde, avec en arrière plan la statue divine du club de boxe, Julien est dans la répétition du souvenir et du passé. Il est présenté dans le film comme un "perdant" incapable de se venger, ni même de se battre. Probablement parce qu'il n'a plus la même maîtrise, le même contrôle de son corps qu'auparavant. Il ressemblerait plus à une âme maudite, dont la souffrance s'exprimerait à travers ses gestes et son mutisme.
L'inspecteur lui, ressemble à un autre type de fantôme. Il serait l'âme vengeresse de Bangkok. Celui qui coupe les mains de ceux qui tuent, celui qui coupe la langue de ceux qui mentent, celui qui coupe les yeux de ceux qui sont trop curieux. Le titre Only God Forgives fait écho à cet inspecteur qui n'a pas le rôle de celui qui pardonne, mais le rôle de celui qui juge. Il ne faut pas interpréter son rôle comme étant celui d'un truand, il faut le voir comme un "ange de la mort" qui possède une autre fonction que celle de dieu. Ses habits noirs affirment son rôle. Il apparaît comme le bras vengeur de dieu, un bras armé d'un sabre. Parfois il sort son sabre de nulle part, lorsqu'il le saisit derrière son dos. Il semble la faire apparaître comme par magie. Son droit d'exécuter "le châtiment" s'organise et s'exprime comme un rôle divin à travers ses chorégraphies au sabre. Nous pouvons affirmer que ce personnage est un fantôme, lorsqu'il disparaît au moment où Julien le suit dans les rues, ou lorsqu'il a la prémonition, d'une proche fusillade.
La première rencontre entre Julien et l'inspecteur est très particulière. L'inspecteur dit: "ce n'est pas lui". Par un simple regard, il reconnaît les coupables. Cela renforce le pouvoir divin de l'inspecteur. Cependant on peut l'interpréter autrement. Julien serait mort depuis qu'il a tué son père de ses propres mains, et il serait un fantôme dans un corps d'emprunt. L'inspecteur verrait en lui un fantôme, condamné et incapable de tuer à nouveau. L'inspecteur sait que Julien est un fantôme et ne voit pas en lui une menace. La critique compare le plus souvent Julien à un "perdant". Selon moi, l'impuissance, si souvent exprimée dans le film (rapport avec la mère et le frère, rapport avec la jolie prostituée), est logique car Julien n'a plus la possibilité de lever la main. Probablement était-il autrefois un tigre violent et imprévisible, il n'est désormais plus qu'une âme condamnée.
Je terminerais sur le dénouement du film qui peut sembler étrange. Julien se fait trancher (volontairement) les bras par l'inspecteur dans un décor brumeux et naturel (étrange...). Non, il ne s'agirait pas d'une punition, mais bien d'une délivrance. L'inspecteur coupe les liens que possède Julien avec son corps d'emprunt, et libère son âme afin qu'il repose en paix. Il n'est pas question d'un châtiment mais complètement l'inverse: une rédemption.
Rameau Antoine
jeudi 9 mai 2013
Analyse de Spring Breakers #2: Un film mal compris
La société rencontre aujourd'hui, son come-back années 70 et une nouvelle ère marginale
Analyse Poussée de Spring Breakers #1
Est sorti récemment sur les écrans, un film américain d’Harmony
Korine « Spring Breakers ». Ce film a été bien reçu par la critique,
mais beaucoup moins par le public. Peut être parce qu’il est beaucoup trop tôt
pour montrer que le film a pour but de présenter ces mêmes transformations qui se produisirent dans les années 70. L’histoire concerne quatre jeunes étudiantes
qui en ont assez de leur quotidien. Elles désirent amasser le plus d’argent
possible afin de partir vivre l’expérience du Spring Break, qui est le moment
le plus festif de l’été en Floride. Cette fête se résume à : la plage, la
musique, l’alcool, la drogue et le sexe. Un lieu paradisiaque où il est
possible de flirter avec différents « plaisirs » illégaux. Ces jeunes
filles au tempérament très acide et violent, décident de braquer un restaurant
afin de réunir les fonds nécessaires pour le voyage. Elles utilisent des
cagoules et des faux pistolets pour accomplir leur hold-up. Suite à quoi, elles
partent en Floride à la recherche de la liberté. Ces jeunes en recherche d’évasion,
et de limites à dépasser, peuvent assez facilement nous rappeler le courant
beatnik, ou les hippies qui revendiquaient le droit d’user de leur vie comme
bon leur semblaient. Nous retrouvons les mêmes ingrédients, entre drogue et
expériences à vivre. Ces jeunes filles déclarent tout haut leur rupture avec un
monde qui semble privatiser les populations, une société chère et mensongère. Loin
de la politique « Peace and Love », le film penche vers l’aspect
violent et destructeur qu’amène cette vie. Les hippies eux-mêmes étaient
persécutés, pour leur désir de rester en marge et s'opposer à la loi. Spring
Breakers varie entre le coloré et les groupes communautaires des années 70.
Nous retrouvons des influences venues d’un Brian De Palma avec Scarface entre
sa violence et cette ascension vers un rêve, puis un Easy Rider sur le thème du
voyage et de la rencontre. Les jeunes filles finissent par êtres arrêtées en
Floride pour usage de stupéfiants. C’est un rappeur et trafiquant de drogue du
pseudonyme d’Alien qui vient les libérer, charmé par ces corps exhibés en
maillot de bain. Les filles sont plongées dans l’univers gangster d’Alien, et
le rêve prend des tournures de cauchemar. La perte des repères (l'anomie) est encore plus
accentuée dès lors, que les jeunes filles entrent dans une violence qu’elles ne
savent interpréter et maîtriser. Perdues dans le rêve pré fabriqué du Spring Break, les
quatre amies sont conduites à êtres séparées les unes après les autres :
la première prend conscience qu’elles vont trop loin, la deuxième survie d’une
balle reçue à l’épaule, puis les deux dernières franchissent la limite ultime,
en déclenchant une tuerie chez un gangster rival. Harmony Korine, artiste extrêmement
contemporain renvoi au spectateur l’image dégagée par la société de consommation
et les média. Un monde illusoire, où encore une fois, la société possède dans
ses plus hauts sommets des personnalitées douteuses, des rappeurs riches, trafiquants et meurtriers. Digne d’une
fin comme dans l’Inspecteur Harry ou bien même dans Bonnie and Clyde, l’adrénaline
retombe après l’apogée de la violence. Comme l’expression, « le calme
après la tempête », le film montre que le plaisir est éphémère et que les
actes restent inscrits sur les visages.
Nous pouvons aussi reprendre l’image d’une nouvelle jeunesse rebelle
qui succède à James Dean et à La fureur de vivre. Les jeunes filles dont on ne
connaît leur vie privée, n’ont pas l’air d’avoir de familles. Elles ne se
soucient plus de rentrer et décident de rester en Floride. Elles cherchent auprès d’Alien,
une nouvelle famille « idéale » où la vie serait un luxe. Peut-on
considérer qu’elles sont en mal d’intégration comme le fut James Dean ?
Difficile encore à prouver aujourd’hui, mais les envies et les exigences ont
changées. Le rêve, devient un rêve de luxe et de consommation, probablement
parce que la société se transforme en un monde qui pousse à cet extrême (technologie qui progresse au delà de nos moyens et des produits vite démodés).
Là où la population ne peut plus se le permettre, elle provoque des déceptions
et un nouveau cycle de marginalité.
lundi 6 mai 2013
Court métrage: C'est dans la boîte !
Idée court métrage
C'est dans la boîte ! d'Antoine Rameau
Intérieur-Soir-Bar
Homme assis à une table (vue de dos) du nom de J.Gonzo. Homme de la cinquantaine, portant costume chic, cheveux brun, probablement un peu costaud et pas très beau. On entend que sa voix rauque, on ne voit pas son visage. Seulement son corps vu de derrière. En face un homme, plutôt trentaine, air sérieux et imposant. Il reste silencieux et écoute. Grisonnant, et portant une légère veste en cuir beige-marron. Il sert d'intermédiaire. Nous ne connaissons pas son identité. On l'appellera Box.
Une photo d'une femme de 40 ans est montrée à Box. Gonzo l'a fait glisser sur la table. Sur la table, deux consommations. Musique d'ambiance...
Gonzo
-Elle, tu lui livre le colis. Derrière, c'est l'adresse de l'appartement où habite le type dont je t'ai parlé. Tu fais ce qu'il y a à faire. T'utilise les moyens et les méthodes que tu souhaites. L'important c'est de ne pas te faire voir avec. Autrement, notre contrat ne tiendra plus et le reste sera à tes frais. Le meilleur moment pour intercepter notre homme, c'est le matin dans les alentours de 6h. Tu prends la tête, puis tu dois t'arranger pour l'apporter à ma femme vers 16h, avant que sa journée se termine. C'est la tête de "l'amant" en question. Réfléchis à une astuce pour qu'elle trouve le colis sans qu'elle ne te croise. Elle comprendra bien assez vite de quoi il s'agit. Moi, je m'occupe du reste. Quand je saurais à quel café elle se rendra, tu pourras trouver les détails du rendez vous, vers 15h, sur ce site internet.
Il montre le site inscrit derrière la photo
Box
-Je fais ce travail depuis des années. Il n'y a jamais eu de clients insatisfaits. La seule chose que je vous demande, c'est de ne pas transmettre mes coordonnées à n'importe qui.
Gonzo
-C'est bien normal.
Fondu enchaîné vers la deuxième scène.
Extérieur-Matin-Devant un appartement parisien
Box adossé à un bâtiment en face de l'appartement, fume une cigarette. Il fait encore très sombre, le jour se lève à peine. Box est comme une silhouette dans le noir dont on ne voit que la cigarette allumée. Un homme au loin se gare le long du trottoir de l'appartement. Box regarde l'homme taper son code. Il s'introduit dans l'appartement et Box le suit, un carton sous le bras. Il inscrit un code, donné par Gonzo. La caméra reste à l'extérieur et filme l'appartement de dehors. Une lumière derrière une fenêtre s'allume. Deux silhouettes passent devant les carreaux. Box semble éteindre la lumière deux minutes après qu'elle ai été allumée. Quelques minutes plus tard, Box sort, le carton toujours sous le bras et part.
Intérieur-Matin-Métro
Assis sur un siège, le carton est posé sur les genoux de Box. Il n'est pas fermé mais l'intérieur est recouvert d'un tissu rouge. Un enfant et sa maman, assis en face de lui, le regardent interrogés. L'enfant fixe Box silencieusement. Il semble intrigué par la boîte. Il interpelle sa mère.
Enfant
-Il a quoi le monsieur dans sa boîte ?
Le regard de Box s'abaisse vers l'enfant.
Maman
-Enzo, laisses le monsieur tranquille.
L'enfant ne parle plus mais continue de regarder Box. Box tend son doigt devant la bouche pour demander à l'enfant de rester calme.
Box
-Il fait dodo.
Box tend un petit sourire. L'enfant surpris et amusé pense comprendre que le contenu de la boîte renferme un animal endormi. Il fait un bruit d'étonnement et met sa bouche devant la main. La maman sourit. Enzo demande.
Enzo
-Je peux le voir ?
Maman
-Enzo, qu'est ce que je t'ai dit ?
L'enfant fait mine qu'il aurait bien voulu regarder dans la boîte. Box continu de sourire et regarde ailleurs pour ne pas tenter l'enfant.
Extérieur-Jour-dans la rue
Un liquide semble couler de la boîte en traversant le carton. Il pose la boîte sur un banc public vide. Un clochard avec son chien au loin, regarde Box, interpelle. Box regarde autour de lui et sort plusieurs mouchoirs d'un paquet. Il tapisse discrètement le fond de la boîte avec plusieurs mouchoirs. Il ouvre un autre paquet, puis nettoie le carton de l'extérieur. Le clochard, sentant quelque chose de louche, se lève dans l'espoir d'obtenir une pièce pour que Box se débarrasse de lui. Apercevant le clochard au loin, Box se dépêche de sortir d'autres mouchoirs et de nettoyer le banc. Le clochard regarde au passage les gouttes orange tombées par terre.
Clochard
Excusez moi, vous n'auriez pas un petit quelque chose pour me dépanner ?
Box (ennuyé)
Non, désolé, je n'ai rien sur moi.
Le clochard insiste en se montrant inquisiteur.
Clochard
-Vous m'avez bien l'air embêté avec votre carton m'sieur.
Box
-Non c'est bon, c'est pas grand chose.
Clochard
-Vous devriez faire quelque chose, y'a une drôle d'odeur la dedans. Vous transportez quoi ? Une bête crevée ?
Box
-Oui, j'approvisionne les restos chinois du coin.
Le clochard reste planté sur place suite à cette remarque. Il s'éloigne et rejette de temps en temps quelques regards en arrière. Box s'éloigne dans la direction opposée.
Intérieur-Jour-Midi dans un restaurant chinois
Box est assis seul à une table pour deux. Il attend son plat et regarde quelques messages sur son portable. Les gens autour regardent Box ainsi que sa boîte. Les voisins de table se mettent à commérer. Certains étudiants venus manger en groupe font des mines dégoûtée. La boîte dégage une odeur nauséabonde. Box jette quelques coups d'oeil aux clients. Une serveuse lui apporte son bol contenant une soupe de nouilles. Elle constate les réactions des clients.
Serveuse
-Monsieur, votre paquet dégage une odeur qui dérange la clientèle.
Box
-Oui c'est vrai. C'est depuis pas longtemps. Je vais manger rapidement.
Serveuse
-Pouvez vous mettre votre boîte ailleurs s'il vous plaît ?
Box
-Non, ça c'est très important, je dois garder un oeil dessus. Mettez moi à une autre table sinon, où je pars sans payer.
Box est situé au fond du restaurant, mais l'odeur persiste. Il mange son plat avec peu de raffinement. Il termine sa soupe, puis lâche un billet de 10 euros sur la table et s'en va. En passant à côté des clients, certains tentent de pencher la tête pour regarder dans la boîte. Box les dévisage et ils se tournent à nouveau vers leur assiette. Box sort par la porte vitrée.
Intérieur-Jour-supérette
Box passe à travers les rayons, la boîte sous le bras. Il attrape plusieurs choses dont des sapins senteurs pour les voitures, ainsi que du coton. Il avance jusqu'à la caisse et la caissière, âgée d'une cinquantaine et l'air désagréable, fait une remarque à Box.
Caissière
-Vous auriez pu éviter d'amener ça dans le magasin. Dans votre voiture ça profite qu'à vous au moins.
Box
-Je suis à pieds.
Caissière
-Non mais franchement, ça pue partout maintenant. On assume comment si les clients s'en vont ?
Box
-On pourrait peut être remplacer la caissière par un mannequin ?
Caissière
-Je vous montre pas la sortie (elle appelle le vigile de la main).
Vigile
-Veuillez sortir monsieur
Box
-Vous n'auriez pas du vous déranger.
Vigile
-Normalement il est interdit d'entrer dans les magasins avec des paquets comme ça monsieur. Montrez moi ce qu'il y a dedans.
Box
-Je n'ai pas déclenché d'alarme. Ce qu'il y a la dedans c'est privé et ça me concerne. On n'a pas encore inventé les bombes qui sentent la merde. Mais si vous tenez, à ce que j'en renverse dans le magasin, c'est vous qui voyiez.
Vigile (ne sachant pas quoi faire)
-Dépêchez vous de sortir maintenant.
Extérieur-Jour-dans la rue
Box ouvre les sachets de senteurs et remplit son carton. Il enlève les mouchoirs tâchés et les jettes dans une poubelle à proximité. Un homme se promenant, passe à côté de Box et retient son chien qui lui aboie dessus. Une fois passés, Box tapisse le fond de coton.
Extérieur-Jour-dans un cyber club
Box devant un écran d'ordinateur, fait une recherche internet. Il sort la photo et inscrit le nom du site. En quelques clics, il obtient le lieu du rendez vous.
Extérieur-Jour-devant la terrasse d'un café populaire parisien
Box entre dans le café et se dirige vers le comptoir. Un serveur le plateau à la main vient vers lui.
Serveur
-Monsieur, je peux faire quelque chose pour vous ?
Box sort la photo de la femme de Gonzo.
Box
-Avez vous vu cette femme par hasard ?
Serveur
-Effectivement, elle est assise à une table sur la terrasse. Elle s'est absentée un instant pour aller aux toilettes. Elle va revenir, je vais bientôt lui apporter sa consommation.
Box
-Je peux vous demander un service ? (Box pose un billet de 10 euros sur son plateau) Pourriez vous lui donner ce colis, je vous prie ? Elle va savoir de quoi il s'agit.
Serveur
-Très bien. Mais il y a pas d'entour loupes au moins ?
Box
-Non, bien sur. C'est seulement que je dois partir au plus vite. Je suis coursier et j'ai une dernière livraison à faire rapidement. Tout est déjà signé. Par contre je vous demande juste de ne pas regarder le contenu, c'est confidentiel.
Serveur
-Entendu.
Box s'éclipse du café en traversant la terrasse. Il part vers le hors champ. Nous l'abandonnons de vue, pour nous concentrer sur la table de Madame Gonzo.
Celle-ci revient des toilettes et s'assoit à sa table. Elle sort son téléphone et appelle quelqu'un.
Le serveur vient avec le plateau et le carton. Il dépose la consommation de Mme Gonzo sur la table puis
s'adresse à elle.
Serveur
-Quelqu'un tenait à vous transmettre un colis. Je le pose sur le siège d'à côté.
Mme Gonzo, l'air effrayé semble reconnaître la signification du tissu rouge posé sur le carton. Elle regarde autour d'elle paniquée. Elle pose le carton sur ses genoux et fait attention aux autres clients du café. Elle retire le tissu et semble comme étouffer son cri.
Elle se met à hurler.
Mme Gonzo
-C'est quoi ce putain de bordel ?
Une voix hors champ retentit (voix off, celle de M.Gonzo).
Gonzo
-De quoi parles tu ?
Mme Gonzo
-Il y a rien dans cette putain de boîte !
Gonzo
-On s'en fout de ce qu'il y a où pas dans cette boîte. La prise était bonne et ta réaction parfaite.
La caméra pannote de 180° degrés et dévoile l'équipe de tournage derrière avec J.Gonzo, le réalisateur assit sur son fauteuil. Box se tient à côté de lui agacé. On entend la voix de madame Gonzo en hors champ.
Voix off Mme Gonzo
-Il ne devait pas y avoir une fausse tête ou un élément de trucage ?
Gonzo
-Que dalle ! J'ai pas les moyens pour me payer une tête !
Voix off Mme Gonzo
-Ah ! mais passer pour une catin qui a pleins d'amants, ça n'a pas de prix par contre...
Gonzo fait signe à l'équipe de ranger le matériel. Le perche-man retire le micro et nous n'entendons plus Mme Gonzo. Elle passe à nouveau dans le champ de la caméra et se dispute avec Gonzo.
Changement de plan.
Le serveur qui regarde la dispute vers le hors champ, tourne son regard vers l'intérieur de la boîte, restée sur la table de la terrasse.
Un dernier plan montre le contenu entièrement vide (et propre).
Fin.
Irish Tony
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