L'Art est sur l'Image Cinématographique

Un Blog sur l'analyse filmique et la critique


samedi 9 mars 2013

La récurrence du voyage intérieur


Inception est le film, dont l'idée est que nous pouvons pénétrer le rêve d'un individu pour y obtenir des informations. Leonardo Dicaprio (Cobb) et sa bande de spécialistes, se connectent à une machine "l'Inception" leur permettant cet accès dans l'inconscient.
Inception met en pratique la possibilité de pouvoir s'enfoncer dans plusieurs niveaux de rêves. C'est à dire, réutiliser l'Inception dans le rêve, afin d'entrer dans un second, encore plus enfoui.
 
Inception de Christopher Nolan, sorti en 2010, nous rappel fortement un Univers comme Matrix des frères Wachowski. Inception réutilise les mêmes effets spéciaux pour nous décrire l'univers du rêve. C'est un monde proche d'une déformation "pensée" du virtuel, dans lequel le déroulement des actions serait similaires à un Matrix. On y retrouve le fameux "bullet time" et la motion capture. Nous l'assimilons à un monde informatique car il nous laisse le sentiment que l'on peut mettre cette dimension sur pause, le ralentir, et même revenir en arrière.

 
L'Inception ne date pas d'hier. Dans eXistenZ, le film de David Cronenberg sorti en 1999, nous retrouvons les mêmes ingrédients. Les personnages du film connectent leur système nerveux, à un jeu virtuel appelé eXistenZ. Pour entrer dans l'eXistenZ, les joueurs sont liés à une espèce de foetus, par un cordon ombilical. Les joueurs peuvent se connecter au même foetus, et donc appartenir au même jeu, semblable à un rêve.
Le réalisateur joue (comme à son habitude) moins sur l'aspect informatique mais plutôt sur l'irréel organique. Le réalisateur canadien intello-horrifico du cinéma des années 80-90, propose quelque chose de plus corporel et en décomposition. Comme Inception, il nous conduit dans plusieurs niveaux du jeu, perdant le spectateur entre réalité et virtuel.
 

 
Branchement
dans le bas du dos, grâce au bioport 


Les joueurs peuvent se connecter ensemble
 
 
 


Avec Inception, le spectateur est averti de son transfert dans le rêve, lui laissant un peu de marge pour essayer de comprendre la situation, sans pour autant la contrôler. eXistenZ, crée véritablement de l'inquiétude, à travers une série de phénomènes et d'évènements inexplicables. Le film dissèque totalement l'esprit drogué des personnages, au point de nous rendre maladivement perdus. eXistenZ est une expérience sensorielle, sexuelle, qui respire, suinte, coule et grille les circuits de la compréhension. Après mûr réflexion, le monde d'eXistenZ ressemble à un cauchemar, à côté du rêve exploité par l'Inception.
 
Ce lien entre Inception et eXistenZ, je l'ai par la suite retrouvé dans un article du web:
 
"The release of Inception (2010) marks another entry into the plethora of films of the last decade revolving around themes of simulation and meta-reality. The suggestion that our everyday lives, and the world that they inhabit, are in some way fake, constructed or are simply façades has populated the imaginations of American filmmakers and is seemingly an emerging genre of movie-making.
From the Wachowski Brothers’ action-packed film The Matrix (1999), to David Cronenberg’s enigmatic eXistenZ (1999), to Charlie Kaufman’s Baudrillard-inspired Synecdoche, New York (2008), filmmakers have largely been obsessed with the suggestion that the material world which we take for granted as being real and consistent is rather revealed to be a construct which can be bent, transformed and recreated based on characters’ actions, desires and fantasies."

http://sensesofcinema.com/2010/feature-articles/desiring-machines-in-american-cinema-what-inception-tells-us-about-our-experience-of-reality-and-film/
 

 
Les thèmes de la simulation et de la méta réalité sont évoqués. Ce genre de cinéma permet une libre interprétation de l'imagination par le réalisateur sur le désir de l'Homme et de la Machine.
 

Nous avons là, deux interprétations d'un monde imaginaire. L'un qui tend plus vers la Machine, et l'autre vers le corps. Pour un même dénouement: A partir de Quand et Ou est-ce vraiment la réalité ?
 

 
(David Cronenberg)

 

 
 
Rameau Antoine
 

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