L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


lundi 25 février 2013

Numéro spécial Quentin Tarantino


 
J’ai eu comme idée, au-delà du blog Cinématoman, de mettre en place une petite revue qui serait consultable sur Internet.

Ces pages web, me permettront de pousser un peu plus loin mes critiques et mes analyses. A chaque numéro, un réalisateur et ses œuvres seront proposés.

C’est un projet plutôt expérimental, cherchant à réunir les différentes facettes et qualités que je peux vous offrir de mon univers cinématographique.

De la même manière qu’un magazine, je ferais en sorte de proposer des aspects artistiques divers: Filmographies, photographies, petites fictions personnelles, annonces évènementielles, musiques, peintures, jeux vidéos… . Le cinéma, sera la première motivation de cette revue, mais elle sera s’appuiera également sur d’autres secteurs culturels. J’ai également l’espoir de mettre en avant d’autres talents amateurs et de créer une communauté de passionnés.

Afin d’inaugurer ce premier numéro, j’aimerais revenir sur l’un de mes artistes fétiches, à l’occasion de son dernier film: Django Unchained. Quentin Tarantino, est aujourd’hui, critiqué pour le meilleur, comme pour le pire. L’idéal serait de faire un pas en arrière.
 
 
 
Rameau Antoine


jeudi 13 décembre 2012

Cogan Killing them Softly

 
Film d'1h37 réalisé par Andrew Dominique avec Brad Pitt, Ray Liotta, Richard Jenkins.
 
 
 
Filmographie:
 
-Chopper (2000)
-L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007)
-Cogan: Killing them Softly (2012)
 
 
 
 
 
Malgré la bonne gueule de Brad Pitt et sa toute récente prestation publicitaire pour Channel 5, Cogan est tout de même un film qui sent bien la poudre et l'hémoglobine. Bien que la violence soit extrêmement stylisée, elle ne demeure pas moins à être préservée des jeunes enfants.

Deux hommes, se servent comme prétexte, l'ancien coup monté d'un gérant de tripot pour pouvoir retourner le second braquage contre lui. Pensant qu'ils ne seront pas soupçonnés, un tueur (Brad Pitt) est engagé pour se débarrasser de ceux qui ont faits ça. Jackie Cogan devine aisément que le gérant du tripot (Ray Liotta) qui a eu la bêtise de révéler son coup monté comme si il s'agissait d'une bonne farce, ne serait pas assez stupide pour provoquer deux fois la même chose. Cependant il reconnaît qu'il serait bon pour les affaires de tous, d'éliminer le gérant ainsi que les braqueurs. Jackie règle le problème assez aisément après avoir conclu un marché.
 
Mon avis sur le film est très positif et je donnerais les raisons en quelques points:
 
-Brad Pitt dans un rôle qu'il porte assez bien, et ne monopolisant pas l'histoire
 
-Des dialogues biens construits et une dernière scène faite pour rester graver dans vos mémoires
 
-Un contexte assez contemporain, il s'agit de la période des élections présidentielles Obama vs Bush
 
-Le tueur met en avant ses talents  et le meurtre comme un métier bien réglementé et réfléchit qui élabore des stratégies autour du business, de la politique et du rapport entre les Hommes
 
-Une séquence très originale dans la présentation esthétique d'un homme sous l'emprise de la drogue
 
-Une magnifique cristallisation de la mort (je ne citerais pas la victime). Le bris de verre, les tirs de balles au ralentis transforme l'acte meurtrier en un instant magnifique comme si il s'agissait d'une chute de flocons de neige. La mort devient un Art et le meurtre cherche à provoquer une fascination entre le spectateur et Brad Pitt.
 
-Le retour de Ray Liotta
 
-Un film pas très long, qui ne nous ennui pas.
 
 
Inconvénient:
 
-La seule chose que demande le film, c'est du recule pour accepter le meurtre comme un effet esthétique. Et non seulement des actes violents.
 
 
 
 
 
 
Le film méritait bien sa place dans la compétition. Je ne peux que vous le conseiller. (A.R)


vendredi 7 décembre 2012

Le Code Hays


Les nouveaux artistes devaient faire face au Code Hays et trouver un moyen de le contourner, ou alors ils prenaient le risque de vouloir choquer ouvertement. « Le pouvoir politique s’est toujours assuré le contrôle idéologique de la production grâce à la censure morale (code Hays), censure politique (Maccarthysme), censure économique (la classification des films) ». En 1915 un arrêt de la Cour Suprême institutionnalise définitivement la censure au cinéma en stipulant que le 7ème art « ne peut pas bénéficier de la protection de la liberté d’expression ». En 1921 l’ex ministre William Hays est nommé à la tête du MPPDA (Motion Picture Producers and Distributors Association). Il instaure une charte en 1934, visant à contrôler la censure morale. Le code Hays proscrit les images et les sujets suivants : nudité, traite des Blanches, perversions sexuelles, miscégénation, accouchement, situation indécente et obscène, respect de la religion et de la nation, crime, déformations de mots. Plus exactement :

1.      Aucun film ne sera produit qui pourrait abaisser les standards moraux de ceux qui le voient. La sympathie du spectateur ne doit jamais être jetée du côté du crime, des méfaits, du mal ou du pêché.

2.      Seuls des standards corrects de vie soumis aux exigences du drame et du divertissement seront présentés.

3.      La loi, naturelle ou humaine, ne sera pas ridiculisée et aucune sympathie ne sera accordée à ceux qui la violent.

Ainsi le cinéma américain impose sous le Maccarthysme une censure au monde cinématographique, entravant de nombreuses possibilités d’expression. Nous pouvons penser à Hitchcock lui-même, qui essayait différentes approches esthétiques pouvant contourner la censure. On peut prendre l’exemple d’une scène où une femme se déshabille. Hitchcock nous montrera l’ombre au mur, à défaut de pouvoir montrer cette scène directement. Seuls les films patriotiques, à la manière d’un Pearl Harbor, arrivent à débloquer un budget colossale pour leur réalisation, car ils mettent en avant la force du pays et montre les ennemis. Ces codes perdent progressivement de leur autorité à la suite de l’essoufflement du Maccarthysme à la fin des années 1960. Nous assistons à un effondrement du studio system après 1968, où un nouveau Hollywood retrouve ses marques pour renouer avec un certain classicisme tant esthétique que narratif. Les adaptations issues de la littérature sont mises de côté, au profit d’une production beaucoup plus jeune et personnelle.
Le Nouvel Hollywood est constitué de grands réalisateurs tels que : Brian De Palma, John Carpenter, George Lucas, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Stanley Kubrick, Monte Hellman, Robert Altman, Milos Forman, Roman Polanski, George A. Romero, William Friedkin, Sydney Lumet ou encore Woody Allen.
Ainsi que de grands acteurs : Robert De Niro, Al Pacino, Dustin Hoffman, Jack Nicholson et bien d’autres. A la suite du Code Hays, « Jack Valenti remplacera heureusement ce Production Code par le Rating System, qui classe simplement les productions selon des critères liés à l’âge du public ».



(I.T)
 

L'histoire du Nouvel Hollywood

Ce qu’on appelle le Nouvel Hollywood, est cette période qui se déroule de la fin des années 1960 jusqu’au début des années 1980.
 
 
Nous pouvons parler là d’une crise dans le cinéma américain qui amena plusieurs changements. Une crise >> culturelle, >>politique et >>économique qui a conduit l’industrie cinématographique jusqu’à une transformation des idées dans le cinéma hollywoodien.
Il ne s’agit plus de l’âge d’or du cinéma américain, qui est à présent révolu, mais nous pourrons appeler ceci une résurrection d’Hollywood après plusieurs années de contrôle  par le gouvernement sur l’industrie du cinéma.
Avant de devenir un phénomène de contre-culture, le pouvoir du cinéma fut en perte de vitesse suite à une succession d’évènements graves.
 
Une crise économique ---> la montée du chômage, la baisse des salaires et la hausse de l’inflation. Les Etats-Unis connurent pour la première fois, leur premier grand déficit commercial. Nixon décida de suspendre la convertibilité de l’or en dollars.
 
Une crise politique ---> le scandale du Watergate qui se termina sur la démission du président Nixon. Mais le plus difficile pour le pays, fut l’expérience de la Guerre du Vietnam. Une guerre qui tua un nombre important de soldats américains et une guerre qui fut très coûteuse. Cette guerre qui dura de nombreuses années, ne produisit que des pertes et des désenchantements au sein du peuple américain.

Le peuple américain confronté à une guerre psychologique, se mit à tenir le gouvernement pour responsable. Le pays provoqua une perte de confiance générale et des sentiments de révolte.
Selon eux, ils perdirent en crédibilité. Les disfonctionnements du système furent pointés du doigt, et le gouvernement dut faire face à plusieurs manifestations.
Le Nouvel Hollywood connaît deux phases dans sa construction :
-une première entre 1967 et 1971 qui furent le moment de l’euphorie, de la dépense et de l’explosion.
-Puis une deuxième phase entre 1972 et 1979 qui furent le moment du désenchantement, de l’épuisement et du refroidissement.
 
Les Américains se rebellèrent contre un système qu’ils considérèrent trop autoritaire, contrôlant tout. Une vague de liberté d’expression éclata, allant aux limites du politiquement correct. Une ère de contre-culture commença, et notamment au sein de l’industrie du film, où les réalisateurs cherchèrent à devenir les maîtres de la production cinématographique hollywoodienne.
Ce fut la naissance: de figures marginales, une avancée de la violence et du sexe dans les films, un scepticisme chronique à l’égard de toute forme d’autorité, un irrespect des règles classiques, l’idée d’un cinéma comme médium. Nous pouvons sans doute voir à travers le Nouvel Hollywood, le désir et la motivation de produire un cinéma libre et sans limites, à la manière de la Nouvelle Vague et du néo-réalisme italien.
 
 

Quelques films du Nouvel Hollywood

 
 
Le Nouvel Hollywood devient la preuve d’un certain obscurantisme au sein des Etats-Unis. Les populations se mettent à voir le mal un peu partout, à se méfier des institutions, des services publics, de l’autorité et de la politique.
Les réalisateurs, mettent en scène cette société dans laquelle nous ne sommes pas en sécurité, qui nous met à l’écart ou voire nous rend criminels.
Je pourrais citer par exemple:
 
-Serpico de Sydney Lumet dans lequel le personnage d’Al Pacino est en conflit avec la police corrompue
 
-Vol au dessus d’un nid de coucou d’un nid de coucou de Milos Forman, avec Jack Nicholson, sujet aux mauvais traitements au sein d’un hôpital psychiatrique
 
-Taxi Driver de Martin Scorsese, avec un Robert De Niro, marginalisé, solitaire, en proie à la violence et à la déchéance des populations
 
-L’Inspecteur Harry de Don Siegel, avec un Clint Eastwood, vétéran de la guerre du Vietnam, qui réalise cette montée du crime, fait face à l’apparition de dangereux tueurs et autres traffics de drogue.
 
 
 
 
 
 
 
(A.R)

La Chambre Rouge

Twin Peaks de david Lynch
 
 
Je vous donne le lien d'une vidéo, présentant la première apparition dans le rêve de l'Agent Cooper, de "la chambre rouge".
 

 
 
A partir de cela, nous tenterons de décrire les scènes de "la chambre rouge" du dernier épisode (épisode 29)
 
 
>>>Attention ce qui suit est un SPOIL !!!<<<
 
Quelques explications pour la vidéo ci-dessus:
 
 
 
-Dale Cooper s'endort, il se retrouve dans cette salle d'attente entourée de rideaux rouges
 
-Flashs sur le meurtre de Laura Palmer (Laura Palmer a été tuée par son père, possédé par l'esprit de Bob, un esprit diabolique de la forêt)
 
-L'homme à la barbe et à la chemise noire est le pire ennemi de Cooper, grand tueur et grand génie, il faisait parti du F.B.I. il est de retour pour se venger de Cooper, car ce dernier est sorti avec la femme qu'il aimait.
 
-Le feu marche avec moi : slogan démoniaque de l'esprit de Bob
 
-L'homme chevelu est Bob, certainement un ancien habitant et tueur de Twin Peaks dont l'esprit a survécu
 
-Dans la chambre rouge, Cooper semble vieux ou consumé de l'intérieur
 
-Le nain (symboliquement le diablotin) est sujet à un phénomène de retour en arrière, ses phrases semblent saccadées et inversées. Il se frotte les mains car il témoigne d'une terrible chose produite ou à venir
 
-L'esprit de la défunte Laura Palmer est avec eux
 
-Une ombre non identifiable circule derrière le rideau
 
-Nous identifions à travers la voix du lutin et de Laura, une manière propre de parler chez les esprits, comme quelque chose en perte d'identité, des fantômes dont l'esprit circule qu'à moitié sur Terre
 
-Des éclairs venant du hors champ, s'agit-il de flashs photographiques, de l'action d'un stroboscope qui sature notre vision des choses ?
 
-Laura révèle l'identité de son meurtrier à Cooper, mais celui ci l'oubliera à son réveil
 
-Réveil brusque de Cooper
 
 
 
 
 
Voici quelques éléments et mystères à élucider. (A.R)

jeudi 6 décembre 2012

Qu'est-ce que le 4K ?

J'ai pu assister récemment, comme l'indique l'article précédent, à la séance de Skyfall. Le dernier James Bond a été projeté dans un très grand cinéma en version 4K. Cette séance a été un échec, parce que l'image sautait tout le temps ou parfois même s'arrêtait. Quoi qu'il en soit, cela détruisait toute l'attention et la qualité du film.

Pour la première fois j'assiste à du 4K, mais pouvons nous expliquer facilement ce que c'est ?

J'aimerais dans un premier temps vous conseiller un autre livre très intéressant.
Il s'agit de 170 pages environ sur Le Déclin de l'Empire Hollywoodien, écrit par l'artiste et le philosophe Hervé Fischer, publié en 2004, chez vlb éditeur.
 
 

Grâce à ce livre qui décrit assez bien l'évolution du cinéma américain et des nouvelles technologies, nous trouvons la réponse à la question du 4K, concentré en 4 pages (à la page 108 "Holly wired ou la fatalité).

 
 
 Voilà, en espérant que ceci vous donnera quelques réponses. (A.R)

 

samedi 1 décembre 2012

Critique de Skyfall

Comment tirer droit ?

Skyfall puise sa grandeur sur les mêmes stratégies qu’un Batman the Dark Night. Un enfant orphelin, qui se cache, associé et habitué à l’ombre. Il y a cette idée de revenir aux sources, aux origines pour mieux comprendre le mal qui ronge la société. 007, un vieux de la vieille comme on dit, fait ce pèlerinage intérieur afin de s’adapter à ses nouveaux ennemis. Il fait ce « retour à la genèse » dans le but d’aborder les nouveaux obstacles malgré les cheveux blancs qui s’accumulent sur sa tête. Puis nous avons cette figure atypique de Javier Bardem, cet ennemi venant de nulle part, tantôt attachant, tantôt repoussant, qui est là pour rappeler ce que fut la Guerre Froide, et qu’il s’agit à présent d’une menace provoquée par une poignée d’individus sans visages, appelés terroristes. Bardem produit cette image auto-emblématique comme le fit Le Joker. En quelque sorte, ils sont les « méchants d’orange mécanique » des temps modernes. Le méchant crée une certaine fascination chez le spectateur, phénomène assez caractéristique ces dernières années. Skyfall comble le grand public, par ses coups de théâtre, sa profondeur dramatique et sa capacité de se renouveler. Mais nous perdons tout de même une notion, celle de « l’agent secret ». Je ne citerais aucun exemple afin de ne rien trop révéler. Mais les courses poursuites dans les capitales à en déformer son paysage, brise plutôt les codes du dandy discret. J’ai cru voir une scène semblable à Taken 2, à Istanbul. Le paradoxe du James Bond contemporain est d’être attaché aux traditions de sa nation et à ses méthodes, et pourtant il y a une totale métamorphose du personnage dénaturant ce qu’il fut à l’origine. Certes le clin d’œil lors du retour d’une certaine voiture accompagnée de la légendaire musique donne (se dit-on enfin) la larme qui manquait au fan. Daniel Craig est certainement le bon successeur pour représenter James Bond. A un détail près : je lui enlèverais bien ses gants de boxe pour lui apprendre à visser un silencieux à son arme. J’exagère. Comme le dit Javier Bardem, il y a tout de même de quoi vous faire « Bonder ». 

Curieuses coïncidences cinématographiques


Vous me direz peut être que je suis le dernier à m’en être rendu compte (vous les cinéphiles), quoi qu’il en soit pas plus tard qu’hier je décide de regarder « l’Oiseau au plumage de cristal » de Dario Argento. Ma grande surprise était celle du générique de début. Nous avons le point de vue subjectif d’un appareil photographique qui semble suivre une femme pour en faire plusieurs clichés. Pendant ces prises de vue, on entend une douce musique enfantine, probablement le travail d’Ennio Morricone. On apprend au fur et à mesure, que ces photos sont prises par le tueur en série du film, qui « éternalise » la figure de ses prochaines victimes. Tout de suite je pense à un clin d’œil, et plus particulièrement celui au beau milieu de « Boulevard de la mort » de Quentin Tarantino, quand le tueur photographie ses prochaines victimes. Nous retrouvons le même point de vue subjectif, celui de l’appareil, ainsi que la même musique. D’ailleurs « l’Oiseau au plumage de cristal » est constitué par les mêmes musiques d’ambiance. Non disons plutôt que « Boulevard de la mort » reprend les mêmes sons, pour instaurer ce suspense à la Argento. Il est inévitable pour moi de dire, que Tarantino fait un clin d’œil au cinéma italien, et surtout qu’il s’inspire du genre suspense-horreur de la même façon. On connaît Tarantino pour sa relation avec le western spaghetti dont Sergio Leone fut clairement le père fondateur. On connaît donc les goûts du cinéaste américain pour une ambiance à l’italienne et pour les musiques de Morricone. Quels clins d’œil nous cache encore le cinéphile américain ? Nous découvrons avec du recule, le lieu de la source qui inspira « Boulevard de la mort ». Il y a peut être une piste à suivre d’avantage.

vendredi 9 mars 2012

West Side Story

 

Film américain. Comédie musicale, dramatique de 2h31 réalisé par Robert Wise et Jerome Robbins en 1961. Avec Nathalie Wood, Richard Beymer, George Chakiris, Rita Moreno, Russ Tamblyn, Simon Oakland, Ned Glass et William Bramley. Sorti le 1er mars 1962.

 
Filmographie :

West Side Story (1961)
Un violon sur le toit (1971)


West Side est un quartier de New York où deux gangs s'affrontent continuellement pour des histoires de territoires. Nous avons les blancs américains nommés les Jets et les immigrés de Porto Rico, les Sharks. Il existait une période fortement marqué par ces gangs, constitués d'orphelins, d'enfants délaissés et livrés à eux mêmes, ou dont les parents sont en difficulté d'insertion sociale. Marginalisés, ils ont pour seule force, l'appartenance à un groupe. Le conflit entre les Jets et les Sharks est une question de nationalité, de couleur de peau et de culture. Ils se battent régulièrement pour défendre leurs coins de bitume. L'affrontement, les duels sont mis en place par une série de chorégraphies ou ce qu'on appellerait aujourd'hui des "battle de danse". Dans le film, les deux clans décident de s'affronter une bonne fois pour toute, pour déterminer qui sont les plus forts et dans leur droit.On peut faire un parallèle avec le film Les guerriers de la nuit (The Warriors) ou bien quelque chose de plus british Orange Mécanique de Stanley Kubrick.



Le film joue sur des formes théâtrales, des espaces scéniques très larges mais se base également sur l'histoire de Roméo et Juliette de William Shakespeare. Le chef des Jets fait appel à l'un de ses anciens membre, Tony, pour participer à un bal et à un conseil de guerre. En face les Sharks dont Bernardo est à la tête, emmène avec lui sa soeur Maria au bal. Lors du bal nous avons la séparation des deux gangs jusqu'à ce que Tony et Maria se croisent du regard et tombent immédiatement amoureux. Ensuite pour ceux qui connaissent Roméo et Juliette, la construction reste la même. Les deux côtés acceptent difficilement leur union. Le couple est déchiré par cette guerre qui arrive à grands pas. Alors que Tony essaye de stopper cette bagarre, le chef des Jets se fait poignarder par Bernardo. Poussé par la colère de voir son meilleur ami mort, Tony tue à son tour Bernardo. Les tensions ne font que d'augmenter, et l'union du jeune couple semble compromise. Maria pardonne à Tony, mais un autre membre des Sharks, amoureux de Maria, va tirer sur Tony.



La moralité est: la haine ne fait que d'engendrer la haine et le malheur.



Par la mort de Tony et cet amour brisé, une trêve semble se produire entre les deux gangs, frappés par la tristesse de Maria. Tony se pose en martyr et Maria en icône religieuse pleine d'amour. West Side Story un pris un coup de vieux. Le film est un peu trop long par moments, mais reste précurseur du style des comédies musicales telles qu'on les connaît aujourd'hui. Il suffit de repenser aux clips de Micheal Jackson pour trouver que des similitudes dans la construction. On peut associer "Bad" avec le moment du film où le nouveau chef des Jets demande aux autres de rester cool. Il est évident de dire que le film aura été une grande source d'inspiration pour les générations à venir. Les chorégraphies sont acrobatiques et carrés. Les chansons restent cultes mais cet ensemble narratif coupé par la musique et les chansons semble par moments casser le rythme. Prenons la scène où Tony retrouve Maria pour la première fois devant ses fenêtres et qu'elle lui demande de ne pas faire de bruit. Ils chuchotent jusqu'à ce qu'ils se mettent à chanter progressivement fort avec une musique diégétique. Bien sur il faut imaginer que les passages chantés, dansés correspondant à un instant où le temps s'arrête autour d'eux.
 
Je sais qu'il y a énormément de fans de West Side Story et je tiens à préciser que je ne lui retire en aucun cas ses vertus cinématographiques et créatrices. Mais comme je l'ai dit précédemment le film a assez mal vieilli.
 
 
(A.R)

Les Infidèles




Comédie d'1h49 réalisé par Michel Hazanavicius (The Artist), Fred Cavayé, Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Eric Lartigau, Alexandre Courtès. Avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Alexandra Lamy, Géraldine Nakache, Guillaume Canet, Sandrine Kiberlain, Manu Payet et Isabelle Nanty. Sorti le 29 février 2012.


Je vais éviter de donner la filmographie de tous puisqu'ils sont nombreux, mais je dois dire que je suis agréablement surpris par ce choix, non d'un film unique, mais de l'assemblage de sept sketchs. Quand je me suis attardé sur la bande annonce, rien ne révélait ce choix de réalisation. Donc bien sur quand je regarde le film pour la première fois, il y a des choses qui m'échappent. Puis une fois qu'on me parle de sketchs, à bien sur tout devient clair et là j'adhère. Par contre plusieurs phénomènes me faisaient craindre Les Infidèles. Non pas parce que les affiches ont faits scandale, au contraire ça m'amuse ce côté "culotté". Mais j'avais des craintes à cause de l'ascension Dujardin. Déjà nous avons son immense succès aux Etats-Unis et en France avec The Artist. Le film a raflé tous les plus grandes récompenses possibles (oscar du meilleur acteur, de la réalisation, de la musique...). Juste le césar du meilleur acteur donné à Omar Sy pour Intouchables. Le prendrait-il mal ? Prendra-t-il la grosse tête à la suite de ce succès et de cette médiatisation ? Un peu je pense.

Puis nous entendons par la suite des interviews, des révélations dans les magazines et surtout le people avec un Dujardin qui dit: "Je n'ai pas toujours été fidèle je le reconnais". Si il était déjà infidèle avant The Artist, qu'est ce que ça va être après. Pourtant le couple Dujardin Lamy, notre loulou et chouchou perdure, ils ont du se faire de sérieuses confessions. Puis nous voyons un film plutôt en dessous de la ceinture, nommé Les Infidèles, avec un Dujardin en "mode beau gosse charmeur, belle gueule américanisé". On le sent pas plus touché que ça par le souci de l'infidélité, à moins que ce film soit un plan digne d'une stratégie politique qui mise dans l'autocritique, l'autodérision. Mais je ne me fait pas de soucis, Les Infidèles est un film qui a fait bien plus d'entrées que The Artist. C'est vrai que c'est assez au goût du jour... .

Ceci était simplement des petites craintes jusqu'à ce que je visionne le film. Je l'ai trouvé très divertissant et surtout très dynamique et bien rythmé. Il n'y a pas de longueurs puisque nous employons le principe des sketchs, ce qui se voit rarement au cinéma. C'est au delà de la qualité télévisuelle, mais ça ne cherche aucune prétention si ce n'est détendre avec des sujets qui deviennent un peu effet "de mode". On ne vise pas que l'humour de premier degré. Le thème de l'infidélité est traité de manière sérieux, sensible, drôle, ou cru.
C'est un film qui a sans aucun doute fortement misé sur la popularité de Jean Dujardin.
Tout est commercialement compacte pour fonctionner.
Guillaume Canet qui se veut en général plus sérieux, a été transformé en personnage un peu bourgeois bohème, un peu gâté, lèche bottes, le rendant tout autant insupportable que drôle. Je n'aurais rien d'autre à ajouter à ce sujet, si ce n'est que c'est le film du moment et que cela peut être frustrant d'en entendre parler et de faire parti de ceux qui n'ont pas vus le film. Et également on craint toujours un flop après un succès international.
 
 
 

Et surtout n'oubliez pas que la célébrité n'excuse pas plus l'infidélité qu'avec les gens non célèbres. (A.R)