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vendredi 30 mai 2014

American Horror Story Coven vs The Lords of Salem


AMERICAN HORROR STORY – L’évènement de Ryan Murphy et Brad Falchuk

« Est-ce que American Horror Story Coven Saison 3 sera à la hauteur des deux premières ? Les Sorcières de Salem en désenchantent certains ».
 

C’est en octobre prochain que sortira le coffret DVD de la troisième saison. Diffusée pour la première fois en 2011 avec AHS (American Horror Story) Murder House puis en 2012 avec AHS Asylum, les créateurs de Nip/Tuk ont réunis 5,5 millions de téléspectateurs américains avec le pilote du troisième volet.

Le public se sent moins conquit par la dernière saison qui ne semble pas autant effrayer et tenir en haleine que les deux précédentes. Ryan Murphy et Brad Falchuk se sont proposés comme les « pères castors » de l’histoire d’horreur. La série Creepshow fonctionnait déjà sur ce principe des petites histoires racontées par l’amusant squelette tenant son livre. Les épisodes Creepshow arrivaient à surprendre et n’étaient pas accessibles à un jeune public. AHS peut être perçue soit comme le plat réchauffé des récits connus qui constituent notre culture fantastique ou bien comme un hommage à l’ensemble de ces histoires, mis en scène à l’aide d’un fil rouge qui rassemble à chaque saison le même casting (ou presque) d’acteurs. L’idée d’AHS est très commercial car ils exploitent de grands classiques de la littérature ou du cinéma : Amityville, L’Exorciste, La Dalhia Noir, Poltergeist, Massacre à la tronçonneuse, A la rencontre du troisième type, Les Sorcières de Salem, Le Sixième Sens, Frankenstein et bien d’autres.

Cette série a pour avantage de se renouveler à chaque saison ce qui lui permet autant de durer, que de s’arrêter si elle ne marche plus. Autrement dit, un projet commercial sans trop de risques sur le long terme.

Puisqu’il faut changer d’histoires à chaque saison, il y a un risque que le téléspectateur soit moins sensible aux derniers choix. Murder House et Asylum mettaient en avant des personnages principaux qui sont devenus victimes de leur environnement. La famille qui emménage dans la maison du premier AHS ne s’attendait pas à toutes ces apparitions et les malades de la saison 2 n’imaginaient pas toutes les expériences qui se passaient au sein de l’asile. La saison 3 est vécu du côté des Sorcières, elles sont donc potentiellement les dangers. La surprise est moins grande. Sans la comparer à la série Charmed ou Buffy, les Sorcières de Salem et la magie vaudou sont des choix qui en valent bien d’autres.

N’oublions pas qu’avec Nip/Tuk les créateurs de la série se laissaient aller à une ambiance complètement déjantée entre humour, gore et sexe. Il faut regarder AHS comme quelque chose d’entièrement décalée, cuisinée à cette sauce qui leur plait tant.

Le plus gênant est d’appeler cette série « American » Horror Story, alors qu’ils s’inspirent également de légendes étrangères comme Le Minotaure. On abandonne cette fois la folie au profit de la magie. Les deux premiers univers étaient probablement plus oppressants, mais il y a tant à exploiter des films de Sorcières. Rosemary’s Baby de Roman Polanski ou Suspiria de Dario Argento sont des films efficaces autour de la sorcellerie. Plus récemment sorti en DVD en octobre 2013, pour ceux qui seraient friands des serviteurs de Satan, le dernier film de Rob Zombie The Lords of Salem un film horreur underground qui en vaut le détour.


Film sorti en DVD en octobre 2013 et réalisé par Rob Zombie.


Filmographie : La Maison des 1000 Morts (2003), The Devil’s Rejects (2005), Halloween (2007), Halloween 2 (2009), The Lords of Salem (2013)

Casting : Sheri Moon Zombie

Rob Zombie a formé le groupe de Metal Punk Psychédélique White Zombie dans les années 80, ils se sont séparés en 1996. Le chanteur musicien a continué de travailler pour la télévision et le cinéma. Son univers s’inspire des films d’horreurs, notamment du film White Zombie avec Béla Lugosi et des grands groupes de hard rock, Metal, trash. Le Satanisme est son sujet favori, qu’il pimente avec un genre porno/violent.

Résumé : En 1692, lors de la chasse aux sorcières de Salem, un groupe de femmes au service de Satan sont capturées et brûlées vives par les Seigneurs de la ville. Avant de mourir elles lancent une malédiction qui touchera les descendants des persécuteurs. Heidi, (la) personnage principal des temps modernes, anime la station de radio WIQZ de Salem. Elle reçoit un jour une boîte mystérieuse contenant un vinyle d’un groupe appelé « The Lords ». En l’écoutant et en la diffusant, la musique agit sur les esprits et provoque de terribles évènements.

Rob Zombie marque le film d’horreur d’un style nouveau qui tourne autour du diable, du rock et d’une image Pop Art. Il use de néons, de costumes et maquillages de scènes, de décors factices qui alimentent l’imaginaire. Cette magie créée à partir de rien et du montage filmique nous renvoie à la chambre d’Heidi, décorée de la célèbre lune de George Méliès et de différents meubles lumineux. Il réutilise également de célèbres plans de films d’horreurs qui placent le réalisateur avant tout comme un fan. Un monde dans la consommation des « masses culturelles », comme Quentin Tarantino s’approprie à sa façon un univers rétro, post moderne.





Rameau Antoine


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