L'Art est sur l'Image Cinématographique

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jeudi 10 avril 2014

Analyse des Critiques - La Crème de la Crème de Kim Chapiron


La Crème de la crème – Sauvons les apparences


« Prestige, Fraternité, Lois du marché, tu as compris ça, tu as tout compris »
 

Film sorti le 2 avril 2014 et réalisé par Kim Chapiron.

 
Filmographie : Sheitan (2005), Dog Pound (2009), La crème de la crème (2014)

Casting : Alice Isaaz, Thomas Blumenthal, Jean-Baptiste Lafarge, Karim Ait M’Hand, Marine Sainsily.

Des élèves provenant de l’une des plus prestigieuses écoles de commerce de France créent leur propre club en montant un réseau de prostitution. Leur groupe gagne en reconnaissance. Grâce au marché du sexe, ils vendent de la popularité aux plus exclus de leur communauté.

Arrêt sur critiques : Ceux qui ne l’apprécient pas parlent d’un film cliché, qui ne fonctionne qu’au bling bling, seul le sexe et l’affiche vend le film qui reste soft de ce côté, les dialogues sont des slogans commerciaux faciles, le spectateur n’appartenant pas aux hautes sphères se sentira exclu, un film qui n’assume pas sa position jusqu’au bout. Ces points de vus sont assez exactes mais le film justifie ces choix par rapport à sa position.  Kim Chapiron décrit en 1h30 un monde d’apparence où ni le travail, ni le talent prévalent à la réussite. Sans hypocrisie et probablement en disant ce que l’on sait déjà, le film met les accents sur des rapports humains construits selon les rouages du système actuel. Le film dépeint ce qu’il en est : le cliché c’est de l’apparence, les slogans réchauffés c’est de l’apparence, le sexe c’est vendeur, la plupart des spectateurs se sentent exclus… normal on nous montre les dirigeants de demain. Comment critiquer ces slogans puisque nos politiques sont surtout élus pour leurs « promesses » ? Allons-nous dire : Choisissez-moi car de toute façon il vous faut un président. La crème de la crème montre un monde « hype » et se vend de manière logique en montrant ses atouts. Le succès des élèves de l’école tient surtout en une chose : ils viennent de familles riches qui possèdent déjà un immense réseau. La petite cuillère en argent est déjà dans la bouche. Ils comprennent que pour réussir « il faut avoir l’air ». A aucun moment le film nous dévoile des rouages complexes du marché. Au contraire, il décrit ce que l’on se prend de plein fouet depuis des années. Le besoin de se diversifier (différentes catégories pornographiques décrites par Jaffar), le besoin de s’exporter car la demande se raréfie, la meilleure façon de se vendre est de montrer sa « vitrine » et non d’expliquer ce qu’il y a dans le « magasin ». La crème de la crème annonce la couleur dès le générique en montrant qu’il peut se payer Xavier De Rosnay et Gaspard Augé (groupe Justice) afin d’animer les soirées privées. Le film montre justement que nous ne sommes pas forcément plus bêtes que ces élèves. Ils jouissent d’une situation. Comme le mentionne accidentellement Kelly (Alice Isaaz) : « les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres ». Disons plutôt que les riches d’hier sont toujours les riches de demain. Le spectateur se sent probablement révolté lorsque Kelly se paye le joli minois d’une fille qui aménage les rayons d’une grande surface. On met en avant « l’héritage du pouvoir ». Jaffar qui semblait « minable » au début, fini par monter sur ses grands chevaux et parler comme le roi du pétrole. Leur façon d’avoir raison est peut-être de faire croire aux personnes « lambda » qu’ils sont plus stupides qu’eux. Ils ne font que de retenir le principal et d’exploiter la recette ou l’équation à fond. La Crème de la Crème fonctionne, il séduit, il ne change pas la vie des plus nécessiteux mais soulève pendant 1h30 le voile de l’hypocrisie qu’on nous met sur les yeux.



Rameau Antoine

2 commentaires:

  1. It looks like you spend a lot of effort and time on your blog

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  2. Yes effectively. Thanks to my blog i can show how i work (or my style)

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